Le rapport de la CTC sur la gestion du Pays ne soulève pas les passions


Les rangs de l'assemblée de Polynésie clairsemés jeudi après-midi au moment du débat sur le rapport de la Chambre territoriale des comptes sur la gestion du Pays depuis 2011.
PAPEETE, le 29 janvier 2016. La première séance de la session extraordinaire de l'assemblée de Polynésie française s'est achevée jeudi après-midi sur la présentation et le débat par les trois groupes politiques sur le rapport de la Chambre territoriale des comptes (CTC) au sujet de la gestion du Pays de 2011 à 2015. Un débat sans passion entre les rangs très clairsemés des élus présents dans l'hémicycle.

Alors que l'ambiance de la matinée avait été explosive entre les trois groupes politiques de l'assemblée polynésienne en raison d'une vidéo présentée par l'UPLD sur la question des terres rares et contestée par la majorité, la poursuite de la séance jeudi après-midi à Tarahoi a été nettement plus tempérée. Pourtant, figurait au programme, la présentation du rapport de la chambre territoriale des comptes sur la gestion du Pays pour les années 2011 et suivantes.

Après une présentation rapide du rapport par Jean-Christophe Bouissou, porte-parole du gouvernement, chacun des trois groupes politiques a eu droit à un temps de parole en fonction de sa représentativité dans l'hémicycle pour un débat qui n'a pas passionné les élus. Beaucoup avaient déjà quitté l'hémicycle et les critiques émises ont plutôt concerné l'Etat pour l'UPLD ou la vision uniquement comptable de la CTC pour le RMA (rassemblement pour une majorité autonomiste). La raison de cette timidité à décortiquer les erreurs pointées par le rapport tient certainement au fait que toutes les "couleurs" politiques polynésiennes ont été en charge des affaires du Pays durant ces années 2011 et 2015 et que le rapport de la CTC ne détaille pas les erreurs des uns ou des autres mais livre une analyse globale.

Néanmoins, chacune de ces sensibilités politiques également a tenu à se draper dans un voile de vertu. Pour Antony Geros, qui fut le ministre du budget du gouvernement Temaru à partir d'avril 2011, la faute de cette accumulation de difficultés financières du Pays revient à l'Etat qui s'était désengagé du financement du RSPF depuis 2008 et qui refuse en 2011 le soutien financier de l'AFD. "Quand on fait le total de tout on arrive à un total d'un 'gap' de 30 milliards de Fcfp pour démarrer la gestion de 2011" a souligné le président du groupe UPLD à l'assemblée.

Côté RMA (rassemblement pour une majorité autonomiste), Nicole Bouteau souligne les efforts importants accomplis et relevés par la Chambre territoriale des comptes et dresse la liste des recommandations déjà prises en compte par le gouvernement actuel ou qui le seront très prochainement. C'est le cas de la réforme de l'impôt sur les transactions "qui sera présenté non pas en 2017 mais lors de la prochaine session administrative". Enfin, Alice Tinorua-Rijkaart pour le Tahoera'a paraphrase longuement le rapport, insiste sur les actions positives menées par le gouvernement Flosse entre mai 2013 et septembre 2014 et pointe quelques-unes des failles du gouvernement actuel. Comme le retard de la réforme de l'administration publique annoncée pour la fin de l'année 2014, toujours dans l'attente aujourd'hui.

A ce sujet, Jean-Christophe Bouissou, ministre de la modernisation de la fonction publique et de l'administration répondait que cette réforme était en marche. Il rencontrait d'ailleurs ce vendredi tous les chefs de service et la direction des ressources humaines à ce propos. Il n'exclut pas un nouveau plan de départ volontaire.



Pour lire le rapport complet de la Chambre territoriale des comptes, CLIQUER ICI


Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 29 Janvier 2016 à 16:04 | Lu 1429 fois