Bien que la pêche à la senne soit interdite en Polynésie française, les DCP dérivants affluent sur le territoire, en provenance des zones de pêche voisines qui, elles, autorisent leur utilisation. La présence de ces dispositifs soulève de nombreuses problématiques environnementales.
Pour y faire face, la Direction des Ressources marines (DRM) réalise une étude scientifique quant aux DCP dérivants et aux problématiques qu’ils engendrent sur le territoire. Au sein de cette étude, les scientifiques ont créé des modèles d'informations pour calculer divers paramètres comme les probabilités d’entrée de ces dispositifs dans la ZEE, leur probabilité d’échouage ou encore leur temps de dérive. Cette analyse permettra de mieux comprendre ce phénomène dévastateur, d’appuyer les prises de position polynésienne au sein des organisations régionales de gestion des pêches, mais également d’envisager des mesures plus drastiques telles que de récupération des DCP dérivants par les navires dont ils sont issus.
Pour étayer cette étude, plusieurs actions sont menées sur le terrain, comme cela a été le cas pour les atolls de Hao et de Amanu. Choisis parmi neuf autres îles des Tuamotu, Hao et Amanu ont accueilli chacun leurs tour une équipe de six personnes composée d’un agent de la DRM et de personnels de la TSP (Tahitienne de Secteurs Publics), cette dernière étant une société spécialisée dans la collecte et le traitement de déchets.
176 DCP dérivants collectés
Sa mission sur place consistait en une opération de collecte et de prise en charge des déchets de DCP dérivants. L’équipe s’est rendue tout d’abord à Amanu, du 11 au 14 novembre dernier, puis à Hao, du 14 au 18 novembre. Des réunions publiques ont été organisées pour expliquer le projet et sensibiliser les habitants des ses atolls à la problématique des DCP dérivants. Des opérations ont même été menées avec l'aide de ces populations.
Au total lors de cette campagne de collecte des DCP dérivants, 106 DCP ont été collectés sur Hao et 70 sur Amanu. Ce sont également autant de précieux renseignements qui ont été récoltés (données GPS, numéro de série, nature des matériaux, etc..). Il joueront un rôle crucial dans la compréhension de ce phénomène et dans la gestion et la préservation des ressources marines de la Polynésie française.