Crédit photo : Archive TI.
Tahiti, le 18 octobre 2023 - Avec seulement 3% de part de marché à l'international, le Pacifique représente une zone mineure pour les compagnies de croisière. À Papeete ce mercredi, les différents professionnels du secteur et ministres du Tourisme de la région se sont réunis pour le deuxième South Pacific Cruise Forum. L'occasion pour eux “d'aborder tous les différents aspects économiques du secteur” avec pour stratégie claire “d'amener plus de bateaux”, et donc de croisiéristes, dans le Pacifique.
Sur le marché mondial de la croisière, le Pacifique, aussi grand soit-il, n'est qu'une goutte d'eau. En effet, la région ne représente que 3% du marché, loin des Caraïbes et de la Méditerranée, qui sont de loin les zones leader du secteur. Conscients de cette réalité, de nombreux dirigeants de compagnies de croisière, ministres du Tourisme et autres professionnels du domaine étaient réunis ce mercredi à Papeete pour le deuxième South Pacific Cruise Forum. Cette conférence régionale, dédiée au développement de la croisière, était l'occasion pour tous “d'aborder et d'échanger autour de tous les aspects économiques du secteur”, explique Bud Gilroy, président de la South Pacific Cruise Alliance. Des discussions, autour des types de navires, des infrastructures ou encore des itinéraires, qui ont pour objectif de mettre en commun les attentes de chacun afin d'augmenter le flux de voyageurs et de gagner des parts de marché au sein de l'industrie mondiale.
À noter qu'en quelques chiffres, le Pacifique Sud, c'est entre 110 et 120 zones d'escales possibles avec 3 000 escales par an opérées. Une quarantaine de compagnies différentes œuvrent dans la zone avec, en moyenne, une centaine de bateaux par année, dont une douzaine restent toute l'année en Polynésie.
Augmenter le nombre de destinations
Ces chiffres, comme expliqué précédemment, sont ridicules en comparaison à des endroits comme les Caraïbes, notamment au départ de Miami, qui centralisent une part très importante du marché international. Pour tenter d'augmenter le nombre de croisiéristes, la stratégie régionale est claire pour Bud Gilroy : “Il faut amener les bateaux de croisière dans plus de pays.” En effet, si de nombreux endroits d'escales possibles existent dans le Pacifique, les itinéraires des bateaux sont souvent les mêmes. “Les zones les plus empruntées, c'est notamment Tahiti, qui est la zone d'entrée principale quand on part des États-Unis ou d'Amérique du Sud. De l'autre côté, c'est l'Australie. C'est les deux extrêmes, nous, on doit maintenant vendre le centre de la région. Au lieu de faire Tahiti, Nouvelle-Zélande, Australie ou encore les Fidji, on pourrait amener des navires vers les Samoa, les îles Cook, les Tonga, Kiribati... Il y a tellement de potentiel”, explique-t-il.
Mais alors, comment inciter les touristes à privilégier la croisière, dans une zone où les déplacements sont quasi exclusivement par voie aérienne ? Tout d'abord, pour Bud Gilroy, il faut développer les infrastructures de quais, qui “autolimitent” les compagnies et les territoires dans leur accueil de bateaux. Des accords sur de nouveaux itinéraires entre les pays et les compagnies doivent aussi être trouvés. “Ça nous permet de réguler ce qu'on veut faire, si la population ne veut pas de gros navires, on adapte l'infrastructure à la demande, et pas l'inverse. Il faut écouter et travailler avec les populations pour se développer”, souligne le président de la South Pacific Cruise Alliance. “Il y a tellement de modèles de croisière différents que c'est important de pouvoir présenter ceux qui fonctionnent. L'Aranui par exemple marche bien et il peut être reproduit ailleurs.” Dernière étape et non des moindres, convaincre encore plus de voyageurs à venir embarquer, mais pour ça, rien ne vaut un premier essai. “Le bateau, c'est le meilleur moyen de déplacement, on se couche et le lendemain on est ailleurs ! En moyenne, un touriste visite deux fois plus d'îles en croisière”, assure Bud Gilroy.
