Saint-Aignan-sur-Cher, France | AFP | mercredi 02/08/2017 - "On reviendra pour voir les bébés ?", interroge une petite fille au zoo de Beauval (Loir-et-Cher) où les équipes se préparent fébrilement en coulisses à accueillir des milliers de visiteurs pour la naissance de pandas jumeaux prévue vendredi ou samedi, une première en France.
Cette question, des centaines d'autres enfants se la posent sûrement en écoutant une soigneuse annoncer que Huan Huan ("Joyeuse"), la femelle panda, attend des jumeaux.
Dans la foule des visiteurs estivaux, les pandas géants de Beauval prêtés par la Chine, âgés de neuf ans, sont plus que jamais des stars. Mais seul le mâle et père biologique Yuan Zi ("Fils de celui qui a la tête ronde") assure le spectacle en extérieur.
Tandis qu'il se prélasse devant ses admirateurs, sa compagne poursuit sa gestation à quelques dizaines de mètres dans sa "loge", surveillée 24 heures sur 24 grâce à cinq caméras et un micro.
Depuis mercredi après-midi, quatre écrans géants équipent le pavillon des pandas. Ils retraceront pour les visiteurs la "saga" de Huan Huan et Yuan Zi, arrivés en France 2012 par avion spécial.
Un film illustrera la difficile reproduction des pandas avec une scène drolatique de l'accouplement raté en mars dernier, suivi de l'insémination artificielle durant la courte période de chaleurs de Huan Huan.
Les fans pourront aussi revoir l'annonce de la gestation d'un, puis deux bébés, avec des images des échographies qui ont révélé la présence des fœtus. Après la mise bas, le zoo projettera aussi des images de la naissance et de l'intimité de la mère avec ses petits.
Pour voir évoluer toute la petite famille dans son enclos, il faudra attendre cependant au moins trois mois : le temps que les jumeaux - 100 grammes à la naissance - ouvrent les yeux, se couvrent de poils et prennent des forces, explique Delphine Delord, directrice de la communication de Beauval.
D'ici là, c'est un véritable parcours du combattant qui attend le chef vétérinaire du zoo Baptiste Mulot et la responsable du secteur pandas, Delphine Pouvreau. En effet, dans la nature, en cas de naissance de jumeaux, la mère abandonne celui qu'elle juge le moins robuste.
"Les soigneurs devront donc placer un petit en couveuse puis échangeront les bébés toutes les deux heures pour les confier à tour de rôle à leur mère", explique le chef vétérinaire.
"La naissance est un moment très délicat... Les bébés sont tout petits, très fragiles : sans poils, tout roses... A la vérité, ça ne ressemble pas à grand chose. Cela va se jouer minute par minute, seconde par seconde", avertit-il. Il n'y aura donc pas de retransmission en direct, pour ne pas mettre la pression à l'équipe.
"Heureusement, nous pouvons compter sur l'expérience des deux spécialistes chinoises", Duan Dong Qiong et He Ping, venues pour l'occasion de la base de reproduction des pandas à Chengdu (province du Sichuan, sud-ouest de la Chine), se félicite le vétérinaire, visiblement rassuré par leur présence pour ce moment unique de sa carrière.
"Elles sont très tatillonnes. Il faut leur fournir tout le matériel dont elles ont l'habitude. Par exemple, elles ont demandé une cuillère à long manche. On en a trouvé une au supermarché du coin, mais ça n'allait pas vraiment", avoue-t-il.
Elles ont même apporté dans leurs bagages du colostrum, le précieux premier lait secrété par les mamelles après la mise bas : ce liquide jaune et épais qui regorge de nutriments et d'anticorps est indispensable au nouveau-né dans les premières heures de sa vie.
En dehors de Chine, seuls 19 parcs zoologiques dans le monde possèdent des pandas. Huan Huan et Yuan Zi ont été prêtés pour dix ans. Comme le veut la règle, ils n'ont pu venir en France qu'après que le chef de l'État français -Nicolas Sarkozy à l'époque - l'eut demandé en personne au président chinois.
