Le nombre d'étudiants en médecine insuffisant pour combler les besoins selon Patrick Howell


PAPEETE, le 3 décembre 2015. "Toutes les pistes doivent être explorées, les médecins européens ou extra-européens ne doivent pas être négligés" pour répondre aux besoins de professionnels de la santé, indique le ministre Patrick Howell.

A la sortie du conseil des ministres le 25 novembre dernier, le ministre de la Santé Patrick Howell confiait penser "sérieusement" au recrutement de médecins cubains. Nicole Bouteau, représentante A ti'a Porinetia, l'a interrogé à ce sujet ce jeudi à l'assemblée lors de la séance des questions orales. "Qu'il s'agisse de l'hôpital de Taravao, de celui de Uturoa ou encore celui de Nuku Hiva, le manque de personnel médical dans ces unités de santé est récurrent", a-t-elle rappelé. "Cette situation que l'on connaît depuis de longues années est plus que préjudiciable aux populations des archipels éloignés qui se voient obligées d'avoir recours aux évasans alors que pour les Marquises par exemple, Taioahe dispose de l'infrastructure de santé pour répondre aux besoins des six îles de l'archipel." "Avant d'envisager d'aller chercher des médecins hors de notre Pays, avons-nous fait le tour des solutions pour rendre les postes dits 'isolés' plus attractifs dans nos archipels ?", a-t-elle demandé au ministre.
Patrick Howell a d'abord commencé par rappeler que "les autorités sanitaires de métropole rencontrent aussi des difficultés grandissantes pour remplacer des médecins dans certaines régions, dont l'isolement est relatif. Toutes les pistes doivent être explorées, les médecins européens ou extra-européens ne doivent pas être négligés".

Pour Patrick Howell, le nombre de médecins polynésiens ne suffira pas pour combler les besoins. "Un jeune médecin privilégie avant tout le travail collégial au sein d'une équipe. Ce n'est pas, en général, ce qu'il y a dans nos structures", ajoute-t-il. "Le critère financier n'est pas toujours déterminant. Le retour est compliqué car le nombre de poste au sein de chaque spécialité est limité chez nous. Nous devons être imaginatifs. Le schéma d'organisation sanitaire prévoit de constituer des équipes au sein d'un établissement de soins primaires et en mettant en place un centre hospitalier polynésien, qui regroupera le CHPF, les établissements de Taravao, Uturoa et Taiohae. La solution ne peut pas reposer que sur le retour des étudiants actuellement en formation même si nous devons tout faire pour ceux qui auront le projet de revenir."

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 3 Décembre 2015 à 11:56 | Lu 2484 fois