En finir avec les idées préconçues
Ce forum est également l'occasion pour les compagnies de croisière de mettre le point sur le “Cruise bashing” pour en finir avec les idées préconçues. En tête de liste, la pollution. En effet, selon une étude de l'organisation européenne Transport & Environment, les navires de croisière européens ont émis, en 2022, 509 tonnes d'oxyde de soufre (465 tonnes en 2019), soit 4,4 fois plus que toutes les voitures du vieux continent. Bien qu'il soit évident que ces immeubles flottants ne sont pas exempts de toute pollution, Bud Gilroy relativise tout de même le sujet. “La croisière représente 300 navires dans le monde, alors que le commerce international, c'est 50 à 60 000 cargos”, explique-t-il. “De plus, c'est une industrie à la pointe de la technologie, les bateaux ont un traitement des déchets exceptionnel et ont même leur propre système de recyclage des eaux usées. Le secteur est à la pointe de la recherche et de l'innovation. C'est la cible facile, mais quand on regarde un bateau comme le Quantum of the Sea qui s'amarre régulièrement à Tahiti, ce sont 3 500 personnes qui se déplacent. L'équivalent d'une commune entière. Et si les communes pouvaient autant s'autogérer que ces bateaux...”
Autre idée préconçue à propos des croisières : leurs passagers ne dépensent pas d'argent en Polynésie. Un autre cliché que le forum tentera de démonter. “Il faut savoir qu'ils remplissent déjà nos avions en plus des activités qu'ils peuvent faire”, explique Bud Gilroy. À Tahiti, selon lui, “20% du revenu touristique”, soit “plus de 16 milliards de francs”, proviendraient de ces croisiéristes.
Sur le marché mondial de la croisière, le Pacifique, aussi grand soit-il, n'est qu'une goutte d'eau. En effet, la région ne représente que 3% du marché, loin des Caraïbes et de la Méditerranée, qui sont de loin les zones leader du secteur. Conscients de cette réalité, de nombreux dirigeants de compagnies de croisière, ministres du Tourisme et autres professionnels du domaine étaient réunis ce mercredi à Papeete pour le deuxième South Pacific Cruise Forum. Cette conférence régionale, dédiée au développement de la croisière, était l'occasion pour tous “d'aborder et d'échanger autour de tous les aspects économiques du secteur”, explique Bud Gilroy, président de la South Pacific Cruise Alliance. Des discussions, autour des types de navires, des infrastructures ou encore des itinéraires, qui ont pour objectif de mettre en commun les attentes de chacun afin d'augmenter le flux de voyageurs et de gagner des parts de marché au sein de l'industrie mondiale.
À noter qu'en quelques chiffres, le Pacifique Sud, c'est entre 110 et 120 zones d'escales possibles avec 3 000 escales par an opérées. Une quarantaine de compagnies différentes œuvrent dans la zone avec, en moyenne, une centaine de bateaux par année, dont une douzaine restent toute l'année en Polynésie.
Augmenter le nombre de destinations
Ces chiffres, comme expliqué précédemment, sont ridicules en comparaison à des endroits comme les Caraïbes, notamment au départ de Miami, qui centralisent une part très importante du marché international. Pour tenter d'augmenter le nombre de croisiéristes, la stratégie régionale est claire pour Bud Gilroy : “Il faut amener les bateaux de croisière dans plus de pays.” En effet, si de nombreux endroits d'escales possibles existent dans le Pacifique, les itinéraires des bateaux sont souvent les mêmes. “Les zones les plus empruntées, c'est notamment Tahiti, qui est la zone d'entrée principale quand on part des États-Unis ou d'Amérique du Sud. De l'autre côté, c'est l'Australie. C'est les deux extrêmes, nous, on doit maintenant vendre le centre de la région. Au lieu de faire Tahiti, Nouvelle-Zélande, Australie ou encore les Fidji, on pourrait amener des navires vers les Samoa, les îles Cook, les Tonga, Kiribati... Il y a tellement de potentiel”, explique-t-il.
Mais alors, comment inciter les touristes à privilégier la croisière, dans une zone où les déplacements sont quasi exclusivement par voie aérienne ? Tout d'abord, pour Bud Gilroy, il faut développer les infrastructures de quais, qui “autolimitent” les compagnies et les territoires dans leur accueil de bateaux. Des accords sur de nouveaux itinéraires entre les pays et les compagnies doivent aussi être trouvés. “Ça nous permet de réguler ce qu'on veut faire, si la population ne veut pas de gros navires, on adapte l'infrastructure à la demande, et pas l'inverse. Il faut écouter et travailler avec les populations pour se développer”, souligne le président de la South Pacific Cruise Alliance. “Il y a tellement de modèles de croisière différents que c'est important de pouvoir présenter ceux qui fonctionnent. L'Aranui par exemple marche bien et il peut être reproduit ailleurs.” Dernière étape et non des moindres, convaincre encore plus de voyageurs à venir embarquer, mais pour ça, rien ne vaut un premier essai. “Le bateau, c'est le meilleur moyen de déplacement, on se couche et le lendemain on est ailleurs ! En moyenne, un touriste visite deux fois plus d'îles en croisière”, assure Bud Gilroy.
