Tahiti, le 24 juin 2024 – Ce lundi, à l'occasion du colloque portant sur “Les enjeux des Jeux” organisé à l'Université de la Polynésie française par la Maison des sciences de l'Homme, les différents intervenants et acteurs locaux se sont penchés sur l'intégration des pratiques sportives traditionnelles aux cours d'EPS. Une opportunité de revoir l'importance de cette matière et son potentiel rôle dans l'assimilation de la culture locale.
L'affaire est entendue. L'organisation des épreuves olympiques de surf à Teahupo'o aura des conséquences économiques, sociales, environnementales et culturelles sur le Fenua. Des thématiques sur lesquelles ont décidé de se pencher divers chercheurs locaux et nationaux, ainsi que certains acteurs du territoire, à l'occasion du colloque portant sur “Les enjeux des Jeux” qui se tient du 24 au 27 juin à l’Université de la Polynésie française. Et ce lundi, lors de la première journée de colloque, les différents participants étaient invités à aborder la question des cours d'éducation physique et sportive (EPS) comme potentiels vecteurs d'assimilation de la culture locale.
Un questionnement qui tombe à point nommé selon le directeur général de l’éducation et des enseignements, Éric Tournier : “Avec le ministre de l'Éducation, Ronny Teriipaia, nous sommes actuellement en grande réflexion sur ce que doit être l'école en Polynésie française. Aujourd'hui, l'école est largement importée puisque la Polynésie a fait le choix du système éducatif national afin de pouvoir acquérir des diplômes nationaux. Si cela peut être bénéfique pour certains élèves et certaines familles, d'autres, au contraire, ne s'y reconnaissent pas. (…) Nous sommes en train de lancer des états généraux pour l'éducation qui auront pour but d'inventer une école polynésienne, une école qui s'appuiera sur le respect de l'identité polynésienne.”
Tū'aro mā'ohi et ‘ori tahiti aux cours d'EPS ?
Les chercheurs sont catégoriques : “Si c'est juste faire pour faire, ça ne marchera pas”, assurent ces derniers en parlant de la mise en place concrète de cours de sports traditionnels lors des séances d'EPS dans les établissements scolaires. “En revanche, si nous parvenons à donner du sens à ce que l'on enseigne, une raison concrète aux élèves d'apprendre, là, il se passera quelque chose chez ces derniers.” Et afin de convaincre l'auditoire, les participants au colloque ont été invités à une séance type que les élèves pourraient potentiellement recevoir dans le cadre de leur programme. À l'exemple notamment de l'initiation au Pātia fā (lancer de javelot traditionnel) où les convives ont pu découvrir l'histoire de cette discipline, les légendes qui y sont rattachées et sa pratique concrète. Une volonté d'associer l'esprit et le geste afin d'assurer l'engagement des élèves dans le processus d'apprentissage.
Une logique également mise en place lors d'un atelier de ‘ori tahiti où tous les invités ont dû apprendre une chorégraphie en seulement quelques minutes. Et si l'appréhension était présente sur tous les visages en début d'atelier, l'étonnement a vite pris le dessus. L'assimilation des gestes étant largement facilitée par l'appropriation en premier lieu de la musique et de son texte. Une méthode d'enseignement largement défendue par Matani Kainuku, inspecteur de l'éducation nationale et également président du jury du Heiva i Tahiti : “Avant la danse, il faut s'emparer du texte, des mots, du rythme. C'est le texte qui donne le sens. Et lorsque l'on décortique le tout, on retrouve énormément de sujets : la connaissance du territoire, la connaissance du rythme et des gestes en fonction des mots. Le but est de partir du sens pour y apporter de la technique.”
Si l'ensemble des participants aux activités ont été agréablement surpris de l'efficacité de la méthode, sa mise en place demeure problématique. Les enseignants du primaire et du secondaire n'étant pas nécessairement formés et ne disposant que de très peu ou d'aucun moyens.
L'affaire est entendue. L'organisation des épreuves olympiques de surf à Teahupo'o aura des conséquences économiques, sociales, environnementales et culturelles sur le Fenua. Des thématiques sur lesquelles ont décidé de se pencher divers chercheurs locaux et nationaux, ainsi que certains acteurs du territoire, à l'occasion du colloque portant sur “Les enjeux des Jeux” qui se tient du 24 au 27 juin à l’Université de la Polynésie française. Et ce lundi, lors de la première journée de colloque, les différents participants étaient invités à aborder la question des cours d'éducation physique et sportive (EPS) comme potentiels vecteurs d'assimilation de la culture locale.
Un questionnement qui tombe à point nommé selon le directeur général de l’éducation et des enseignements, Éric Tournier : “Avec le ministre de l'Éducation, Ronny Teriipaia, nous sommes actuellement en grande réflexion sur ce que doit être l'école en Polynésie française. Aujourd'hui, l'école est largement importée puisque la Polynésie a fait le choix du système éducatif national afin de pouvoir acquérir des diplômes nationaux. Si cela peut être bénéfique pour certains élèves et certaines familles, d'autres, au contraire, ne s'y reconnaissent pas. (…) Nous sommes en train de lancer des états généraux pour l'éducation qui auront pour but d'inventer une école polynésienne, une école qui s'appuiera sur le respect de l'identité polynésienne.”
Tū'aro mā'ohi et ‘ori tahiti aux cours d'EPS ?
Les chercheurs sont catégoriques : “Si c'est juste faire pour faire, ça ne marchera pas”, assurent ces derniers en parlant de la mise en place concrète de cours de sports traditionnels lors des séances d'EPS dans les établissements scolaires. “En revanche, si nous parvenons à donner du sens à ce que l'on enseigne, une raison concrète aux élèves d'apprendre, là, il se passera quelque chose chez ces derniers.” Et afin de convaincre l'auditoire, les participants au colloque ont été invités à une séance type que les élèves pourraient potentiellement recevoir dans le cadre de leur programme. À l'exemple notamment de l'initiation au Pātia fā (lancer de javelot traditionnel) où les convives ont pu découvrir l'histoire de cette discipline, les légendes qui y sont rattachées et sa pratique concrète. Une volonté d'associer l'esprit et le geste afin d'assurer l'engagement des élèves dans le processus d'apprentissage.
Une logique également mise en place lors d'un atelier de ‘ori tahiti où tous les invités ont dû apprendre une chorégraphie en seulement quelques minutes. Et si l'appréhension était présente sur tous les visages en début d'atelier, l'étonnement a vite pris le dessus. L'assimilation des gestes étant largement facilitée par l'appropriation en premier lieu de la musique et de son texte. Une méthode d'enseignement largement défendue par Matani Kainuku, inspecteur de l'éducation nationale et également président du jury du Heiva i Tahiti : “Avant la danse, il faut s'emparer du texte, des mots, du rythme. C'est le texte qui donne le sens. Et lorsque l'on décortique le tout, on retrouve énormément de sujets : la connaissance du territoire, la connaissance du rythme et des gestes en fonction des mots. Le but est de partir du sens pour y apporter de la technique.”
Si l'ensemble des participants aux activités ont été agréablement surpris de l'efficacité de la méthode, sa mise en place demeure problématique. Les enseignants du primaire et du secondaire n'étant pas nécessairement formés et ne disposant que de très peu ou d'aucun moyens.
L'apprentissage du Ori Tahiti par le texte, une méthode qui semble porter ses fruits !