Le sexe, indispensable pour préparer les criquets au combat


PEKIN, 25 octobre 2011 (AFP) - A la différence des sportifs qui évitent les ébats amoureux avant une compétition, les criquets chinois sont encouragés à avoir une activité sexuelle intense avant leurs combats.

"Les criquets ont besoin de beaucoup de sexe", explique Guo Junxiong, après avoir vu un de ses insectes aux longues antennes gagner une joute dans le cadre de la saison annuelle des combats de criquets à Pékin.

"Ils doivent vivre en couple sinon le mâle ne se bat pas", explique M. Guo, qui a 60 ans.

La tradition de ces batailles d'insectes remonte à plus de 1.000 ans et reste un passe-temps populaire qui réunit chaque automne les amateurs autour de petits enclos de verre spécialement conçus.

Yang Yupeng, un homme âgé de 82 ans qui affirme s'intéresser aux criquets depuis l'âge de 10 ans, explique lui aussi que "beaucoup de sexe" améliore les performances des insectes lors des joutes.

Les éleveurs prêtent donc attention au choix des partenaires et à la fréquence des rapports sexuels des couples.

"Les criquets ont besoin de compagnes pour renforcer leur corps", selon M. Yang. "Je vérifie tous les jours pour voir s'ils sont de bonne humeur. Sinon, il faut que je leur trouve un nouveau partenaire".

Lors d'un récent tournoi dans la capitale chinoise, des dizaines d'hommes, pour la plupart d'âge mûr et fumant beaucoup, se bousculaient autour de tables en plastique pour observer une compétition dont le premier prix était doté de l'équivalent de 220 euros.

Les meilleurs combattants - toujours des mâles - sont originaires de la province orientale du Shandong, qui a la réputation d'avoir les plus gros spécimens.

Les amateurs les plus zélés passent plusieurs heures par jour à donner à manger et à boire à leurs insectes chantants, certains propriétaires les emmenant même dans leur chambre à coucher afin de pouvoir mieux les observer la nuit.

L'octogénaire Yang Yupeng affirme que les insectes contribuent à le maintenir en bonne forme physique et mentale.

"Plus je les observe plus je suis heureux", assure Yang, qui porte un costume Mao gris.

"Jouer avec des criquets peut transformer votre humeur -- cela vous calme, vous rend heureux et résout vos problèmes".

Avant un tournoi, chaque criquet doit être pesé sur une petite balance. Les propriétaires les extraient avec précaution de petits pots en argile à l'aide de boules en bois avant de les glisser sur une coupelle en plastique ou une rondelle métallique récupérée sur une canette de bière, posée sur la balance.

Une fois leur poids enregistré, les insectes retournent dans leurs pots en attendant le combat.

"Je joue avec des criquets depuis que je suis tout petit", dit aussi Yu Xin, à 30 ans l'un des plus jeunes participants au tournoi de Pékin.

"Je travaille maintenant dans un bureau avec des ordinateurs, alors jouer avec des criquets me rapproche de la nature", explique Yu.

Dans les secondes qui précèdent le pugilat, les propriétaires excitent les combattants en leur passant un long brin d'herbe séchée sur le dos, la tête et les antennes.

Le combat ne dure environ qu'une minute. Un criquet qui prend la fuite devant son adversaire a quelques secondes pour retourner à l'assaut. Faute de quoi, l'autre animal est déclaré vainqueur et se prépare au tour suivant.

"Cela fait 40 ans que je participe à des combats de criquets et je les trouve toujours intéressants. Ils peuvent vous rendre heureux", affirme Man Zhiguo, 48 ans.

Les combats de criquets sont une activité masculine, et pour Man, il faut qu'il en soit ainsi.

Les femmes "n'ont pas les compétences pour les acheter, les élever et les amener à se battre. Aller à la campagne pour trouver les criquets est un dur labeur, surtout quand il fait chaud", explique-t-il.

Durant leur vie qui ne dure qu'une centaine de jours, les criquets sont nourris de soja, de carottes et de maïs. Certains ajoutent à cette diète des médicaments chinois traditionnels censés améliorer leurs performances sur le ring.

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Rédigé par Par Allison JACKSON le Mardi 25 Octobre 2011 à 06:06 | Lu 594 fois