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Le rapport "Energies 2050", conforté par l'exécutif, prônera le maintien du nucléaire


Le rapport "Energies 2050", conforté par l'exécutif, prônera le maintien du nucléaire
PARIS, 12 février 2012 (AFP) - Une commission d'experts va mettre en garde lundi contre les conséquences d'une réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité et prôner la prolongation du parc nucléaire français, dans un rapport sur les scénarios énergétiques à l'horizon 2050 commandé par le ministre de l'Energie Eric Besson.

Ce dernier a rappelé dimanche sur Europe 1 et i-Télé que le Président Nicolas Sarkozy avait demandé cette semaine aux professionnels de la filière de "se mettre en situation de pouvoir prolonger la durée de vie de nos réacteurs et centrales nucléaires au-delà de 40 ans" si cette option était retenue in fine par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Les "enseignements préliminaires" du rapport vont préconiser une telle prolongation, qui était une des quatre options étudiées par ce groupe d'experts décriés par les écologistes qui les considèrent partisans du nucléaire.

Sous la houlette du professeur et économiste Jacques Percebois, et de Claude Mandil, ex-directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le groupe "Energies 2050" a aussi envisagé une accélération du passage à la troisième voire à la quatrième génération de centrales, ainsi qu'une réduction de 75 à 50% d'ici 2030 de la part du nucléaire, et une sortie complète.

Alors que l'avenir du nucléaire en France est l'un des grands thèmes clivants de la campagne présidentielle, entre droite et gauche, Eric Besson a rejeté dimanche toute idée d'un retrait progressif du nucléaire, prôné par le candidat socialiste François Hollande.

Il a estimé que "ce serait un gâchis", avec "des conséquences inéluctables" comme l'augmentation des prix de l'électricité et la "destruction" de centaines de milliers d'emplois.

La décision de Nicolas Sarkozy, qui n'est pas encore candidat, signifie, selon M. Besson, qu'il faut "procéder à tous les efforts de maintenance, de recherche des plus hauts standards de sécurité et de sûreté" pour rendre possible l'allongement de vie du parc.

D'après les éléments de réflexion de la commission déjà dévoilés, "la limitation de la durée d'exploitation à 40 ans affecterait tout ou partie des piliers de la politique énergétique française", tant en terme de sécurité d'approvisionnement que de lutte contre le changement climatique et de compétitivité économique, selon un document du ministère.

Enfin, outre un coût faramineux en termes d'investissements alternatifs, et une envolée des émissions de CO2, la réduction du nucléaire serait "à moyen terme fortement destructrice d'emplois, en raison de la hausse des prix de l'électricité qui en découlerait".

Ce rapport va donc conforter les thèses du gouvernement, qui s'oppose vigoureusement à l'engagement du PS et des Verts de réduire la part du nucléaire de 75% à 50% de la production d'électricité à l'horizon 2025.

Avant même qu'elle ne soit portée sur les fonts baptismaux, cette commission s'était attirée l'ire des écologistes, et plusieurs ONG avaient refusé d'y participer, jugeant sa composition pro-nucléaire, Greenpeace parlant même d'"un nouvel outil de communication en faveur de l'industrie nucléaire".

Ce rapport, selon le gouvernement, ne se veut pas un simple exercice de prospective venant s'ajouter à l'abondance de scénarios publiés ces derniers mois par nombre d'organismes publics ou privés (AIE, Union française de l'électricité, Commission européenne...).

Il doit en effet contribuer à l'élaboration de la "programmation pluriannuelle des investissements énergétiques", c'est-à-dire la future politique énergétique française, censée être soumise au parlement l'an prochain.

fpo-rhl/fz/mam

Rédigé par AFP le Dimanche 12 Février 2012 à 08:56 | Lu 438 fois