Le projet de résolution nucléaire fait débat


PAPEETE, le 27 novembre 2014. Les représentants à l'assemblée doivent reprendre cet après-midi les débats sur le projet de résolution déposé par Marcel Tuihani et Isabelle Sachet. Ce projet de résolution demande à l'Etat de verser au Pays un montant de 90 milliards 400 millions pour compenser le préjudice écologique sur les atolls de Moruroa et Fangataufa, plus 12 milliards 200 millions par an pour le paiement de l'occupation des deux atolls.

La séance a été suspendue à 11 h 30 et reprendra à 14 heures.

Oscar Temaru, du groupe UPLD, a été le premier à prendre la parole. «Je remercie François Hollande. C'est lui qui a destitué le président Gaston Flosse. C'est cela qui a permis à Gaston Flosse de se rendre compte de toutes les injustices commises par la France dans notre pays. Cela l'a rendu intelligent», a-t-il souligné.

Le représentant UPLD a demandé que cette résolution soit envoyée aux Nations-unies. « Il faut prendre une résolution et l'envoyer jusqu'à New York et montrer qu'on est un peuple à part entière. Nous avons le monde avec nous aujourd'hui. Nous avons peur de quoi ? », a-t-il interpellé. « A quoi ça sert d'envoyer cette résolution à l Etat ? Ce sont eux qui ont nous ont causé du tort et ce sont eux qui devraient décider de la manière d'effectuer les réparations ? »

Après Richard Tuheiava et Antonio Perez, c'est Teva Rohfritsch du groupe A Ti'a Porinetia qui a pris la parole. Il a dénoncé une « démarche aucunement crédible ». « Vous n'êtes pas crédibles . Vous répandez votre vérité du moment qui n'est pas la même qu'il y a six mois quand il y a eu l'inauguration de la place Jacques Chirac ».

Teva Rohfritsch s'est alors adressé à Gaston Flosse, l'ancien président du Pays : « C'est une énième pathétique tentative de manipulation de la population. Il s'agit de faire démonstration qu'il y a le chef et le faux dauphin ».

Le président de l'assemblée Marcel Tuihani s'est assis dans l'hémicycle parmi les représentants pour prendre la parole. «Nous disons à l'Etat : gardez ces atolls puisque nous ne pourrons jamais plus les utiliser comme il était prévu et indemnisez nous en contrepartie», a-t-il souligné. «Notre demande n'a rien d'anormale. Elle est liée au préjudice écologique.»

Alors que Teva Rohfritsch, du groupe A Ti'a Porinetia avait dénoncé «une démarche aucunement crédible», quelques minutes plus tôt, le président de l'assemblée a rejeté tout «chantage et coup politique». «Ce n'est pas une attaque contre la France. Ce n'est pas une agression contre l'Etat», a insisté Marcel Tuihani. «Le Tahoeraa fait tout pour renouer des relation avec l'Etat.»

Pour Marcel Tuihani, la «demande d'indemnisation n'a rien d'excessive». Elle est même selon lui, «plutôt sous-estimée». Le président de l'assemblée à également insisté sur le fait que la «DGDE ne compense pas le préjudice écologique ». (DGDE : dotation globale pour le développement économique, une dotation versée par l'Etat à la Polynésie depuis le démantèlement du CEP, centre d'expérimentation du Pacifique).

Il n'y avait aucun membre du gouvernement ce matin de présent pour assister aux débats à l'assemblée.

Les débats doivent reprendre à 14 heures.

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 27 Novembre 2014 à 13:27 | Lu 635 fois