La baie des vierges à Hanavave, Fatu Hiva, une des plus belles baies du monde selon l'écrivain Robert Louis Stevenson
PAPEETE, le 2/11/2015- Pascal Erhel Hatuuku est chef de projet pour la candidature Unesco des Îles Marquises. Depuis de nombreuses années, il milite pour la protection et la valorisation du patrimoine marquisien.
Où en est-on de la candidature Unesco pour les Îles Marquises ?
"Le processus d’inscription au patrimoine mondial prend du temps, notamment quand il s’agit d’une volonté locale, ce qui est le cas des Marquises. La procédure Unesco suit un format bien défini : choisir un Etat-parti (en l’occurrence la France Ndlr), établir une première évaluation, être inscrit sur la liste indicative de l’Etat-parti, définir la « valeur universelle exceptionnelle » du bien, se comparer à d’autres sites Unesco, élaborer les plans de gestion du bien, etc… Le dossier sur lequel on sera évalué sera compilé dans un document.
Pour conforter l’ensemble, des études doivent être réalisées (diagnostic, inventaire, interviews) permettant d’argumenter et de renforcer les attributs du bien à inscrire. Nous venons de terminer cette étape par de nouvelles données concernant le milieu marin notamment une campagne océanographique sur la biodiversité marine appelée Pakaihi i te Moana, le programme Pallima coordonné par Motu Haka (née en 1978, cette fédération a créé notamment le Matavaa appelé aussi Festival des îles Marquises Ndlr) et qui réunit l’Institut de recherche pour le développement, l’Agence des aires marines protégées, le muséum national d’histoire naturelle. A l’heure actuelle nous rentrons dans la phase d’écriture du document Unesco-Marquises. Cela prendra du temps du fait de la richesse des Marquises. Le dossier sera par la suite déposé au niveau de l’Etat-parti pour une première évaluation et amélioration. Pour enfin atteindre le niveau final du jury international de l’Unesco qui délivrera son avis.
MOTU HAKA
Depuis quand date cette candidature ?
La première demande marquisienne date de 1994, à travers un courrier officiel au directeur de l’Unesco. Un an plus tard, les Marquises sont placées sur la liste indicative française. Mais l’information ne sera pas divulguée avant 2006, date à laquelle une première structuration de gouvernance sera mise en place. Mais seule celle de 2009 résistera aux aléas politiques jusqu’à ce jour. Nous avons mis en place un comité de pilotage avec les élus Marquisiens, l’Etat, le Pays, la fédération culturelle et environnementale Motu Haka. Cette dernière représente la communauté marquisienne dans son ensemble : les associations, les artistes, les artisans, les acteurs économiques… Elle développe des projets autour de l’inscription au patrimoine mondial impliquant la population. C’est une des recommandations fortes de l’Unesco pour la réussite de la candidature.
Motu Haka est en charge également des six comités de gestion répartis dans chaque île de l’archipel démontrant ainsi le rôle des habitants. La dernière réunion de ces comités a eu lieu en mai dernier et avait pour but de valider un premier zonage de la zone marine. Je suis également au sein de ce comité de pilotage en qualité de chef de projet, j’ai en charge le comité d’experts avec le docteur en botanique et écologue Jean-Yves Meyer pour le collège nature et le docteur en archéologie Tamara Maric pour le collège culture. Je m’occupe aussi du comité rédactionnel, qui regroupe des spécialistes institutionnels locaux et nationaux, ainsi que des membres des organismes d’évaluation de l’Unesco. Ces deux comités sont des pièces maîtresses de la candidature marquisienne. En fin d’année une monographie sur le milieu naturel des Marquises sera publiée.
Où en est-on de la candidature Unesco pour les Îles Marquises ?
"Le processus d’inscription au patrimoine mondial prend du temps, notamment quand il s’agit d’une volonté locale, ce qui est le cas des Marquises. La procédure Unesco suit un format bien défini : choisir un Etat-parti (en l’occurrence la France Ndlr), établir une première évaluation, être inscrit sur la liste indicative de l’Etat-parti, définir la « valeur universelle exceptionnelle » du bien, se comparer à d’autres sites Unesco, élaborer les plans de gestion du bien, etc… Le dossier sur lequel on sera évalué sera compilé dans un document.
