Le secours des confessions religieuses


Tahiti, le 20 novembre 2023 - La Journée internationale des droits de l’enfant s’est tenue, ce lundi, au complexe sportif de Taravao avec l’organisation d’une action de sensibilisation, intitulée Te tama o te ora. Les élèves des établissements scolaires du premier et du second degré y ont participé.
 
Le 20 novembre 1989, l’Organisation des nations unies (ONU) a adopté à l’unanimité la Convention internationale des droits de l’enfant, consacrant ainsi les droits de chaque enfant du monde par le biais d’un traité international ratifié par 195 états. Ce lundi, la ministre des Solidarités, Minarii Galenon, a ouvert la Journée internationale des droits de l’enfant au complexe sportif de Taravao, organisée par la Direction des solidarités, de la famille et de l'égalité (DSFE) en partenariat avec les ministères de l’Éducation, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports. Quelques centaines d’élèves du collège et du lycée polyvalent de Taravao ont défilé d’atelier en atelier pour s’informer sur leurs droits, mais aussi sur leurs devoirs. Comme l’a indiqué la ministre, “ces ateliers sont mis à disposition pour parler aux enfants, notamment à propos de leurs droits et de leurs devoirs, mais nous voulons également leur rappeler qu’ils doivent avant tout se respecter et respecter leurs parents et les autres”.
 
Les victimes du harcèlement scolaire
 
La ministre a rappelé que “nous avons pour objectif de vraiment traiter toutes les problématiques de la société actuelle au sein des familles. Il est très important de travailler ensemble et de montrer que tout s’imbrique : la santé, la famille, les enfants, mais aussi la protection de la jeunesse contre toute forme de violence”. Ainsi a-t-elle marqué cette journée par sa volonté “de protéger les enfants ainsi que leur environnement, puisque vous savez que depuis quelque temps nous parlons de harcèlement scolaire qui existe depuis longtemps. Avec l’existence des réseaux sociaux, nous savons quelle est sa portée aujourd’hui”.
 
Les bagarres aux collèges et lycées
 
Les bagarres entre adolescents au collège ou au lycée démarrent généralement à deux, bien souvent à cause d’un mot de travers, puis dégénèrent jusqu’à impliquer parfois le personnel administratif, la vie scolaire et les enseignants de ces établissements. Comme nous l’indiquait une lycéenne de Taravao, “ce sont souvent des trucs bêtes, du genre une histoire de regard ou juste pour se faire respecter dans le quartier. Il y a aussi de la jalousie. Comme tout est mis sur les réseaux, ça va très vite. C’est vraiment bête les bagarres !” Face à ce phénomène récurrent, notamment à l’approche des vacances scolaires, la ministre des Solidarités ne peut rester insensible : “C’est vrai qu’il y a une montée des violences, mais je pense aussi qu’il y a l’influence des réseaux sociaux. Bien souvent derrière ces réseaux, on ne connaît pas réellement les personnes. Il faudra donc règlementer tout cela, parce qu’il faut aider nos enfants à s’épanouir dans notre société polynésienne”. Ayant mené une mission d’information sur les violences intra et extrascolaires alors qu’elle siégeait à l’assemblée pour le Tāvini, la ministre a rappelé “qu’il ne faut pas traiter les problèmes de violence uniquement au sein des établissements scolaires”. “On doit aussi les traiter au sein de la société. Si on veut protéger nos enfants, il faut les protéger de toute part, dans leur vie de tous les jours, au sein des familles, dans la rue, ou dans les établissements scolaires.” Ainsi, Minarii Galenon a annoncé qu’elle mettra à disposition des travailleurs sociaux supplémentaires “parce qu’il y a de plus en plus de problèmes dans notre société”.
 
Un appel à l’aide
 
Les églises ont souvent joué un rôle dans l’évolution de la société. Combien de grèves ou de blocages ont été levés grâce à l’intervention des confessions religieuses ? La présence des églises locales, dans les règlements des litiges d’ordre social, a toujours été considérée comme vecteur d’ouverture à la paix sociale. Ainsi la ministre lance un appel aux confessions religieuses “pour créer des groupes de réflexion et répondre aux besoins de la population”. “On peut toujours avoir des idées au niveau d’un ministère ou d’un gouvernement, mais si nous n’avons pas l’adhésion de tous les partenaires de notre société, on ne réussira pas. Je travaille beaucoup avec un esprit communautaire et de solidarité. Il est hors de question que je prenne des décisions sans en discuter avec des partenaires”, a-t-elle conclu.

Rédigé par Paora’i Raveino le Lundi 20 Novembre 2023 à 19:28 | Lu 1396 fois