C'est parti pour trois jours de conférences par des spécialistes mondiaux des plantes cosmétiques, au lycée hôtelier.
FAAA, le 22 novembre 2016 - Des spécialistes des cosmétiques traditionnels du monde entier sont rassemblés à Tahiti pour trois jours de conférences. La Polynésie et ses savoirs ancestraux présenteraient un vrai potentiel pour développer cette industrie qui allie savoirs traditionnels et développement économique.
La cosmétopée, c'est l'ensemble des plantes qui ont naturellement des usages cosmétiques. Elles étaient les savons, parfums et secrets beauté de nos ancêtres à travers le monde, et désormais une course est engagée sur toute la planète pour les répertorier, les protéger et les intégrer dans les nouveaux produits de l'industrie cosmétique.
A ce jeu là, la France est l'un des champions du monde. La recherche universitaire et un important tissu d'entreprises spécialisées nous donnent un coup d'avance, renforcé par des initiatives comme Cosmetic Valley, qui organise les partenariats public-privée au sein d'un cluster d'entreprises.
C'est justement Cosmetic Valley qui organise à Tahiti la cinquième édition du "International Cosmetopeia Congress". Cet événement est né de la rencontre en Colombie du fondateur de Cosmetic Valley France, le docteur Jean-Luc Ansel, avec un représentant de Tahiti Faahotu. Puisqu'en métropole la cosmétique traditionnelle a presque disparue, mais que la biodiversité polynésienne est encore bien vivante, l'opportunité d'une collaboration entre les deux clusters d'entreprises pour organiser ce congrès à Tahiti a vite été saisie. D'autant que Jean-Luc Ansel est tombé amoureux de la Polynésie, au point de s'inscrire à l'UPF pour y passer un doctorat… Sur l'huile de tamanu. Il a souligné que la biodiversité de nos îles est une vraie force, et que le savoir est encore là. Ainsi un chercheur qui a interrogé 29 Marquisiens sur leurs secrets beauté traditionnels a recueilli presque 500 recettes…
"Des grandes marques de cosmétiques travaillent déjà en Polynésie"
La cosmétopée, c'est l'ensemble des plantes qui ont naturellement des usages cosmétiques. Elles étaient les savons, parfums et secrets beauté de nos ancêtres à travers le monde, et désormais une course est engagée sur toute la planète pour les répertorier, les protéger et les intégrer dans les nouveaux produits de l'industrie cosmétique.
A ce jeu là, la France est l'un des champions du monde. La recherche universitaire et un important tissu d'entreprises spécialisées nous donnent un coup d'avance, renforcé par des initiatives comme Cosmetic Valley, qui organise les partenariats public-privée au sein d'un cluster d'entreprises.
C'est justement Cosmetic Valley qui organise à Tahiti la cinquième édition du "International Cosmetopeia Congress". Cet événement est né de la rencontre en Colombie du fondateur de Cosmetic Valley France, le docteur Jean-Luc Ansel, avec un représentant de Tahiti Faahotu. Puisqu'en métropole la cosmétique traditionnelle a presque disparue, mais que la biodiversité polynésienne est encore bien vivante, l'opportunité d'une collaboration entre les deux clusters d'entreprises pour organiser ce congrès à Tahiti a vite été saisie. D'autant que Jean-Luc Ansel est tombé amoureux de la Polynésie, au point de s'inscrire à l'UPF pour y passer un doctorat… Sur l'huile de tamanu. Il a souligné que la biodiversité de nos îles est une vraie force, et que le savoir est encore là. Ainsi un chercheur qui a interrogé 29 Marquisiens sur leurs secrets beauté traditionnels a recueilli presque 500 recettes…
"Des grandes marques de cosmétiques travaillent déjà en Polynésie"
Jean-Luc Ansel et Marc-Antoine Jamet, qui dirigent Cosmetic Valley
