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Le non-indépendantiste Alcide Ponga élu président de la Nouvelle-Calédonie


Crédit Delphine MAYEUR / AFP
Crédit Delphine MAYEUR / AFP
Nouméa, France | AFP | mercredi 08/01/2025 - Le nouveau gouvernement collégial de la Nouvelle-Calédonie, archipel français du Pacifique Sud plongé dans une profonde crise politique, a désigné mercredi son président, le non-indépendantiste Alcide Ponga.

La nomination d'Alcide Ponga, membre du mouvement de droite "Le Rassemblement-Les Républicains", marque la fin d'un intermède de 3 ans et demi durant lequel les indépendantistes avaient pour la première fois dirigé le gouvernement calédonien. 

Après une première tentative infructueuse mardi, les 11 membres du gouvernement calédonien se sont à nouveau rassemblés mercredi pour l'élection de leur président et ont réuni six voix en faveur de M. Ponga.

Son concurrent Samuel Hnepeune a obtenu trois des cinq voix indépendantistes, l'Union nationale pour l'indépendance (UNI), qui dispose de deux sièges, ayant choisi de s'abstenir.

Alcide Ponga, 49 ans, est issu d'une famille kanak non-indépendantiste. Maire depuis 2014 de la petite commune minière de Kouaoua, sur la côte est de l'île principale, il est aussi depuis le 21 avril le premier Kanak à présider Le Rassemblement-Les Républicains.

Diplômé de sciences politiques, M. Ponga a effectué sa carrière dans la mine, un secteur aujourd'hui en grande difficulté mais qui reste le premier pourvoyeur d'emplois privés dans l'archipel. 

Il succède à l'indépendantiste Louis Mapou, dont le gouvernement a été renversé le 24 décembre avec le départ du parti de centre-droit "Calédonie ensemble". Ce parti reprochait à Louis Mapou d'avoir accepté que l'aide de l'État à la reconstruction du territoire soit versée sous forme de prêt, conditionné à la mise en œuvre de réformes.

Ces prêts risquent d'endetter la Nouvelle-Calédonie pour des décennies, craignaient les élus de Calédonie ensemble.

- Gouvernement renversé -

Les membres du gouvernement calédonien sont élus lors d'un scrutin de listes. En cas de démission d'un élu, le suivant sur la liste prend la place du démissionnaire. Seule la démission de l'ensemble de la liste provoque la chute du gouvernement, scénario qui s'est produit le 24 décembre, avec le départ de Calédonie ensemble.

Le nouveau gouvernement avait été élu mardi par l'Assemblée délibérante du territoire mais n'avait pas réussi à se mettre immédiatement d'accord sur un nom car une partie des indépendantistes s'étaient abstenus, de même que Calédonie ensemble.

"Mon ami Alcide devient président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. En avant compagnon. La reconstruction commence", a commenté sur X le député (Renaissance) calédonien Nicolas Metzdorf.

Située à 17.000 kilomètres de Paris, la Nouvelle-Calédonie est plongée dans un profond marasme politique et économique depuis des années, encore amplifié par des émeutes massives qui ont détruit son tissu économique, fait 14 morts et causé plus de deux milliards d'euros de dégâts.

L'insurrection a débuté le 13 mai, après l'adoption par l'Assemblée nationale à Paris d'une réforme très controversée du corps électoral calédonien.

Les Kanak, le peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie, craignaient que cette réforme ne minimise leur poids politique en autorisant les résidents ayant plus de dix ans de présence sur l'archipel à prendre part aux élections provinciales, cruciales car la composition du Congrès, et donc du gouvernement, découlent d'elles.

Le scrutin, qui devait avoir lieu en 2024, doit se tenir fin 2025.

le Mercredi 8 Janvier 2025 à 05:33 | Lu 647 fois