Le mouvement "'A TI'A NŌ TŌ 'OE REO" appelle à la mobilisation pour soutenir la langue polynésienne


Le mouvement "'A TI'A NŌ TŌ 'OE REO" a été créé spontanément la semaine dernière suite à la réunion que les étudiants avaient organisé pour défendre le CAPES "langues polynésiennes"; il émane des Académies Fare Vanaa, Te Tuhuna 'Eo 'Enata et Te Karuru Vanaga. Mené par John Taroanui DOOM, Chancelier du Fare Vana'a, l'académie tahitienne, il invite toute la population polynésienne à se mobiliser samedi 25 Juin à partir de 14 heures dans les jardins de Paofai ainsi que dans tous les archipels, afin de soutenir et défendre les langues polynésiennes, protester contre la suppression du CAPES de tahitien et engager des actions auprès des autorités de l'Etat et du gouvernement.



C'est la suppression du CAPES de tahitien pour la cession 2012 qui a été l'élément déclencheur de la "cause" défendue par A ti'a mai no to 'oe reo, qui s'inquiète que cet élément ne précipite plus rapidement encore la langue tahitienne au fond du gouffre de l'oubli. "Notre langue, c'est notre âme!, le socle de notre culture, la base de notre peuple! "plaident-ils d'une même voix.
Jean-Marius Rapoto s'indigne dans un courrier de la forme, la façon dont le dossier a été traité par Paris: "Le mardi 30 Mai, nous apprenons par voie de presse la décision de fermeture de la cession 2010 du CAPES de Reo Maohi, quel mépris!"
Hinano nous explique que l'inscription de la langue polynésienne au patrimoine culturel français n'en protège pas pour autant la promotion et l'enseignement, au contraire, clame-t'elle, "on a l'impression qu'elle entre dans un musée... qu'elle sera regardée demain par nos enfants comme une pièce historique! quoi de plus triste! nos langues sont vivantes, elle nous animent, c'est la langue océanienne, elle fait Echo aux langues pratiquées dans tout le Pacifique par des centaines de milliers de personnes!"


Même si elle reconnait que la première école d'apprentissage doit être la maison et qu'elle déplore que de moins en moins de papas et de mamans apprennent les langues polynésiennes à leurs enfants, Marguerite, présidente des écoles de danse est révoltée par la démarche entreprise par l'Etat de supprimer ce CAPES. "La langue, c'est le socle de la danse, nul n'a le droit de l'abolir, sous prétexte que nous sommes peu nombreux! c'est notre droit! je fais partie de cette génération à qui on a interdit de parler le tahitien!" le débat est passionné, de vielles rancoeurs remontent à la surface, Marguerite est en colère.

La mobilisation 'A TI'A NŌ TŌ 'OE REO en faveur du soutien et de la défense des langues polynésiennes se tiendra samedi 25 Juin de 14 h à 18 heures dans les jardins de Paofai à Papeete, et dans les îles.
Ce jour là un Uru sera planté, symboliquement.

Rédigé par () le Mercredi 22 Juin 2011 à 10:40 | Lu 1238 fois