Crédit ARNAUD FINISTRE / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 04/07/2024 - Dans un climat qui se tend à trois jours du verdict des urnes, les partis jettent leurs dernières forces dans la bataille, Marine Le Pen assimilant l'instauration d'un "front républicain" contre le RN "à un parti unique" contre l'extrême droite, quand Gabriel Attal va soutenir dans les Hauts-de-Seine une candidate victime d'agression.
Alors que les candidats sont encore en campagne dans 501 des 577 circonscriptions, après 76 élections au premier tour, les derniers jours sont marqués par une multiplication des accrochages verbaux mais aussi physiques.
Mercredi soir, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, candidate dans les Hauts-de-Seine, a été victime, avec son équipe, d'une agression lors d'une opération de collage d'affiches.
Elle recevra jeudi le soutien du Premier ministre Gabriel Attal qui se rend sur place.
"Ce qui s'est produit est absolument inqualifiable. La démocratie ne peut pas faire l'objet d'attaques et d'agressions. Les sanctions seront très lourdes", a affirmé le Premier ministre lors d'un déplacement à Nevers (Nièvre), pour soutenir la députée MoDem Perrine Goulet.
En Savoie, une candidate du RN Marie Dauchy a porté plainte après avoir été violemment prise à partie par un commerçant sur un marché. En Isère, l'ancien ministre Olivier Véran a dénoncé jeudi l'agression d'un élu local qui collait des affiches pour sa campagne.
Le gouvernement se prépare à l'éventualité de troubles à l'ordre public dimanche soir, sans pour autant que ceux-ci soient clairement identifiés. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que "30.000 policiers et gendarmes dont 5.000 à Paris et sa banlieue" seraient mobilisés.
Des témoignages font également état d'une multiplication des incidents et des insultes racistes dans le pays.
Interrogé sur les nombreux candidats du RN épinglés ces derniers jours pour leurs propos notamment xénophobes ou antisémites, Marine Le Pen a fait un distinguo entre "des propos qui sont inadmissibles et qui, très certainement, entraîneront des sanctions" et "des propos qui sont des maladresses" face aux "grands inquisiteurs de la presse".
Les candidats RN sont "des braves gens" qui "se présentent parce que l'Assemblée nationale doit être à l'image de la France, pas l'image de Sciences Po", a-t-elle défendu.
- Désistements : quel impact ? -
Le déploiement "d'un front républicain" pour faire barrage à ses candidats suscite également l'agacement du Rassemblement national.
Marine Le Pen a dénoncé la mise en place d'un "parti unique" de "ceux qui veulent conserver le pouvoir", estimant que les électeurs du RN "sont traités vraiment comme des parias".
"Ce n'est pas un vote indigne de voter contre", a répondu à gauche Raphaël Glucksmann.
"On a pris nos responsabilités" face au "risque d'une majorité absolue" pour le RN, a expliqué mercredi soir Gabriel Attal se refusant cependant à donner "des consignes de vote".
Ces nombreux désistements (130 pour la gauche, plus de 80 pour les macronistes) commencent-ils à avoir un impact ?
Selon une étude réalisée par Toluna Harris Interactive mercredi, le Rassemblement national pourrait obtenir entre 190 et 220 sièges, le 7 juillet. Le Nouveau Front populaire en aurait entre 159 et 183, et le camp présidentiel (Ensemble pour la République) entre 110 et 135.
- "Gloubi boulga"
Si le RN n'obtient pas la majorité absolue, la question se posera de savoir avec qui le camp présidentiel peut gouverner au sein d'une "grande coalition", à laquelle LFI a déjà dit ne pas vouloir participer.
"Après on ne va plus compter en termes de Front populaire, on va compter les Républicains, les centristes, les démocrates, les Renaissance, les Horizons, les MoDem, les socialistes, les écolos, les communistes... Quel va être le rapport de forces entre les différents groupes à l'Assemblée ?", questionne un cadre de la majorité tout en relevant que LFI et le RN auraient sûrement assez de voix, à eux deux, pour renverser le gouvernement, via une motion de censure.
La France "doit être gouvernable", a estimé jeudi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel sous-entendant que sa formation pourrait participer à une coalition si celle-ci répond "aux attentes des Français", notamment sur le pouvoir d'achat et l'abrogation de la réforme des retraites.
"Je ne participerai pas à un gouvernement qui serait une coalition hétéroclite et improvisée", un "gloubi boulga", a revanche prévenu François Ruffin qui ne siégera plus avec La France insoumise. En cadeau de rupture, l'ancien journaliste, qui a besoin des voix macronistes pour se faire réélire dans la Somme, a qualifié Jean-Luc Mélenchon de "boulet" et d'"obstacle au vote" dans "des terres populaires de province".
"Ce que je peux vous dire, c'est que ça risque aussi d'être assez long", a résumé l'écologiste Marine Tondelier sur Europe 1/Cnews.
Les grandes figures politiques occuperont encore une fois jeudi les plateaux de télévision.
