Lorient, France | AFP | jeudi 15/10/2020 - Le chirurgien Joël Le Scouarnec, 70 ans, a été mis en examen jeudi à Lorient pour viols et agressions sexuelles de 312 personnes, des victimes mineures principalement, une affaire "hors norme" qui a nécessité un travail méticuleux des enquêteurs, "parfois jusqu'à la nausée".
"C'est une affaire pour le moins inhabituelle, justement qualifiée de hors norme, tant à raison du nombre de ses victimes, que des conditions ayant conduit à la révélation des infractions", a déclaré le procureur de la République de Lorient, Stéphane Kellenberger, devant la presse.
Près de trois ans après les perquisitions qui avaient conduit à l'interpellation du chirurgien en novembre 2017, le magistrat a présenté les premiers éléments des investigations dans la procédure du second volet de l'affaire Le Scouarnec.
L'affaire s'est accélérée mercredi: le chirurgien retraité, extrait de la maison d'arrêt de Saintes et placé en garde à vue mardi matin pour des viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, a été mis en examen jeudi.
Détenu à Saintes, M. Le Scouarnec est dans l'attente d'être jugé pour d'autres faits par la cour d'assises de la Charente-Maritime à partir du 30 novembre.
Pour la première fois, le procureur de Lorient a précisé le nombre de victimes présumées retenues: 312. "Au terme de l'enquête préliminaire, en effet, le parquet de Lorient était en mesure de retenir ces 312 victimes sur les 343 identifiables", a dit le procureur. Il précise que 26 situations apparaissaient "définitivement prescrites" et cinq autres "impossibles à suffisamment caractériser".
Des victimes dont l'âge moyen est de 11 ans. 164 sont de sexe masculin et 148 de sexe féminin. "298 étaient âgées de moins de 20 ans lors des faits en cause, dont 265, de moins de 15 ans. 107 faits sont susceptibles de recevoir une qualification criminelle de viol aggravé" et 205 faits "une qualification délictuelle d'agression sexuelle aggravée".
"insoutenable énumération"
Le procureur a également annoncé l'ouverture d'une information judiciaire, notamment pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans commis entre 1986 et 2014 par l'ex-chirurgien dans différents établissements de France.
Les victimes présumées étaient "pour la plupart, en état d'endormissement, induit par des substances anesthésiques, ainsi que par les sédations et autres traitements médicalement appliqués ou bien par la fatigue ou la douleur", a rappelé le procureur.
M. Kellenberger a aussi annoncé qu'une enquête préliminaire a été ouverte contre X du "chef d'abstention volontaire d'empêcher des crimes ou délits contre l'intégrité physique": elle doit déterminer si des tiers auraient pu être au courant des actions du chirurgien et se seraient abstenus de les dénoncer.
Le procureur a indiqué que lors de saisies à son domicile de Jonzac (Charente-Maritime), n'ont pas été saisis des carnets manuscrits "mais des tableaux et notes à l'ordinateur". Le tout allant de "quelques lignes"et "jusqu'à certains paragraphes, élaborés et circonstanciés, riches de détails difficilement supportables".
Les enquêteurs se sont livré "à l'analyse la plus exhaustive et méthodique possible de ces éléments, en forme d'insoutenable énumération (...)", a souligné M. Kellenberger qui a salué leurs travaux méticuleux "effectués parfois jusqu'à la nausée, tant les termes et descriptions peuvent y être éprouvants".
A l'issue de son audition, Joël Le Scouarnec "s'est montré plutôt distant et détaché, se retranchant non pas dans un déni, mais dans une absence alléguée -d'aucuns pourraient dire opportune- de souvenirs", a dit le procureur.
"Il a tout de même fini par concéder certains faits, tout en concluant -suivant un degré d'authenticité qui restera à évaluer, dans le cadre de l'information- qu'il regretterait le mal qu'il aurait pu causer", a ajouté M. Kellenberger.