Quand on lui demande si nos plantes ont un potentiel pour développer des produits cosmétiques innovants, le chercheur et spécialiste du commerce international nous assure que "le problème ce ne sont pas les plantes, ce sont les hommes. Il faut avoir des gens qui ont envie de faire quelque chose et de porter des projets. Ils seront accompagnés, c'est la vocation des clusters comme Cosmetic Valley ou Tahiti Faahotu. Par exemple le tamanu, c'est un arbre qui marche très bien comme remède favorisant la cicatrisation, mais dans le cadre de ma thèse nous avons fait des tests sur sa capacité à améliorer la peau, et c'est vraiment un cosmétique intéressant. Mais vous avez aussi des plantes beaucoup plus rares comme le Fitchia qui était avant réservé aux castes royales et qui est quasiment oublié aujourd'hui. On n'a pas encore percé tous ses secrets, on sait qu'elle a une capacité à régénérer la peau mais on ne sait pas trop comment. Il faut encore faire de la recherche. Et il faut aussi ne pas mettre en danger la ressource, donc il faudra peut-être lancer la culture, ce genre de choses…"
Un potentiel économique confirmé par Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley et secrétaire général de la multinationale du luxe LVMH : "des grandes marques de cosmétiques travaillent déjà avec les ressources de la Polynésie, soit à travers des plantations qui allient le développement durable à la nécessité de trouver des ressources, soit à travers des laboratoires et des chercheurs locaux. Quand on parle de tiare, de Ylang Ylang, de tamanu… Ce sont des ressources polynésiennes qui sont déjà présentes dans un grand nombre de cosmétiques. Il faut que ça se poursuive, que ça grandisse."
Legende :
Un potentiel économique confirmé par Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley et secrétaire général de la multinationale du luxe LVMH : "des grandes marques de cosmétiques travaillent déjà avec les ressources de la Polynésie, soit à travers des plantations qui allient le développement durable à la nécessité de trouver des ressources, soit à travers des laboratoires et des chercheurs locaux. Quand on parle de tiare, de Ylang Ylang, de tamanu… Ce sont des ressources polynésiennes qui sont déjà présentes dans un grand nombre de cosmétiques. Il faut que ça se poursuive, que ça grandisse."
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Qu'est-ce que Cosmetic Valley France ?
Cette association a deux fonctions selon son fondateur Jean-Luc Ansel. D'abord elle agit comme un cluster de 450 entreprises de cosmétique, principalement des PME/PMI, qui se rassemblent pour des appels d'offres, aborder des marchés extérieurs ou développer de nouveaux produits en commun.
L'autre rôle de Cosmetic Valley est d'être un Pôle de compétitivité pour les cosmétiques. Ce concept lancé par l’état français veut associer recherche publique et privée pour commercialiser les découvertes de la recherche fondamentale métropolitaine. 9 universités font partie de Cosmetic Valley.
Cette association met désormais l'accent sur la cosmétopée, les savoirs traditionnels, pour éviter que ces savoir-faire ne disparaissent… Et pour suivre la forte demande internationale pour des produits naturels et authentiques. Une aubaine pour les territoires d'Outre-mer français riches en biodiversité et en savoirs traditionnels : c'est l'occasion de développer une double filière scientifique et économique. De plus, le recensement de la cosmétopée locale permet de la protéger (le droit international comme le protocole de Nagoya assurent que les habitants des territoires d'où ces savoirs sont issus en profitent) et de développer l'économie. D'où l'appel du président Edouard Fritch lors de l'ouverture de l' International Cosmetopeia Congress : créer une petite sœur de Cosmetic Valley en Polynésie...
Cette association a deux fonctions selon son fondateur Jean-Luc Ansel. D'abord elle agit comme un cluster de 450 entreprises de cosmétique, principalement des PME/PMI, qui se rassemblent pour des appels d'offres, aborder des marchés extérieurs ou développer de nouveaux produits en commun.
L'autre rôle de Cosmetic Valley est d'être un Pôle de compétitivité pour les cosmétiques. Ce concept lancé par l’état français veut associer recherche publique et privée pour commercialiser les découvertes de la recherche fondamentale métropolitaine. 9 universités font partie de Cosmetic Valley.
