Le rêve enfin réalisé de Stéphane Herbet


Tahiti, le 24 janvier 2024 - Une salle de gymnastique a vu le jour sur un toit de Papeete. La Polynésie dispose désormais d’un espace de 420 mètres carrés entièrement dédié aux diverses disciplines gymniques artistiques et acrobatiques. Derrière ce projet se trouvent Stéphane Herbet, alias tonton Stéphane, et sa sœur Sandrine Bauchaud. Et se cachent de nombreux imprévus, des heures de travaux, des doutes et des inquiétudes. Mais le duo n’a jamais baissé les bras, la salle s’apprête à ouvrir ses portes.
 
C’est l’aventure d’une vie. Un projet porté depuis de très nombreuses années par Stéphane Herbet, soutenu toujours plus solidement par sa famille. Un rêve qui est devenu réalité et qui va faire le bonheur de plus de 400 adeptes. Les cours des Étoiles gymniques de Tahiti (EGT) sont déjà tous complets.
 
La construction est terminée, la salle équipée. Elle se trouve au Pont de l’est sur le toit d’un immeuble. Elle s’étend sur 420 mètres carrés (sanitaires compris) sous 8 mètres de plafond. Elle est dotée de tous les agrès masculins (arçons, anneaux, saut, barres parallèles et barres fixes) et féminins (saut, barres, poutre), d’un praticable de 12 x 12,5 mètres. Elle va accueillir des enfants (dès 18 mois) et adolescents, mais aussi des adultes pour des cours de loisir et de compétition. Elle ouvrira ses portes d’ici quelques jours, une fois les dernières formalités réglées.
 
Depuis la 6e, “je n’ai plus jamais quitté la discipline”
 
Stéphane Herbet est né en 1973, en France, à Paris. Il a découvert la gymnastique au collège en 6e. Il se rappelle que dans la maison voisine, vivait sa professeure de sport, spécialisée en gymnastique. “C’est elle qui m’a encouragé à m’inscrire dans le club de la ville, je n’ai plus jamais quitté la discipline.” Au lycée, Stéphane Herbet a changé de club pour pouvoir évoluer. “Je savais que je voulais en faire mon métier, que je voulais enseigner la gym.”
 
Aussi, une fois son baccalauréat en poche, il s’est inscrit à l’université en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). La pratique a rapidement pris le dessus. Stéphane Herbet a délaissé les cours théoriques. “Ils sont un peu passés à côté”, reconnaît-il. Surtout, “je savais que je ne voulais pas enseigner le sport en général, l’éducation physique et sportive, mais bien la gymnastique en particulier.” Au bout de deux ans, il s’est tourné vers une nouvelle formation pour obtenir un Brevet d’État d’éducateur sportif (BEES).
 
En parallèle, il a passé son Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa). Il avait, avec sa sœur, passé beaucoup de temps en centres aérés et colonies de vacances. Il s’est présenté au Club Med avec son Bafa. Il a, pendant quatre ou cinq ans, assuré différents postes dans différents villages. Il a été sollicité pour travailler en Suisse, à Cuba, en Martinique, en Turquie et à Bora Bora. Il a été moniteur/animateur en sports terrestres, puis rapidement responsable des sports terrestres, chef des sports et même chef de village par intérim dans le village de la Perle du Pacifique en 2000.
 
En 2002, il a quitté le Club Med pour s’installer à Tahiti. Il avait avec lui deux bagages et la ferme intention de trouver un travail pour pouvoir vivre quelque temps en Polynésie. Il a trouvé une place dans une imprimerie. “J’avais acquis de l’expérience dans ce secteur pendant mes études, c’était mon job étudiant.” Après une année, il a remis le cap sur Bora Bora et est entré dans un hôtel en tant que responsable des sports. “J’étais beach boy, je m’occupais des activités nautiques. On a mis en place des trucs sympas !” Mais, pour des raisons personnelles, il a dû rentrer à Tahiti. C’est alors que la gymnastique a repris toute sa place.
 
Kid’s gym ou la naissance de tonton Stéphane
 
En 2004, Stéphane Herbet a ouvert Kid’s gym, devenu, dans le temps, une véritable institution. Il a proposé des cours de baby gym notamment, mais pas seulement. En 2008, pour répondre à la demande et proposer un espace plus confortable à ses élèves, il a fait construire une première salle à Paofai (investie ensuite par La cabane magique). De plus, il a donné des cours dans des écoles, transportant une partie de son équipement dans les établissements scolaires. En 2018, Kid’s gym s’est arrêté. Stéphane Herbet a fait un retour en France de quelques mois avant de revenir en Polynésie avec un nouveau projet. En 2019, la grande aventure a véritablement démarré.
 
Le chantier de la salle de gymnastique du Pont de l’est, technique, a mobilisé plusieurs entreprises et la plus grande des attentions. En effet, il est en ville, sur le toit d’un bâtiment, bloqué entre une voie passante, une rangée d’arbres et un parking. Les manœuvres ont mis à mal la patience des équipes.
 
Stéphane Herbet s’est adressé à un spécialiste en France, leader de la construction en galvanisé en Europe. Ce dernier propose des structures légères, antisismiques et anticycloniques. “Sauf qu’il n’avait pas de structure métallique sportgalco que je cherchais, adaptée à la géométrie si particulière de ma surface. Le toit a une forme de haricot. Ils ont été obligés de faire du sur-mesure. On a donc, aujourd’hui, le premier – et unique à ce jour – hangar à facettes de Polynésie et d’Europe.”
 
Puis l’épidémie de Covid a surgi et a malmené l’entreprise. Le budget, par exemple, a dû être revu à la hausse en raison de l’augmentation des coûts (transport, matériaux). La famille de Stéphane Herbet, plus que jamais soudée, a fait corps autour de lui. Sa sœur, installée désormais sur le territoire, est co-associée depuis le 1er janvier 2024. C’est ensemble qu’ils ont surmonté les imprévus.
 
En 20 ans, Stéphane Herbet, devenu tonton Stéphane, a su séduire parents et enfants ; ils savent que son engagement pour l’apprentissage de la gymnastique et son attention pour les amateurs des disciplines gymniques restent sans faille. Le chantier a pris du retard, mais il est terminé. Il reste aujourd’hui les dernières formalités administratives à régler, elles sont dépendantes des temps de procédures. Néanmoins, l’ouverture de la salle de gym d’EGT devrait avoir lieu dans quelques jours. L’attente touche, enfin, à sa fin.



Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 24 Janvier 2024 à 19:02 | Lu 7915 fois