Sur France 2 se succéderont ainsi dans la soirée Gabriel Attal, Jordan Bardella, Raphaël Glucksmann et David Lisnard pour Les Républicains ainsi que l'Insoumise Clémence Guetté, conviée à la dernière minute, pour une série d'inteviews sans débat.
Alors que les candidats sont encore en campagne dans 501 des 577 circonscriptions, après 76 élections au premier tour, les derniers jours sont marqués par une multiplication des accrochages verbaux mais aussi physiques.
Mercredi soir, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, candidate dans les Hauts-de-Seine, a été victime, avec son équipe, d'une agression lors d'une opération de collage d'affiches.
Elle recevra jeudi le soutien du Premier ministre Gabriel Attal qui se rend sur place.
"Ce qui s'est produit est absolument inqualifiable. La démocratie ne peut pas faire l'objet d'attaques et d'agressions. Les sanctions seront très lourdes", a affirmé le Premier ministre lors d'un déplacement à Nevers (Nièvre), pour soutenir la députée MoDem Perrine Goulet.
En Savoie, une candidate du RN Marie Dauchy a porté plainte après avoir été violemment prise à partie par un commerçant sur un marché. En Isère, l'ancien ministre Olivier Véran a dénoncé jeudi l'agression d'un élu local qui collait des affiches pour sa campagne.
Le gouvernement se prépare à l'éventualité de troubles à l'ordre public dimanche soir, sans pour autant que ceux-ci soient clairement identifiés. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que "30.000 policiers et gendarmes dont 5.000 à Paris et sa banlieue" seraient mobilisés.
Des témoignages font également état d'une multiplication des incidents et des insultes racistes dans le pays.
Interrogé sur les nombreux candidats du RN épinglés ces derniers jours pour leurs propos notamment xénophobes ou antisémites, Marine Le Pen a fait un distinguo entre "des propos qui sont inadmissibles et qui, très certainement, entraîneront des sanctions" et "des propos qui sont des maladresses" face aux "grands inquisiteurs de la presse".
Les candidats RN sont "des braves gens" qui "se présentent parce que l'Assemblée nationale doit être à l'image de la France, pas l'image de Sciences Po", a-t-elle défendu.
- Désistements : quel impact ? -
Le déploiement "d'un front républicain" pour faire barrage à ses candidats suscite également l'agacement du Rassemblement national.
Marine Le Pen a dénoncé la mise en place d'un "parti unique" de "ceux qui veulent conserver le pouvoir", estimant que les électeurs du RN "sont traités vraiment comme des parias".
"Ce n'est pas un vote indigne de voter contre", a répondu à gauche Raphaël Glucksmann.
"On a pris nos responsabilités" face au "risque d'une majorité absolue" pour le RN, a expliqué mercredi soir Gabriel Attal se refusant cependant à donner "des consignes de vote".
Ces nombreux désistements (130 pour la gauche, plus de 80 pour les macronistes) commencent-ils à avoir un impact ?
Selon une étude réalisée par Toluna Harris Interactive mercredi, le Rassemblement national pourrait obtenir entre 190 et 220 sièges, le 7 juillet. Le Nouveau Front populaire en aurait entre 159 et 183, et le camp présidentiel (Ensemble pour la République) entre 110 et 135.
- "Gloubi boulga"
Si le RN n'obtient pas la majorité absolue, la question se posera de savoir avec qui le camp présidentiel peut gouverner au sein d'une "grande coalition", à laquelle LFI a déjà dit ne pas vouloir participer.
"Après on ne va plus compter en termes de Front populaire, on va compter les Républicains, les centristes, les démocrates, les Renaissance, les Horizons, les MoDem, les socialistes, les écolos, les communistes... Quel va être le rapport de forces entre les différents groupes à l'Assemblée ?", questionne un cadre de la majorité tout en relevant que LFI et le RN auraient sûrement assez de voix, à eux deux, pour renverser le gouvernement, via une motion de censure.
La France "doit être gouvernable", a estimé jeudi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel sous-entendant que sa formation pourrait participer à une coalition si celle-ci répond "aux attentes des Français", notamment sur le pouvoir d'achat et l'abrogation de la réforme des retraites.
"Je ne participerai pas à un gouvernement qui serait une coalition hétéroclite et improvisée", un "gloubi boulga", a revanche prévenu François Ruffin qui ne siégera plus avec La France insoumise. En cadeau de rupture, l'ancien journaliste, qui a besoin des voix macronistes pour se faire réélire dans la Somme, a qualifié Jean-Luc Mélenchon de "boulet" et d'"obstacle au vote" dans "des terres populaires de province".
"Ce que je peux vous dire, c'est que ça risque aussi d'être assez long", a résumé l'écologiste Marine Tondelier sur Europe 1/Cnews.
Les grandes figures politiques occuperont encore une fois jeudi les plateaux de télévision.
Sur France 2 se succéderont ainsi dans la soirée Gabriel Attal, Jordan Bardella, Raphaël Glucksmann et David Lisnard pour Les Républicains ainsi que l'Insoumise Clémence Guetté, conviée à la dernière minute, pour une série d'inteviews sans débat.