Cette association met désormais l'accent sur la cosmétopée, les savoirs traditionnels, pour éviter que ces savoir-faire ne disparaissent… Et pour suivre la forte demande internationale pour des produits naturels et authentiques. Une aubaine pour les territoires d'Outre-mer français riches en biodiversité et en savoirs traditionnels : c'est l'occasion de développer une double filière scientifique et économique. De plus, le recensement de la cosmétopée locale permet de la protéger (le droit international comme le protocole de Nagoya assurent que les habitants des territoires d'où ces savoirs sont issus en profitent) et de développer l'économie. D'où l'appel du président Edouard Fritch lors de l'ouverture de l' International Cosmetopeia Congress : créer une petite sœur de Cosmetic Valley en Polynésie...
Professeur Arhur Whistler, ethnobotaniste spéciste des plantes polynésiennes, directeur du National tropical botanical garden of Hawaii
Comment les anciens Polynésiens utilisaient les plantes comme cosmétique ?
"Ma présentation c'est 'Huile de coco, huile de coco, huile de coco'. C'est vraiment l'huile de coco qui sert de base pour le soin des cheveux et de la peau, avec des plantes ajoutées pour leur odeur et leurs vertus thérapeutiques. Il y a aussi dans une bien moindre mesure le tamanu, qui a une odeur trop forte pour être vraiment utile en cosmétique, et l'huile de bancoulier, le kukui, qui sont utilisés dans différentes parties du Pacifique. Traditionnellement, le monoi est utilisé après un bain, les Polynésiens se baignent beaucoup, et avant d'aller au soleil, ils ont des savons et shampoings traditionnels..."
A quel point est-ce efficace ?
"Je n'en sais honnêtement rien. Désormais on utilise beaucoup de cosmétiques européens dans les îles du Pacifique, surtout dans l'Est de la Polynésie, donc ici. Mettre du rouge à lèvre ou se peindre les ongles est une idée très occidentale, qui se développe très lentement aux Samoa alors qu'ici on ne voit pas une femme sans rouge à lèvre !
Mais la principale raison c'est le manque de diversité des plantes. Beaucoup ont été introduites par les Polynésiens, on les appelle "plantes pirogues", on apportait 30 à 40 espèces lors de la colonisation d'une île par exemple. Ils apportaient leurs cosmétiques eux-mêmes, et beaucoup de fleurs pour leur valeur ornementale et thérapeutique."
Comment les anciens Polynésiens utilisaient les plantes comme cosmétique ?
"Ma présentation c'est 'Huile de coco, huile de coco, huile de coco'. C'est vraiment l'huile de coco qui sert de base pour le soin des cheveux et de la peau, avec des plantes ajoutées pour leur odeur et leurs vertus thérapeutiques. Il y a aussi dans une bien moindre mesure le tamanu, qui a une odeur trop forte pour être vraiment utile en cosmétique, et l'huile de bancoulier, le kukui, qui sont utilisés dans différentes parties du Pacifique. Traditionnellement, le monoi est utilisé après un bain, les Polynésiens se baignent beaucoup, et avant d'aller au soleil, ils ont des savons et shampoings traditionnels..."
A quel point est-ce efficace ?
"Je n'en sais honnêtement rien. Désormais on utilise beaucoup de cosmétiques européens dans les îles du Pacifique, surtout dans l'Est de la Polynésie, donc ici. Mettre du rouge à lèvre ou se peindre les ongles est une idée très occidentale, qui se développe très lentement aux Samoa alors qu'ici on ne voit pas une femme sans rouge à lèvre !
Mais la principale raison c'est le manque de diversité des plantes. Beaucoup ont été introduites par les Polynésiens, on les appelle "plantes pirogues", on apportait 30 à 40 espèces lors de la colonisation d'une île par exemple. Ils apportaient leurs cosmétiques eux-mêmes, et beaucoup de fleurs pour leur valeur ornementale et thérapeutique."