Le parquet de Lorient est saisi depuis novembre 2019 de l'affaire Le Scouarnec dans le cadre de l'enquête préliminaire, en raison de la localisation en Bretagne d'une majorité de faits.
"C'est une affaire pour le moins inhabituelle, justement qualifiée de hors norme, tant à raison du nombre de ses victimes, que des conditions ayant conduit à la révélation des infractions", a déclaré le procureur de la République de Lorient, Stéphane Kellenberger, devant la presse.
Près de trois ans après les perquisitions qui avaient conduit à l'interpellation du chirurgien en novembre 2017, le magistrat a présenté les premiers éléments des investigations dans la procédure du second volet de l'affaire Le Scouarnec.
L'affaire s'est accélérée mercredi: le chirurgien retraité, extrait de la maison d'arrêt de Saintes et placé en garde à vue mardi matin pour des viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, a été mis en examen jeudi.
Détenu à Saintes, M. Le Scouarnec est dans l'attente d'être jugé pour d'autres faits par la cour d'assises de la Charente-Maritime à partir du 30 novembre.
Pour la première fois, le procureur de Lorient a précisé le nombre de victimes présumées retenues: 312. "Au terme de l'enquête préliminaire, en effet, le parquet de Lorient était en mesure de retenir ces 312 victimes sur les 343 identifiables", a dit le procureur. Il précise que 26 situations apparaissaient "définitivement prescrites" et cinq autres "impossibles à suffisamment caractériser".
Des victimes dont l'âge moyen est de 11 ans. 164 sont de sexe masculin et 148 de sexe féminin. "298 étaient âgées de moins de 20 ans lors des faits en cause, dont 265, de moins de 15 ans. 107 faits sont susceptibles de recevoir une qualification criminelle de viol aggravé" et 205 faits "une qualification délictuelle d'agression sexuelle aggravée".
"insoutenable énumération"
Le procureur a également annoncé l'ouverture d'une information judiciaire, notamment pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans commis entre 1986 et 2014 par l'ex-chirurgien dans différents établissements de France.
Les victimes présumées étaient "pour la plupart, en état d'endormissement, induit par des substances anesthésiques, ainsi que par les sédations et autres traitements médicalement appliqués ou bien par la fatigue ou la douleur", a rappelé le procureur.
M. Kellenberger a aussi annoncé qu'une enquête préliminaire a été ouverte contre X du "chef d'abstention volontaire d'empêcher des crimes ou délits contre l'intégrité physique": elle doit déterminer si des tiers auraient pu être au courant des actions du chirurgien et se seraient abstenus de les dénoncer.
Le procureur a indiqué que lors de saisies à son domicile de Jonzac (Charente-Maritime), n'ont pas été saisis des carnets manuscrits "mais des tableaux et notes à l'ordinateur". Le tout allant de "quelques lignes"et "jusqu'à certains paragraphes, élaborés et circonstanciés, riches de détails difficilement supportables".
Les enquêteurs se sont livré "à l'analyse la plus exhaustive et méthodique possible de ces éléments, en forme d'insoutenable énumération (...)", a souligné M. Kellenberger qui a salué leurs travaux méticuleux "effectués parfois jusqu'à la nausée, tant les termes et descriptions peuvent y être éprouvants".
A l'issue de son audition, Joël Le Scouarnec "s'est montré plutôt distant et détaché, se retranchant non pas dans un déni, mais dans une absence alléguée -d'aucuns pourraient dire opportune- de souvenirs", a dit le procureur.
"Il a tout de même fini par concéder certains faits, tout en concluant -suivant un degré d'authenticité qui restera à évaluer, dans le cadre de l'information- qu'il regretterait le mal qu'il aurait pu causer", a ajouté M. Kellenberger.
Le parquet de Lorient est saisi depuis novembre 2019 de l'affaire Le Scouarnec dans le cadre de l'enquête préliminaire, en raison de la localisation en Bretagne d'une majorité de faits.