PAPEETE, mardi 4 décembre 2012. Le président du groupe To Tatou Ai’a, Gaston Tong Sang tenait une conférence de presse, ce mardi matin, au sujet du projet de budget prévisionnel 2013, tel qu’il sera présenté, jeudi (le 6 décembre) à l’approbation des élus de l’Assemblée de Polynésie française. L’élu de Bora Bora, accompagné de quelques-uns de ses colistiers Robert Tanseau, Rosine Brodien et Daphné Chavey a vivement critiqué le projet de budget estimant : que l’enveloppe destinée aux investissements (16 milliards) était insuffisante pour relancer l’économie par la commande publique ; que l’allocation de parent isolé coûtera bien plus cher que les 900 millions de Fcfp budgétés, dont 500 millions sont ôtés au Sefi ; que les mesures de lutte contre la cherté de la vie, avec l’élargissement des PPN (produits de première nécessité) et PGC (produits de grande consommation), n’auront pas les résultats escomptés et vont priver d’approvisionnement sur certains produits, la population dans les archipels ; que les dépenses de personnel augmentent en raison du financement du plan de départ volontaire «qui ne sera pas, finalement, financé avec l’aide de l’Etat».
Bref, rien ne va, et les décisions budgétaires projetées par le gouvernement Temaru vont, selon Gaston Tong Sang, «à l’encontre des recommandations de réduire les dépenses publiques préconisées par Mme Bolliet». Le groupe To Tatou Ai’a a donc décidé de voter contre.
Ce qui est critiqué particulièrement, le «plan d’immédiateté» qui prévoit de nouvelles mesures sociales envers les familles les plus démunies. Pour Gaston Tong Sang, l’allocation de parent au foyer n’avait pas besoin d’être inventée, puisque ce dispositif existait déjà, via le RSPF (régime de solidarité de Polynésie française). «Ce n’est pas une mesure nouvelle (…) Il fallait juste abonder le fonds car le nombre de familles concernées par ces aides augmente» explique-t-il. Par ailleurs, le financement opéré en ponctionnant de 500 millions de Fcfp le Sefi n’est pas une bonne chose «On prend aux pauvres, pour donner aux pauvres». Le groupe aurait préféré amplifier le volume des aides à l’emploi, en proposant à ces parents au foyer des emplois aidés.
Dans le même ordre d’idée, la prévision de la baisse du prix de l’électricité par l’abrogation de la taxe territoriale sur l’électricité (3% sur la consommation) va faire disparaître une recette fiscale de 750 millions de Fcfp, alors que le prix de l’électricité peut toujours augmenter en raison du renchérissement des prix du pétrole. Or, rappelait Gaston Tong Sang, «les factures d’électricité ont fortement augmenté au début de l’année 2012» en raison du remodelage de la grille tarifaire, permettant de baisser les tarifs de la tranche sociale, limitée à 300 kWh, et provoquant des augmentations en série au-delà de cette consommation. Pour ce qui est de l’élargissement des listes des PPN et PGC, qui coûte encore 450 millions de Fcfp de recettes fiscales au Pays, Robert Tanseau s’inquiète de l’approvisionnement des îles. «Cette mesure va desservir la population des îles, car les commerçants locaux ne proposeront plus ces produits aux marges étroites. Or, dans les îles la population, souvent, n’a pas le choix de différents commerces».
D’un point de vue strictement comptable, le président du groupe To Tatou Ai’a s’interroge sur les capacités du Pays à contracter un emprunt de 10 milliards de Fcfp, alors que les banques sont de plus en plus exigeantes sur les garanties demandées. «Lorsqu’on sait que sur cette même année 2013, le Pays va rembourser près de 14 milliards de Fcfp aux banques pour de précédents emprunts, on a l’impression qu’on emprunte à une banque pour rembourser à une autre banque». Gaston Tong Sang s’interroge aussi sur la cession d’actifs, «on va vendre quoi ? On n’a pas la liste : des bateaux pourris ? La Présidence ? On ne sait pas». Enfin, dans les recettes exceptionnelles, 3 milliards de Fcfp de dividendes de l’OPT sont inscrits «alors que l’OPT a fini l’année 2011 avec un déficit».
Bref, rien ne va, et les décisions budgétaires projetées par le gouvernement Temaru vont, selon Gaston Tong Sang, «à l’encontre des recommandations de réduire les dépenses publiques préconisées par Mme Bolliet». Le groupe To Tatou Ai’a a donc décidé de voter contre.
Ce qui est critiqué particulièrement, le «plan d’immédiateté» qui prévoit de nouvelles mesures sociales envers les familles les plus démunies. Pour Gaston Tong Sang, l’allocation de parent au foyer n’avait pas besoin d’être inventée, puisque ce dispositif existait déjà, via le RSPF (régime de solidarité de Polynésie française). «Ce n’est pas une mesure nouvelle (…) Il fallait juste abonder le fonds car le nombre de familles concernées par ces aides augmente» explique-t-il. Par ailleurs, le financement opéré en ponctionnant de 500 millions de Fcfp le Sefi n’est pas une bonne chose «On prend aux pauvres, pour donner aux pauvres». Le groupe aurait préféré amplifier le volume des aides à l’emploi, en proposant à ces parents au foyer des emplois aidés.
Dans le même ordre d’idée, la prévision de la baisse du prix de l’électricité par l’abrogation de la taxe territoriale sur l’électricité (3% sur la consommation) va faire disparaître une recette fiscale de 750 millions de Fcfp, alors que le prix de l’électricité peut toujours augmenter en raison du renchérissement des prix du pétrole. Or, rappelait Gaston Tong Sang, «les factures d’électricité ont fortement augmenté au début de l’année 2012» en raison du remodelage de la grille tarifaire, permettant de baisser les tarifs de la tranche sociale, limitée à 300 kWh, et provoquant des augmentations en série au-delà de cette consommation. Pour ce qui est de l’élargissement des listes des PPN et PGC, qui coûte encore 450 millions de Fcfp de recettes fiscales au Pays, Robert Tanseau s’inquiète de l’approvisionnement des îles. «Cette mesure va desservir la population des îles, car les commerçants locaux ne proposeront plus ces produits aux marges étroites. Or, dans les îles la population, souvent, n’a pas le choix de différents commerces».
D’un point de vue strictement comptable, le président du groupe To Tatou Ai’a s’interroge sur les capacités du Pays à contracter un emprunt de 10 milliards de Fcfp, alors que les banques sont de plus en plus exigeantes sur les garanties demandées. «Lorsqu’on sait que sur cette même année 2013, le Pays va rembourser près de 14 milliards de Fcfp aux banques pour de précédents emprunts, on a l’impression qu’on emprunte à une banque pour rembourser à une autre banque». Gaston Tong Sang s’interroge aussi sur la cession d’actifs, «on va vendre quoi ? On n’a pas la liste : des bateaux pourris ? La Présidence ? On ne sait pas». Enfin, dans les recettes exceptionnelles, 3 milliards de Fcfp de dividendes de l’OPT sont inscrits «alors que l’OPT a fini l’année 2011 avec un déficit».