Pour conforter l’ensemble, des études doivent être réalisées (diagnostic, inventaire, interviews) permettant d’argumenter et de renforcer les attributs du bien à inscrire. Nous venons de terminer cette étape par de nouvelles données concernant le milieu marin notamment une campagne océanographique sur la biodiversité marine appelée Pakaihi i te Moana, le programme Pallima coordonné par Motu Haka (née en 1978, cette fédération a créé notamment le Matavaa appelé aussi Festival des îles Marquises Ndlr) et qui réunit l’Institut de recherche pour le développement, l’Agence des aires marines protégées, le muséum national d’histoire naturelle. A l’heure actuelle nous rentrons dans la phase d’écriture du document Unesco-Marquises. Cela prendra du temps du fait de la richesse des Marquises. Le dossier sera par la suite déposé au niveau de l’Etat-parti pour une première évaluation et amélioration. Pour enfin atteindre le niveau final du jury international de l’Unesco qui délivrera son avis.
MOTU HAKA
Depuis quand date cette candidature ?
La première demande marquisienne date de 1994, à travers un courrier officiel au directeur de l’Unesco. Un an plus tard, les Marquises sont placées sur la liste indicative française. Mais l’information ne sera pas divulguée avant 2006, date à laquelle une première structuration de gouvernance sera mise en place. Mais seule celle de 2009 résistera aux aléas politiques jusqu’à ce jour. Nous avons mis en place un comité de pilotage avec les élus Marquisiens, l’Etat, le Pays, la fédération culturelle et environnementale Motu Haka. Cette dernière représente la communauté marquisienne dans son ensemble : les associations, les artistes, les artisans, les acteurs économiques… Elle développe des projets autour de l’inscription au patrimoine mondial impliquant la population. C’est une des recommandations fortes de l’Unesco pour la réussite de la candidature.
Motu Haka est en charge également des six comités de gestion répartis dans chaque île de l’archipel démontrant ainsi le rôle des habitants. La dernière réunion de ces comités a eu lieu en mai dernier et avait pour but de valider un premier zonage de la zone marine. Je suis également au sein de ce comité de pilotage en qualité de chef de projet, j’ai en charge le comité d’experts avec le docteur en botanique et écologue Jean-Yves Meyer pour le collège nature et le docteur en archéologie Tamara Maric pour le collège culture. Je m’occupe aussi du comité rédactionnel, qui regroupe des spécialistes institutionnels locaux et nationaux, ainsi que des membres des organismes d’évaluation de l’Unesco. Ces deux comités sont des pièces maîtresses de la candidature marquisienne. En fin d’année une monographie sur le milieu naturel des Marquises sera publiée.
"ETRE RENTRE DANS LE PROCESSUS D'INSCRIPTION AU PATRIMOINE MONDIAL, C’EST S’ENGAGER DANS UN VÉRITABLE PROJET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE."
Le renouveau culturel marquisien passe aussi par la danse dans laquelle les jeunes sont très impliqués.
Mais pourquoi s’engager dans une telle démarche ?
Nous sommes partis des problématiques marquisiennes liées au patrimoine. De nombreux constats sont fait depuis plusieurs années : la difficulté d’entretenir nos sites naturels et culturels, le manque de contrôle, l’absence des services dédiés du pays sur place comme la Diren ou encore le service de la culture et du patrimoine, l’absence d’équipes locales de gestion de site, le manque de restitution des scientifiques. Nous cherchons comment protéger nos espèces endémiques, comment diffuser l’information et sensibiliser le grand public…
Le fait de viser ce label d’excellence du patrimoine mondial de l'Unesco nous a permis de trouver certaines réponses comme d’avoir une première équipe de terrain dédié au patrimoine issue de Polynésie. Mais il reste encore beaucoup de travail à effectuer.
Même si vous n'êtes pas encore inscrit à l'Unesco, la candidature vous permet de mettre en valeur votre patrimoine ?
Ce qui est intéressant, c'est que nous avons déjà une plus-value sans être inscrit : une meilleure prise de conscience de l'importance de la protection et de la valorisation de notre patrimoine.
