Le “tyran domestique” passe Noël derrière les barreaux


Nouméa | LNC | mardi 28/12/2021 - Un jeune homme a écopé, mardi, de quatre ans de prison ferme pour avoir roué de coup sa compagne et menacé d'égorger une voisine.

À la barre, le prévenu n'en démord pas : il “n'avait l'intention” ni de battre sa compagne, ni de faire de mal à une voisine. Pourtant, cet homme de 30 ans, présenté devant le tribunal correctionnel en comparution immédiate, a passé Noël derrière les barreaux.

Le vendredi 24 décembre, l'homme débarque chez sa concubine, dans un squat de Nouméa. Il l'extirpe du logement en la tirant par les cheveux “pour aller discuter” au bord de la mer. “Je l'ai un peu forcée, mais c'est parce qu'elle a peur de moi”, explique-t-il sans même se rendre compte de la férocité de ses propos. Mais une fois dehors, rien ne se passe comme l'entend l'homme qui assène une pluie de coups sur sa compagne avant de la “piquer” à plusieurs reprises avec un tournevis. La malheureuse ne doit son salut qu'à une voiture qui passait et dans laquelle elle parvient à se réfugier jusqu'à l'arrivée des secours.

Ce n'est que le lendemain que les policiers mettent la main sur le jeune homme à son domicile de la Vallée-du-Tir. Mais lors de l'interpellation, une riveraine annonce aux forces de l'ordre que le trentenaire vient de porter un couteau à son cou en menaçant de l'égorger. Lors de son audition au commissariat, il explique “ne plus s'en souvenir” à cause d'une consommation excessive d'alcool, mais admet que “c'est possible” puisqu'il “se balade toujours avec un couteau”. Quant aux violences dont sa compagne a été la cible, il tente d'abord de minimiser ses actes avant de reconnaître à demi-mot “je l'ai piquée pour qu'elle avance mais comme elle me craint, elle ne voulait plus. C'est là que j'ai donné les coups. Mais je ne voulais pas. ”

Sur le banc des victimes, la jeune femme explique avoir retiré sa plainte, malgré l'examen médical qui a mis en lumière une dizaine d'ecchymoses. “On m'a dit que c'était trop tard et que l'affaire serait quand même jugée”, regrette la jeune femme qui vient d'avoir un bébé avec le prévenu.

Le prévenu a un casier judiciaire long comme le bras qui fait mention de trente-trois condamnations depuis 2008, dont trente-deux peines de prison. Un profil pour le moins inquiétant selon le ministère public : “Il lui donne des coups pour lui faire mal et lui montrer que c'est le tyran domestique, c'est lui qui décide”. Le procureur requiert une peine de cinq ans de prison, dont quatre ferme, assortie d'une interdiction d'entrer en contact avec sa compagne.

Rédigé par Laurent Flores le Mardi 28 Décembre 2021 à 11:40 | Lu 622 fois