Le monde une heure sans lumière pour lutter contre le réchauffement


SYDNEY, 23 mars 2013 (AFP) - Sydney a plongé dans le noir, samedi, donnant le coup d'envoi à l'opération "Earth Hour" -- une heure sans lumière -- qui mobilise la planète contre le réchauffement climatique chaque année depuis 2007.

A 20H30 locales, bâtiments et monuments de plus de 150 pays devaient être successivement éteints pendant une heure pour marquer la plus grande manifestation écolo du monde à laquelle des centaines de millions de personnes devaient également prendre part.

Les lumières de la ville se sont éteintes à 9H30 GMT à Sydney sous les applaudissements et acclamations d'une foule venue saisir le moment où l'Opéra allait s'envelopper d'un halo vert évoquant les énergies renouvelables.

"C'est vraiment excitant" s'exclame Jessica Bellamy, venue admirer l'événement. "C'est une soirée marquante parce qu'elle reflète l'espoir et le désir de changement" a-t-elle ajouté.

Dans le noir, donc, le port de Sydney mais aussi la porte de Brandebourg à Berlin, les chutes du Niagara, la tour la plus haute du monde Burj Khalifa à Dubaï, les remparts de Dubrovnik en Croatie, le stade olympique de Pékin, la vieille citadelle d'Erbil au Kurdistan... mais aussi des nouveaux venus comme les places Al-Jundi et Palestine à Gaza, la Petite Sirène de Copenhague, la réplique de la statue du David de Michel-Ange à Florence.

A Moscou, le Kremlin plongera à son tour dans le noir, pour la première fois samedi soir, à la décision du président Vladimir Poutine. L'illumination nocturne de la cathédrale Basile le Bienheureux aux dômes colorés sur la place Rouge, juste à côté du Kremlin, sera aussi éteinte, tout comme environ 90 autres célèbres bâtiments dans la capitale russe.

Cette grande plongée dans le noir sera retransmise en direct par la télévision russe.

"Ce qui a commencé à Sydney en 2007 avec deux millions de personnes est devenu une tradition dans tout le pays et dans le monde entier", s'est félicité Dermot O'Gorman, directeur de WWF-Australie.

L'opération a été lancée par le WWF en 2007 en Australie, où cette année le mot d'ordre est "d'éteindre pour de bon" et se convertir aux énergies renouvelables. D'ailleurs, l'opéra de Sydney, qui a lancé ce mouvement, n'a pas été éteint samedi, mais enveloppé d'un halo vert.

Les célèbres tours Petronas de Kuala Lumpur, le Nid d'oiseau à Pékin et la tour Burj Khalifa à Dubaï suivront le mouvement.

La campagne a pris une dimension mondiale et touche désormais "des centaines de millions de personnes", a assuré à l'AFP le cofondateur et directeur de l'opération, Andy Ridley.

"L'an dernier, 7.000 localités dans 152 pays à travers le monde ont participé, soit une augmentation de 30% par rapport à l'année précédente", se félicite-t-il.

"C'est en Asie-Pacifique, le moteur économique de la planète, que ça prend le plus d'ampleur car quel que soit l'endroit où l'on aille, les gens sont confrontés à des problèmes environnementaux", a expliqué Andy Ridley.

En Chine, les lumières éclairant le Bund de Shanghai (grand boulevard emblématique de la ville), s'éteindront tandis que dans la ville centrale de Wuhan, le pont de la rivière Yangtze plongera dans le noir.

Au Japon, les illuminations diurnes de la Tour de Tokyo seront de même éteintes, tandis que les visiteurs pourront pédaler sur leurs vélos, produisant de l'électricité pour éclairer cette oeuvre d'art.

Dans le nord-est du pays, les habitants allumeront des bougies, pour soutenir cette campagne, mais aussi pour rendre hommage aux victimes des séisme et tsunami géants qui ont dévasté cette région en mars 2011, ont indiqué les organisateurs.

Les lumières de Singapour et Hong Kong devront, elles-aussi, s'éteindre pendant une heure.

L'opération "Earth Hour" bénéficie du soutien jusque dans l'espace.

"D'ici, de l'espace, on voit très bien à quel point notre Planète a besoin de la protection", a déclaré ainsi le cosmonaute russe Roman Romanenko, à bord de la Station spatiale internationale (ISS) avec l'Américain Thomas Marshburn et le Canadien Chris Hadfield.

"Sa vie dépend de nous, de notre attitude, mais aussi de la manière dont nous utilisons ses ressources. Soutenez +Earth Hour+ à 20H30 le 23 mars en signe que le sort de la Terre est important pour vous", a-t-il lancé dans un message vidéo de l'ISS publié sur Youtube.

L'équipage de l'ISS va regarder la Terre au moment où les feux seront éteints sur les continents pour voir la planète "prendre son heure de repos", a ajouté le cosmonaute.

Rédigé par () le Samedi 23 Mars 2013 à 06:58 | Lu 668 fois