Deuxième point important : nous sommes dans une réelle structuration, nous apprenons à travailler ensemble. Le fait que l’archipel soit le premier de Polynésie à être devenu communauté de commune (CODIM) en est la preuve, elle a été créée en 2010. De plus, cela a permis la mise en place de programmes de recherche et permis à notre population d’échanger avec des scientifiques et de s’y impliquer, je pense notamment à nos échanges et partage lors du programme Palimma (patrimoine lié à la mer aux Marquises) coordonné par Motu Haka, où les travaux ont été à plusieurs reprises salué par leur caractère innovant et impliquant réellement la population. Etre rentré dans le processus d’inscription au patrimoine mondial, c’est s’engager dans un projet structurant, un véritable projet de développement durable.
Pourtant, certains disent que le dossier stagne ?
Les aléas politiques que nous avons connu ont malmené le dossier entrainant un essoufflement de la population, pas tant envers le dossier mais plus envers le manque de réactivité politique. Aujourd’hui le dossier semble stagné, j’espère que le gouvernement fera le nécessaire pour assurer la continuité de sa partie. En effet, le niveau national est prêt, le niveau local marquisien est prêt et notamment grâce à l’appui de la CODIM. La population se remotive à la venue du Matavaa, ou Festival des arts des îles Marquises, qui se déroulera du 16 au 19 décembre à Hiva Oa. Le thème «"Te haahua i te tumu, ou le retour aux sources » n’est pas un paradoxe avec le renouveau culturel Marquisien.
Qu'entendez-vous par renouveau culturel Marquisien ?
Les jeunes Marquisiens sont complètement baignés dans leur patrimoine, parfois sans le savoir, ce qui est une force.
Néanmoins si cela a été possible, c’est grâce à la fédération Motu Haka fondée en 1978 par trois marquisiens Toti Teikiehuupoko, actuel président, Benjamin Teikitutoua, Etienne Hokaupoko et Monseigneur Le Cleach', ces deux derniers ayant malheureusement disparu (voir encadré). La mission principale de Motu Haka est d’inventorier, de protéger, de valoriser l’héritage Marquisiens, tout en s’appuyant sur des personnes-ressources porteuses de savoirs afin de mettre en avant ce patrimoine.
Le premier Matavaa s'est déroulé en 1987 à Ua Pou, puis 89 Nuku Hiva, 91 Hiva Oa et ainsi de suite. A chaque fois les grands thématiques se retrouvent : danses, chants, kaikai (gastronomie Ndlr), ateliers. Puis une demande forte des autres îles et de Motu Haka s’est fait entendre pour accueillir un Matavaa plus intimiste ce fut le cas en 2005 à Tahuata, 2009 à Fatu Hiva et 2013 à Ua Huka. Cet engouement de la population représente quarante ans de travail de la fédération Motu Haka ! Cela prend du temps pour chacun d’être conscient de l’héritage culturel qu’on lui a transmis ; d’avoir le sentiment d’appartenir à un environnement à préserver ; de visionner une valorisation de l’ensemble de manière durable et équitable. Mais aujourd’hui nous sommes fiers de notre culture et notre patrimoine, de cet héritage dont nous nous sentons responsables.
Nous sommes partis des problématiques marquisiennes liées au patrimoine. De nombreux constats sont fait depuis plusieurs années : la difficulté d’entretenir nos sites naturels et culturels, le manque de contrôle, l’absence des services dédiés du pays sur place comme la Diren ou encore le service de la culture et du patrimoine, l’absence d’équipes locales de gestion de site, le manque de restitution des scientifiques. Nous cherchons comment protéger nos espèces endémiques, comment diffuser l’information et sensibiliser le grand public…
Le fait de viser ce label d’excellence du patrimoine mondial de l'Unesco nous a permis de trouver certaines réponses comme d’avoir une première équipe de terrain dédié au patrimoine issue de Polynésie. Mais il reste encore beaucoup de travail à effectuer.
Même si vous n'êtes pas encore inscrit à l'Unesco, la candidature vous permet de mettre en valeur votre patrimoine ?
Ce qui est intéressant, c'est que nous avons déjà une plus-value sans être inscrit : une meilleure prise de conscience de l'importance de la protection et de la valorisation de notre patrimoine.