En finir avec les idées préconçues
Ce forum est également l'occasion pour les compagnies de croisière de mettre le point sur le “Cruise bashing” pour en finir avec les idées préconçues. En tête de liste, la pollution. En effet, selon une étude de l'organisation européenne Transport & Environment, les navires de croisière européens ont émis, en 2022, 509 tonnes d'oxyde de soufre (465 tonnes en 2019), soit 4,4 fois plus que toutes les voitures du vieux continent. Bien qu'il soit évident que ces immeubles flottants ne sont pas exempts de toute pollution, Bud Gilroy relativise tout de même le sujet. “La croisière représente 300 navires dans le monde, alors que le commerce international, c'est 50 à 60 000 cargos”, explique-t-il. “De plus, c'est une industrie à la pointe de la technologie, les bateaux ont un traitement des déchets exceptionnel et ont même leur propre système de recyclage des eaux usées. Le secteur est à la pointe de la recherche et de l'innovation. C'est la cible facile, mais quand on regarde un bateau comme le Quantum of the Sea qui s'amarre régulièrement à Tahiti, ce sont 3 500 personnes qui se déplacent. L'équivalent d'une commune entière. Et si les communes pouvaient autant s'autogérer que ces bateaux...”
Autre idée préconçue à propos des croisières : leurs passagers ne dépensent pas d'argent en Polynésie. Un autre cliché que le forum tentera de démonter. “Il faut savoir qu'ils remplissent déjà nos avions en plus des activités qu'ils peuvent faire”, explique Bud Gilroy. À Tahiti, selon lui, “20% du revenu touristique”, soit “plus de 16 milliards de francs”, proviendraient de ces croisiéristes.
Patrick Augier, secrétaire général de Ponant : “Nous sommes très investis en Polynésie”.
Patrick Augier, secrétaire général de Ponant. Crédit photo : Thibault Segalard.
C'est important pour le groupe Ponant d'être présent à ce forum ?
“Oui bien sûr. Nous sommes très investis en Polynésie depuis longtemps avec un bateau assez emblématique, qui a une histoire polynésienne : le Paul Gauguin. Mais nous avons aussi pour objectif de développer notre implantation ici et nos liens avec les différents territoires. Tisser des liens avec les communautés. Ça nous tient à cœur, c'est dans notre façon de faire chez Ponant.”
La présence de différents ministres du Tourisme du Pacifique aujourd'hui est-elle justement l'occasion pour vous de développer des liens ?
“C'est ça, avec la Polynésie française, la discussion est permanente et riche. Mais sur les autres destinations du SPTO (South Pacific Tourism Organization, NDLR), on peut encore renforcer des liens. On va régulièrement aux îles Cook ou aux Fidji par exemple, mais on est moins implanté.”
Vous proposez des croisières partout dans le monde, que représente pour vous le Pacifique en termes de chiffre d'affaires ?
“À peu près 20%. En incluant tout le Pacifique Sud, avec l'Australie, la Polynésie... C'est une grosse partie pour nous.”
“Oui bien sûr. Nous sommes très investis en Polynésie depuis longtemps avec un bateau assez emblématique, qui a une histoire polynésienne : le Paul Gauguin. Mais nous avons aussi pour objectif de développer notre implantation ici et nos liens avec les différents territoires. Tisser des liens avec les communautés. Ça nous tient à cœur, c'est dans notre façon de faire chez Ponant.”
La présence de différents ministres du Tourisme du Pacifique aujourd'hui est-elle justement l'occasion pour vous de développer des liens ?
“C'est ça, avec la Polynésie française, la discussion est permanente et riche. Mais sur les autres destinations du SPTO (South Pacific Tourism Organization, NDLR), on peut encore renforcer des liens. On va régulièrement aux îles Cook ou aux Fidji par exemple, mais on est moins implanté.”
Vous proposez des croisières partout dans le monde, que représente pour vous le Pacifique en termes de chiffre d'affaires ?
“À peu près 20%. En incluant tout le Pacifique Sud, avec l'Australie, la Polynésie... C'est une grosse partie pour nous.”