Les BTS rejetés par la fac accueillis par la CCISM


Charles Dubois, directeur du CNAM, et Christophe Gomez, directeur du pôle formation à la CCISM
PAPEETE, le 2 septembre 2014 - L’ouverture d’une troisième année de licence professionnelle par le CNAM et la CCISM était déjà prévue, mais son lancement a été avancé. C'est qu'en cette rentrée 2014, des BTS ont découvert désemparés qu’ils ne peuvent plus entrer en L3 écogestion à l’UPF, alors que cette L3 serait idéale pour leur cursus.

Une polémique a été déclenchée la semaine dernière par des étudiants diplômés d’un BTS, obligés à perdre une année par l’Université de Polynésie française. Au lieu d’entrer directement en troisième année de licence éco gestion (une filière générale) pour compléter leurs deux premières années d’études supérieures professionnelles, les BTS sont désormais obligés de reprendre en deuxième année.

Selon Polynésie Première, ils seraient handicapés par un taux de réussite de 30%, contre 60% pour les élèves issus de la deuxième année universitaire. La cause : un changement de programme il y a deux ans qui a rendu la licence bien plus théorique, alors que les BTS restent très professionnalisant.

Mais qu’ils ne se désespèrent pas, car l’université n’est pas la seule à offrir des licences. La CCISM et le CNAM profitent de cette polémique pour promouvoir leur nouvelle licence professionnelle « Commerce, Parcours Études de marché ». C’est la seule troisième année qui est ouverte, car elle est destinée spécifiquement aux BTS, DUT et autres DEUG cherchant une réorientation. Cette ouverture était déjà prévue, mais le calendrier a été accéléré pour offrir une nouvelle possibilité aux étudiants de BTS désemparés.

Un nouveau partenariat entre la CCISM et le CNAM

Il s’agit d’une licence pro « qui forme des professionnels en études de marché, qui pourront devenir chargés d’études, chef de produit, ou continuer vers un master. C’est une licence ouverte sur l’international dans les projets et les stages, les cours sont assurés par des professionnels qui ont au moins un master et une expérience en entreprise » explique Charles Dubois, directeur du CNAM en Polynésie. « C’est une licence parfaitement adaptée aux BTS, par rapport à l’université. S’il veulent venir, elle leur est dédiée » complète Christophe Gomez, directeur de l’École de Commerce de Tahiti et directeur du pôle formation de la CCISM.

Cette licence est le premier résultat concret du partenariat signé en juin entre la CCISM, qui assure un large panel de formations professionnelles et généralistes, et le CNAM, qui a la même mission mais plus spécifiquement destiné aux adultes et aux salariés.

Ce même partenariat est destiné à créer « de grandes choses ». En particulier, c’est par ce biais que devrait être créé Poly 3D, la première école de formation aux arts numériques en Polynésie. Dessin 3D, animation, jeux vidéo… Depuis que ce projet a été abordé dans la presse il y a presque un an, plus de 130 jeunes polynésiens se sont spontanément manifestés auprès de la CCISM pour obtenir des renseignements. Bonne nouvelle pour eux : tout est prêt, les financements avec le partenaire OPT sont réservés, il ne reste plus qu’à obtenir le feu vert du Pays.

La L3 pro « commerce Parcours Études de marché »
Ouverte à cette rentrée 2014, elle propose 26 places en troisième année de licence. Pour y entrer, il faut avoir validé un diplôme Bac+2 (BTS, DUT, L2…), être majeur et enfin remplir un dossier et une lettre de motivation.
La licence prévoit un stage de 3 à 4 mois minimum, l’écriture d’une étude de marché pour une entreprise qui fera office de mémoire, et 600 heures de cours dans 9 modules allant de « Concepts et études marketing » à « Introduction à la sociologie » en passant par la « e-Communication » ou la « Veille stratégique ».
Les inscriptions commencent le 8 septembre et les cours démarrent le 29 septembre. Cette licence coûte 399 000 Fcfp pour l’année.

Le CNAM en Polynésie
Le Conservatoire national des arts et métiers était historiquement spécialisé dans la formation d’ingénieurs. Mais il s’est transformé et est maintenant un établissement public de formation professionnelle et continue. Sa vocation est de former les salariés, les chômeurs ou les adultes qui veulent changer d’emploi. Il offre surtout des cours du soir et du samedi matin et des formations en alternance, mais a également plusieurs programmes « pendant les heures de travail », dont cette nouvelle licence 3 « Commerce Parcours Études de marché ».
En Polynésie, le CNAM avait une centaine d’étudiants – baptisés « auditeurs » – en 2013, formés par 45 intervenants venant principalement du privé.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 2 Septembre 2014 à 17:03 | Lu 2997 fois