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Le parc automobile du Pays "dans un état critique", selon la CTC


Papeete, France | AFP | mardi 01/10/2018 - "Surabondant", "hors d'âge" et "polluant": le parc automobile de l'administration en Polynésie française est "dans un état critique", selon un récent rapport de la Chambre Territoriale des Comptes (CTC).

La chambre pointe de nombreux défauts de gestion, empreinte "d'empirisme et d'approximation", "sans vision globale ni objectif quantifié", dans cet audit publié le 24 septembre.
Faute d'inventaire à jour, la CTC n'a pu établir le nombre exact de véhicules gérés par cette collectivité d'outre-mer, mais elle l'estime à environ un millier.
Quatre cents d'entre eux sont "hors d'âge", 82% ayant plus de dix ans. Dix pour cent des véhicules sont même immatriculés depuis plus de 26 ans, le record étant détenu par une Renault "mise en service le 11 septembre 1978".
L'administration polynésienne dispose aussi d'un "cyclomoteur Peugeot" de 1980, ou encore de camionnettes Teilhol et Unic, des marques ayant disparu depuis une trentaine d'années.
Un rapport établi en 2013 établissait que seuls 43% des véhicules étaient "en bon état de marche". Et en 2016, le sort de 27% des véhicules immatriculés était "inconnu par l'administration".
La flotte "atteint des seuils de pollution critiques", puisque la quasi-totalité roule au moteur thermique, dont une majorité au diesel, même pour les achats les plus récents.
La chambre dénombre 36 marques différentes, ce qui "constitue un obstacle sérieux à toute tentative d'amélioration de gestion".
La CTC formule 16 recommandations, avec en premier lieu la création d'une structure de gestion. Elle estime le coût du renouvellement de la flotte à 1,8 million d'euros la première année, puis 1,5 million chaque année, pour une remise à niveau sur sept ans.
"J'adhère à ces recommandations, mais elles relèvent de décisions politiques", a-commenté auprès de l'AFP Bruno Gérard, directeur de l’Équipement de la collectivité. "On n'a pas eu de nouvelles directives depuis qu'on a reçu le rapport mi-août. Pour 2019, ce sont les budgets classiques qui ont été prévus, il n'y a pas de volonté de renouvellement plus rapide", a-t-il précisé.
En juillet, le Président Edouard Fritch avait répondu à la CTC qu'il avait "pris connaissance de ce rapport", mais qu'il ne lui avait "pas paru opportun de faire des remarques à son sujet".

le Mardi 2 Octobre 2018 à 04:10 | Lu 2552 fois