Thomas SAMSON / AFP
Versailles, France | AFP | mercredi 20/10/2021 - Karim Benzema est-il coupable d'une tentative de chantage à la sextape sur Mathieu Valbuena? Après des années de débats, le procès de cette affaire qui secoue le football français s'est ouvert mercredi matin à Versailles, en l'absence du principal prévenu.
Attaquant star du Real Madrid, candidat déclaré au Ballon d'or dans la foulée de ses performances avec les Bleus qu'il a retrouvés au printemps, Benzema, 33 ans, comparait avec quatre co-prévenus, accusés d'être les acteurs de cette tentative de chantage.
Son avocat, Antoine Vey, a expliqué son absence pour des raisons "professionnelles": le joueur, qui encourt théoriquement 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende, a disputé mardi soir un match de Ligue des champions en Ukraine et doit préparer le "Clasico" contre le FC Barcelone dimanche.
Une absence que l'avocat de Mathieu Valbuena, qui est lui bien présent au tribunal correctionnel, a "déplorée".
"Depuis cinq ans, (Benzema) proclame qu'il veut une confrontation avec mon client, j'espère que le tribunal en tirera les conséquences", a ajouté Me Paul-Albert Iweins.
Pendant l'instruction de cette épineuse affaire, les avocats de Benzema avaient en effet réclamé - en vain - une confrontation avec le plaignant, pour que les deux hommes puissent s'expliquer dans cette affaire où tout est question d'interprétation.
A la barre mercredi matin, vêtu d'un pantalon gris et d'une chemise noire, Mathieu Valbuena a rappelé la chronologie des faits.
Il entend parler de cette histoire la première fois en mai 2015, quand son ancien coéquipier à Marseille Djibril Cissé - un temps mis en examen dans ce dossier avant de bénéficier d'un non-lieu - le contacte pour le mettre au courant de l'existence d'une vidéo intime le mettant en scène.
"J'ai eu peur"
"Au début je n'y croyais pas à cette histoire, je pensais que c'était du bluff", a déclaré devant le tribunal l'actuel milieu de terrain de l'Olympiakos (Grèce) de 37 ans.
Djibril Cissé, lui-même victime d'un chantage similaire pendant de sa carrière, lui a ensuite fait une description de la vidéo, dont il avait reçu un extrait sur WhatsApp.
"Je me suis senti en danger, mon premier réflexe a été de porter plainte", a détaillé Valbuena, qui a précisé n'avoir jamais eu "l'idée de payer".
"J'ai eu peur pour ma carrière sportive, pour l'équipe de France. Je savais que si la vidéo sortait, ça allait être compliqué pour moi en équipe de France, comme on l'a vu par la suite", a-t-il ajouté.
Il est ensuite contacté directement par un intermédiaire des maitres-chanteurs présumés, Younes Houass.
C'est vers cet homme, connecté dans le milieu du football, que se sont tournés les "cerveaux" de l'affaire, Axel Angot et Mustapha Zouaoui.
A la barre, Younes Houass a rappelé ne pas avoir demandé d'argent à l'international français lorsque les deux hommes ont échangé au téléphone.
Valbuena "ne semblait pas bien comprendre" la gravité de la situation, a-t-il déclaré au tribunal.
"Je lui conseille de se tourner vers un homme de confiance, quelqu'un qui peut avoir la tête froide face à ce genre de situation".
"Arrêtez de faire croire que vous êtes mère Teresa, vous êtes intéressé par l'argent", l'a interpellé le président du tribunal, Christophe Morvan.
"Je ne suis pas mère Teresa", a reconnu l'intéressé.
"Gros, gros voyous"
Constatant que Younes Houass, qui avait été mis en contact par Valbuena avec un policier sous couverture, "patinait" dans ses négociations, selon les termes du président du tribunal, MM. Angot et Zouaoui se tournent alors vers Karim Zenati, ami d'enfance de Benzema.
Les policiers, qui ont placé les suspects sur écoute, préviennent Valbuena qu'un autre intermédiaire va entrer en contact avec lui.
Et c'est Karim Benzema qui entre dans la chambre de Valbuena au centre d'entraînement de Clairefontaine (Yvelines) le 6 octobre 2015, en prétendant simplement aider son coéquipier à se débarrasser de ce problème de vidéo.
Les détenteurs de la vidéo sont des "gros, gros voyous" prévient-il. Mais heureusement, Benzema peut lui présenter un ami, "quelqu'un de confiance", pour régler le problème.
Valbuena interprète au début les paroles de son coéquipier comme un simple "conseil amical", avant de se rendre compte que Benzema est lié aux instigateurs de cette tentative de chantage.
Depuis cette affaire, Valbuena n'a plus été appelé en équipe de France de football, à la différence de l'attaquant du Real Madrid, qui en est resté éloigné plus de cinq ans avant de faire un retour surprise avant l'Euro en juin.
