Le parapente en courant ascendant


Sur l'ensemble de la Polynésie, on recense près d'une centaine de parapentistes.
Tahiti, le 19 mai 2022 - Le parapente et les disciplines de vol libre sont actuellement en pleine transition. Organisés en ligue polynésienne de vol libre pendant plusieurs années, cette dernière laissera sa place prochainement à la Fédération polynésienne de vol libre. Objectif ensuite pour son président, Yohann Florentin : Démocratiser la pratique du parapente et des autres disciplines de vol.

Vous les avez forcément déjà aperçus dans le ciel de Punaauia, à Tautira, aux Îles Sous-le-Vent et peut-être aussi aux Marquises. Les parapentistes et leurs voiles qui fendent l'air. Aujourd'hui, ils sont prêts d'une centaine d'amateurs de la discipline sur l'ensemble du fenua. Yohann Florentin, l'actuel président de la Ligue polynésienne de vol libre (affiliée à la fédération française de vol libre),a entamé les démarches pour la transformer en fédération polynésienne de vol libre. "Nous sommes en phase de transition et dans l'attente d'une délégation de service public et d'un agrément", explique Yohann Florentin, également moniteur fédéral au sein de la seule école de vol du fenua, Airevasion et qui propose des baptêmes de l'air aux plus curieux.

Démocratiser la pratique

L'un des objectifs de la future fédération polynésienne de vol libre, "mettre en règle l'ensemble des sites de vol en Polynésie", indique Yohann Florentin.
Les ambitions et les projets ne devraient pas manquer au sein de cette nouvelle fédération polynésienne. L'un des plus importants étant de démocratiser la pratique de toutes les disciplines du vol libre et en particulier du parapente. "C'est pour cela que la formation de moniteur est très importante. Cela permettra d'attirer de nouveaux membres qui pourront voler dans des conditions optimales de sécurité", indique Florentin. D'ailleurs cette semaine, deux pilotes expérimentés, Lindberg Aue et Henry Vernaudon ont suivi une validation d'acquis d'expérience auprès de Nicolas Brenneur, formateur métropolitain (lire encadré).

Un autre gros chantier pour la future fédération : Mettre en règle l'ensemble des sites de vol en Polynésie. "Chaque site a sa particularité. Nous, à Airevasion, on a l'habitude de voler à la Punaruu. Mais on vole aussi à Tautira, Huahine, Bora Bora, les Marquises. Ce sont des sites exceptionnels et magnifiques et qui sont empreints de mana", affirme Yohann Florentin.

Un "Festival du vent" en 2023

Et pour 2023, l'intéressé s'est fixé un gros objectif. Celui d'organiser un "Festival du vent" qui réunira toutes les pratiques, du parapente au deltaplane, en passant par le cerf-volant ou encore le kitesurf. "On souhaite aussi pouvoir faire venir des stars internationales de la discipline. Il faut que l'on communique autour de notre sport, de notre passion, et montrer toutes ses possibilités", ajoute le moniteur du club Airevasion.

Plus ambitieux encore, envoyer des athlètes polynésiens sur le circuit mondial, qui pourront servir de vitrine à la discipline. "Des jeunes partiront prochainement aussi en métropole pour suivre des formations pour le monitorat d'État. Le but aussi est d'avoir des professionnels tahitiens du vol", atteste Yohan Florentin. Le parapente et toutes ses disciplines associées ont le vent en poupe.

Formation "Hand'Icare" et validation du diplôme de moniteur fédéral

Cette semaine, Nicolas Brenneur, formateur métropolitain mandaté par la Ligue polynésienne de vol libre, dispense deux formations à quelques pilotes polynésiens. D'une part, une validation d'acquis d'expérience pour Lindberge Aue, dit "Siki", 64 ans, et parapentiste depuis près de 30 ans. Avec Siki, un autre pilote d'expérience, Henry Vernaudon, 69 ans, qui, lui aussi, a passé plus de la moitié de sa vie dans les airs. "À l'issue de cette semaine de validation, ils auront un diplôme de moniteur fédéral à statut particulier", indique Nicolas Brenneur. "L'objectif était de régulariser leur situation pour qu'ils soient assurés dans le cadre de leurs activités de moniteur. Avant cette semaine, ils faisaient de l'enseignement de vol, mais sans assurance, ce qui était un peu gênant. Dans leur pratique, ça ne changera rien pour eux. Ils continueront de faire ce qu'ils font très bien." 

Deuxième formation dispensée par le moniteur, celle du "Hand'Icare". "L'objectif, ici, était de former quatre pilotes à faire des vols en biplace avec une personne en fauteuil. On fait ça essentiellement à l'aide d'un treuil. Le décollage du haut de la Punaruu demande quelques petits aménagements pour pouvoir le faire", ajoute le formateur. Le but étant évidemment de pouvoir permettre à des personnes à mobilité réduite de profiter du grand air.

Rédigé par Désiré Teivao le Jeudi 19 Mai 2022 à 19:51 | Lu 1214 fois