Deuxième point important : nous sommes dans une réelle structuration, nous apprenons à travailler ensemble. Le fait que l’archipel soit le premier de Polynésie à être devenu communauté de commune (CODIM) en est la preuve, elle a été créée en 2010. De plus, cela a permis la mise en place de programmes de recherche et permis à notre population d’échanger avec des scientifiques et de s’y impliquer, je pense notamment à nos échanges et partage lors du programme Palimma (patrimoine lié à la mer aux Marquises) coordonné par Motu Haka, où les travaux ont été à plusieurs reprises salué par leur caractère innovant et impliquant réellement la population. Etre rentré dans le processus d’inscription au patrimoine mondial, c’est s’engager dans un projet structurant, un véritable projet de développement durable.
Pourtant, certains disent que le dossier stagne ?
Les aléas politiques que nous avons connu ont malmené le dossier entrainant un essoufflement de la population, pas tant envers le dossier mais plus envers le manque de réactivité politique. Aujourd’hui le dossier semble stagné, j’espère que le gouvernement fera le nécessaire pour assurer la continuité de sa partie. En effet, le niveau national est prêt, le niveau local marquisien est prêt et notamment grâce à l’appui de la CODIM. La population se remotive à la venue du Matavaa, ou Festival des arts des îles Marquises, qui se déroulera du 16 au 19 décembre à Hiva Oa. Le thème «"Te haahua i te tumu, ou le retour aux sources » n’est pas un paradoxe avec le renouveau culturel Marquisien.
Qu'entendez-vous par renouveau culturel Marquisien ?
Les jeunes Marquisiens sont complètement baignés dans leur patrimoine, parfois sans le savoir, ce qui est une force.
Néanmoins si cela a été possible, c’est grâce à la fédération Motu Haka fondée en 1978 par trois marquisiens Toti Teikiehuupoko, actuel président, Benjamin Teikitutoua, Etienne Hokaupoko et Monseigneur Le Cleach', ces deux derniers ayant malheureusement disparu (voir encadré). La mission principale de Motu Haka est d’inventorier, de protéger, de valoriser l’héritage Marquisiens, tout en s’appuyant sur des personnes-ressources porteuses de savoirs afin de mettre en avant ce patrimoine.
Le premier Matavaa s'est déroulé en 1987 à Ua Pou, puis 89 Nuku Hiva, 91 Hiva Oa et ainsi de suite. A chaque fois les grands thématiques se retrouvent : danses, chants, kaikai (gastronomie Ndlr), ateliers. Puis une demande forte des autres îles et de Motu Haka s’est fait entendre pour accueillir un Matavaa plus intimiste ce fut le cas en 2005 à Tahuata, 2009 à Fatu Hiva et 2013 à Ua Huka. Cet engouement de la population représente quarante ans de travail de la fédération Motu Haka ! Cela prend du temps pour chacun d’être conscient de l’héritage culturel qu’on lui a transmis ; d’avoir le sentiment d’appartenir à un environnement à préserver ; de visionner une valorisation de l’ensemble de manière durable et équitable. Mais aujourd’hui nous sommes fiers de notre culture et notre patrimoine, de cet héritage dont nous nous sentons responsables.
En fin d’année une monographie sur le milieu naturel des Marquises sera publiée.
Les critères de l'Unesco
Critère III - Les Iles Marquises portent un témoignage exceptionnel d'une tradition culturelle, d'une civilisation vivante, qui a failli disparaître (…) A la fin des années 1970 un mouvement culturel et humaniste, porté par Monseigneur Le Cléac'h et la fédération culturelle marquisienne Motu Haka, a remis à l'honneur les traditions ancestrales d'un peuple qui les préservait dans l'ombre. Dès lors, les Marquisiens n'ont eu de cesse de s'affirmer comme une culture forte et originale au sein de la Polynésie française, et reconnue à l'échelle de tout le Pacifique. Ce renouveau valorisé tous les deux ans par des festivals culturels, rassemblant Marquisiens, Polynésiens et internationaux, l'essor inégalé de l'artisanat marquisien, le renouveau du tatouage des motifs marquisiens à la renommée mondiale témoignent de cette tradition culturelle qui a perduré jusqu'à nous.