C'est dire que la naissance annoncée est aussi un événement diplomatique : selon l'usage, si tout se passe bien, Brigitte Macron sera - avec la Première dame chinoise - la marraine des deux bébés pandas, qui retourneront en Chine d'ici à trois ans, lorsqu'ils seront sevrés.
Cette question, des centaines d'autres enfants se la posent sûrement en écoutant une soigneuse annoncer que Huan Huan ("Joyeuse"), la femelle panda, attend des jumeaux.
Dans la foule des visiteurs estivaux, les pandas géants de Beauval prêtés par la Chine, âgés de neuf ans, sont plus que jamais des stars. Mais seul le mâle et père biologique Yuan Zi ("Fils de celui qui a la tête ronde") assure le spectacle en extérieur.
Tandis qu'il se prélasse devant ses admirateurs, sa compagne poursuit sa gestation à quelques dizaines de mètres dans sa "loge", surveillée 24 heures sur 24 grâce à cinq caméras et un micro.
Depuis mercredi après-midi, quatre écrans géants équipent le pavillon des pandas. Ils retraceront pour les visiteurs la "saga" de Huan Huan et Yuan Zi, arrivés en France 2012 par avion spécial.
Un film illustrera la difficile reproduction des pandas avec une scène drolatique de l'accouplement raté en mars dernier, suivi de l'insémination artificielle durant la courte période de chaleurs de Huan Huan.
Les fans pourront aussi revoir l'annonce de la gestation d'un, puis deux bébés, avec des images des échographies qui ont révélé la présence des fœtus. Après la mise bas, le zoo projettera aussi des images de la naissance et de l'intimité de la mère avec ses petits.
Pour voir évoluer toute la petite famille dans son enclos, il faudra attendre cependant au moins trois mois : le temps que les jumeaux - 100 grammes à la naissance - ouvrent les yeux, se couvrent de poils et prennent des forces, explique Delphine Delord, directrice de la communication de Beauval.
- 'Moment très délicat' -
D'ici là, c'est un véritable parcours du combattant qui attend le chef vétérinaire du zoo Baptiste Mulot et la responsable du secteur pandas, Delphine Pouvreau. En effet, dans la nature, en cas de naissance de jumeaux, la mère abandonne celui qu'elle juge le moins robuste.
"Les soigneurs devront donc placer un petit en couveuse puis échangeront les bébés toutes les deux heures pour les confier à tour de rôle à leur mère", explique le chef vétérinaire.
"La naissance est un moment très délicat... Les bébés sont tout petits, très fragiles : sans poils, tout roses... A la vérité, ça ne ressemble pas à grand chose. Cela va se jouer minute par minute, seconde par seconde", avertit-il. Il n'y aura donc pas de retransmission en direct, pour ne pas mettre la pression à l'équipe.
"Heureusement, nous pouvons compter sur l'expérience des deux spécialistes chinoises", Duan Dong Qiong et He Ping, venues pour l'occasion de la base de reproduction des pandas à Chengdu (province du Sichuan, sud-ouest de la Chine), se félicite le vétérinaire, visiblement rassuré par leur présence pour ce moment unique de sa carrière.
"Elles sont très tatillonnes. Il faut leur fournir tout le matériel dont elles ont l'habitude. Par exemple, elles ont demandé une cuillère à long manche. On en a trouvé une au supermarché du coin, mais ça n'allait pas vraiment", avoue-t-il.
Elles ont même apporté dans leurs bagages du colostrum, le précieux premier lait secrété par les mamelles après la mise bas : ce liquide jaune et épais qui regorge de nutriments et d'anticorps est indispensable au nouveau-né dans les premières heures de sa vie.
En dehors de Chine, seuls 19 parcs zoologiques dans le monde possèdent des pandas. Huan Huan et Yuan Zi ont été prêtés pour dix ans. Comme le veut la règle, ils n'ont pu venir en France qu'après que le chef de l'État français -Nicolas Sarkozy à l'époque - l'eut demandé en personne au président chinois.
C'est dire que la naissance annoncée est aussi un événement diplomatique : selon l'usage, si tout se passe bien, Brigitte Macron sera - avec la Première dame chinoise - la marraine des deux bébés pandas, qui retourneront en Chine d'ici à trois ans, lorsqu'ils seront sevrés.