"Moi ce que je regrette c'est pour Mathieu le pauvre, c'est vrai que lui aussi (comme Benzema, ndlr) il méritait d'aller à la Coupe du monde (en 2018) et il faut être honnête, à cause de nous, il n'y est pas allé", a reconnu M. Zouaoui devant la presse à son entrée dans le tribunal.
Attaquant star du Real Madrid, candidat déclaré au Ballon d'or dans la foulée de ses performances avec les Bleus qu'il a retrouvés au printemps, Benzema, 33 ans, comparait avec quatre co-prévenus, accusés d'être les acteurs de cette tentative de chantage.
Son avocat, Antoine Vey, a expliqué son absence pour des raisons "professionnelles": le joueur, qui encourt théoriquement 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende, a disputé mardi soir un match de Ligue des champions en Ukraine et doit préparer le "Clasico" contre le FC Barcelone dimanche.
Une absence que l'avocat de Mathieu Valbuena, qui est lui bien présent au tribunal correctionnel, a "déplorée".
"Depuis cinq ans, (Benzema) proclame qu'il veut une confrontation avec mon client, j'espère que le tribunal en tirera les conséquences", a ajouté Me Paul-Albert Iweins.
Pendant l'instruction de cette épineuse affaire, les avocats de Benzema avaient en effet réclamé - en vain - une confrontation avec le plaignant, pour que les deux hommes puissent s'expliquer dans cette affaire où tout est question d'interprétation.
A la barre mercredi matin, vêtu d'un pantalon gris et d'une chemise noire, Mathieu Valbuena a rappelé la chronologie des faits.
Il entend parler de cette histoire la première fois en mai 2015, quand son ancien coéquipier à Marseille Djibril Cissé - un temps mis en examen dans ce dossier avant de bénéficier d'un non-lieu - le contacte pour le mettre au courant de l'existence d'une vidéo intime le mettant en scène.
"J'ai eu peur"
"Au début je n'y croyais pas à cette histoire, je pensais que c'était du bluff", a déclaré devant le tribunal l'actuel milieu de terrain de l'Olympiakos (Grèce) de 37 ans.
Djibril Cissé, lui-même victime d'un chantage similaire pendant de sa carrière, lui a ensuite fait une description de la vidéo, dont il avait reçu un extrait sur WhatsApp.
"Je me suis senti en danger, mon premier réflexe a été de porter plainte", a détaillé Valbuena, qui a précisé n'avoir jamais eu "l'idée de payer".
"J'ai eu peur pour ma carrière sportive, pour l'équipe de France. Je savais que si la vidéo sortait, ça allait être compliqué pour moi en équipe de France, comme on l'a vu par la suite", a-t-il ajouté.
Il est ensuite contacté directement par un intermédiaire des maitres-chanteurs présumés, Younes Houass.
C'est vers cet homme, connecté dans le milieu du football, que se sont tournés les "cerveaux" de l'affaire, Axel Angot et Mustapha Zouaoui.
A la barre, Younes Houass a rappelé ne pas avoir demandé d'argent à l'international français lorsque les deux hommes ont échangé au téléphone.
Valbuena "ne semblait pas bien comprendre" la gravité de la situation, a-t-il déclaré au tribunal.
"Je lui conseille de se tourner vers un homme de confiance, quelqu'un qui peut avoir la tête froide face à ce genre de situation".
"Arrêtez de faire croire que vous êtes mère Teresa, vous êtes intéressé par l'argent", l'a interpellé le président du tribunal, Christophe Morvan.
"Je ne suis pas mère Teresa", a reconnu l'intéressé.
"Gros, gros voyous"
Constatant que Younes Houass, qui avait été mis en contact par Valbuena avec un policier sous couverture, "patinait" dans ses négociations, selon les termes du président du tribunal, MM. Angot et Zouaoui se tournent alors vers Karim Zenati, ami d'enfance de Benzema.
Les policiers, qui ont placé les suspects sur écoute, préviennent Valbuena qu'un autre intermédiaire va entrer en contact avec lui.
Et c'est Karim Benzema qui entre dans la chambre de Valbuena au centre d'entraînement de Clairefontaine (Yvelines) le 6 octobre 2015, en prétendant simplement aider son coéquipier à se débarrasser de ce problème de vidéo.
Les détenteurs de la vidéo sont des "gros, gros voyous" prévient-il. Mais heureusement, Benzema peut lui présenter un ami, "quelqu'un de confiance", pour régler le problème.
Valbuena interprète au début les paroles de son coéquipier comme un simple "conseil amical", avant de se rendre compte que Benzema est lié aux instigateurs de cette tentative de chantage.
Depuis cette affaire, Valbuena n'a plus été appelé en équipe de France de football, à la différence de l'attaquant du Real Madrid, qui en est resté éloigné plus de cinq ans avant de faire un retour surprise avant l'Euro en juin.
"Moi ce que je regrette c'est pour Mathieu le pauvre, c'est vrai que lui aussi (comme Benzema, ndlr) il méritait d'aller à la Coupe du monde (en 2018) et il faut être honnête, à cause de nous, il n'y est pas allé", a reconnu M. Zouaoui devant la presse à son entrée dans le tribunal.