Critère V - Les îles Marquises constituent un exemple remarquable de peuplement traditionnel, d'utilisation de la terre ou de la mer qui sont représentatifs de l'interaction humaine avec l'environnement alors que celui-ci, notamment, est devenu vulnérable sous l'influence de changements irréversibles (...) La culture propre aux îles Marquises et ses traditions rendent compte encore aujourd'hui d'un monde à part où les hommes, en s'adaptant à leur environnement, ont fait naître une civilisation unique et singulière.
Critère VII - Les Marquises représentent des phénomènes naturels remarquables et des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles.
Si une analyse comparative reste nécessaire pour mesurer la valeur universelle de ses paysages les îles hautes des Marquises sont caractérisées par un relief volcanique récent très accidenté, qui présente des phénomènes naturels remarquables et des paysages d'une beauté naturelle exceptionnelle : chaînes montagneuses, crêtes étroites, pics abrupts, pitons en pain de sucre, hautes cascades et falaises maritimes élevées, grandes baies et vallées profondes. Ses paysages ont inspiré des artistes reconnus mondialement : les écrivains Melville, Stevenson, le peintre Gauguin... Ces paysages sont indemnes et ont été préservés des activités humaines jusqu'à nos jours.
Critère IX - Les Iles Marquises constituent des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et des communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins.
La végétation des Marquises a fait l'objet de nombreuses descriptions, et continue de faire l'objet d'inventaires floristiques dans des zones non explorées auparavant. Les principaux types (ou étages) de végétation naturelle et les espèces végétales caractéristiques de la flore marquisienne, sont liés à l'altitude et à la pluviométrie, allant des espaces littoraux aux sommets ventés de 1000-1200 m d'altitude. La flore vasculaire des Marquises comprend environ 314 espèces indigènes dont 174 sont endémiques, soit un taux d'endémisme de 55% (…). Le domaine marin n'est pas en reste en matière d'endémisme avec 11% des poissons côtiers actuellement recensés comme endémiques (3.8% à Rapa, 2% dans l'archipel des îles de la Société, 1% ou moins dans le reste de la Polynésie) positionnant l'archipel au niveau du 3ème site d'endémisme de l'océan Pacifique et 10% des mollusques marins.
Les Marquises pourraient sans doute constituer un laboratoire naturel pour comprendre les phénomènes d'évolution des espèces et de spéciation géographique, et présentent des exemples de radiation évolutive spectaculaires.
Critère X - Les îles Marquises abritent des habitats naturels importants pour la conservation in situ de la diversité biologique et ont été identifiées au niveau international comme constituant une zone à forts enjeux de conservation au regard du patrimoine naturel terrestre et marin exceptionnel. Si une analyse comparative reste nécessaire pour mesurer la valeur universelle de ses habitats naturels , l'archipel constitue un centre de diversité pour les plantes (« Centre of Plant Diversity »), ainsi qu'une Zone d'Endémisme pour les Oiseaux (« Endemic Bird Area ») définie par Birdlife International (…) Les connaissances sur l'importance du patrimoine marin de l'archipel des Marquises restent encore très partielles mais elles établissent dores déjà ces îles comme constituant des habitats et des écosystèmes encore faiblement perturbés où de nombreuses espèces trouvent les espaces propices à leur développement et à leur conservation. 11 espèces de cétacés y sont observées dont 10 de delphinidae avec une abondance élevée (0, 93 individus/km) et 10 espèces de requins.
(Source : site de l'Unesco)
Critère V - Les îles Marquises constituent un exemple remarquable de peuplement traditionnel, d'utilisation de la terre ou de la mer qui sont représentatifs de l'interaction humaine avec l'environnement alors que celui-ci, notamment, est devenu vulnérable sous l'influence de changements irréversibles (...) La culture propre aux îles Marquises et ses traditions rendent compte encore aujourd'hui d'un monde à part où les hommes, en s'adaptant à leur environnement, ont fait naître une civilisation unique et singulière.
Critère VII - Les Marquises représentent des phénomènes naturels remarquables et des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles.
Si une analyse comparative reste nécessaire pour mesurer la valeur universelle de ses paysages les îles hautes des Marquises sont caractérisées par un relief volcanique récent très accidenté, qui présente des phénomènes naturels remarquables et des paysages d'une beauté naturelle exceptionnelle : chaînes montagneuses, crêtes étroites, pics abrupts, pitons en pain de sucre, hautes cascades et falaises maritimes élevées, grandes baies et vallées profondes. Ses paysages ont inspiré des artistes reconnus mondialement : les écrivains Melville, Stevenson, le peintre Gauguin... Ces paysages sont indemnes et ont été préservés des activités humaines jusqu'à nos jours.
Critère IX - Les Iles Marquises constituent des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et des communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins.
La végétation des Marquises a fait l'objet de nombreuses descriptions, et continue de faire l'objet d'inventaires floristiques dans des zones non explorées auparavant. Les principaux types (ou étages) de végétation naturelle et les espèces végétales caractéristiques de la flore marquisienne, sont liés à l'altitude et à la pluviométrie, allant des espaces littoraux aux sommets ventés de 1000-1200 m d'altitude. La flore vasculaire des Marquises comprend environ 314 espèces indigènes dont 174 sont endémiques, soit un taux d'endémisme de 55% (…). Le domaine marin n'est pas en reste en matière d'endémisme avec 11% des poissons côtiers actuellement recensés comme endémiques (3.8% à Rapa, 2% dans l'archipel des îles de la Société, 1% ou moins dans le reste de la Polynésie) positionnant l'archipel au niveau du 3ème site d'endémisme de l'océan Pacifique et 10% des mollusques marins.
Les Marquises pourraient sans doute constituer un laboratoire naturel pour comprendre les phénomènes d'évolution des espèces et de spéciation géographique, et présentent des exemples de radiation évolutive spectaculaires.
Critère X - Les îles Marquises abritent des habitats naturels importants pour la conservation in situ de la diversité biologique et ont été identifiées au niveau international comme constituant une zone à forts enjeux de conservation au regard du patrimoine naturel terrestre et marin exceptionnel. Si une analyse comparative reste nécessaire pour mesurer la valeur universelle de ses habitats naturels , l'archipel constitue un centre de diversité pour les plantes (« Centre of Plant Diversity »), ainsi qu'une Zone d'Endémisme pour les Oiseaux (« Endemic Bird Area ») définie par Birdlife International (…) Les connaissances sur l'importance du patrimoine marin de l'archipel des Marquises restent encore très partielles mais elles établissent dores déjà ces îles comme constituant des habitats et des écosystèmes encore faiblement perturbés où de nombreuses espèces trouvent les espaces propices à leur développement et à leur conservation. 11 espèces de cétacés y sont observées dont 10 de delphinidae avec une abondance élevée (0, 93 individus/km) et 10 espèces de requins.
(Source : site de l'Unesco)
Les Marquises : un archipel éloigné
Les Iles Marquises sont situées dans l'Océan Pacifique, près de l'Equateur à environ 5700 km de l'Australie, 6000 km du continent Américain, et 8000 km de l'Asie du sud-est. Cet archipel, considéré comme l'un des les plus isolés au monde, est constitué d'une douzaine d'îles principales d'origine volcanique, âgées de 0,4 million à 7 millions d'années. D'une superficie comprise entre 0,25 km² et 340 km², les terres émergées représentent au total 1050 km², répartis sur environ 700 000 km² d'espace maritime. Les îles les plus grandes sont Nuku Hiva et Hiva Oa, les plus petites étant des îlots inhabités. Le sommet le plus haut est le mont Temetiu, sur l'île de Hiva Oa (1276 m), et quatre autres îles possèdent des sommets dépassant 1000 m.
(Source : site de l'Unesco)
Les Iles Marquises sont situées dans l'Océan Pacifique, près de l'Equateur à environ 5700 km de l'Australie, 6000 km du continent Américain, et 8000 km de l'Asie du sud-est. Cet archipel, considéré comme l'un des les plus isolés au monde, est constitué d'une douzaine d'îles principales d'origine volcanique, âgées de 0,4 million à 7 millions d'années. D'une superficie comprise entre 0,25 km² et 340 km², les terres émergées représentent au total 1050 km², répartis sur environ 700 000 km² d'espace maritime. Les îles les plus grandes sont Nuku Hiva et Hiva Oa, les plus petites étant des îlots inhabités. Le sommet le plus haut est le mont Temetiu, sur l'île de Hiva Oa (1276 m), et quatre autres îles possèdent des sommets dépassant 1000 m.
(Source : site de l'Unesco)