Le ministre de la reconversion économique reçu par Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer.

Le ministre de la reconversion économique, Teva Rohfritsch, a été reçu, ce mercredi durant une heure et demie à Paris par Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer. Outre les sujets liés au portefeuille du ministre polynésien, les échanges ont notamment porté sur le dispositif de défiscalisation tant nationale que locale.


Le grand emprunt national pour accompagner « Te Ara Hotu »

« Nous allons monter une série de dossiers avec le concours du ministère » s’est réjouis Teva Rohfritsch au sortir de son entretien rue Oudinot. Ainsi, en ce qui concerne le réseau de fibre optique chez l’habitant, le ministre en charge de l’économie numérique montera, d’ici peu, un dossier d’éligibilité au grand emprunt national avec l’espoir raisonné « que nous puissions bénéficier de cette enveloppe » a-t-il indiqué.
Pour ce faire, le cabinet du ministre polynésien travaillera de concert avec le directeur de cabinet de Marie-Luce Penchard. Le grand emprunt devrait contribuer au financement de ce réseau qui doit être installé dans un premier temps sur les îles de Tahiti et de Moorea. L’ambition est d’offrir du très haut débit à chaque foyer mais Teva Rohfritsch espère aussi mettre en place « une réseau santé-éducation de manière à connecter l’Institut Malardé, l’Université, le nouvel hôpital, ainsi que les hôpitaux des îles ». Autant de traductions concrètes des Etats généraux du numérique.

L’investissement local préservé

Marie-Luce Penchard et Teva Rohfritsch ont de surcroît évoqué les énergies nouvelles. Une étude est cofinancée avec l’Etat sur l’énergie thermique des mers, tandis qu’une loi sur l’énergie sera très prochainement déposée à l’Assemblée de Polynésie française. Plus largement, la discussion a porté sur les économies d’énergies et au recours systématique aux énergies nouvelles et de leur impact sur l’urbanisme et les transports.
Teva Rohfritsch a par ailleurs sollicité un appui technique de l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes), une autorité administrative indépendante chargée de réguler les télécommunications et le secteur postal en métropole. « Cet organisme nous aidera à refondre le code des Postes et Télécommunications dans un contexte d’ouverture à la concurrence dans le domaine des télécommunications ».
Le ministre espère qu’une première mouture du texte pourra être présentée d’ici la fin de l’année. Pour sa part, Marie-Luce Penchard a confirmé à son interlocuteur polynésien qu’elle avait défendu le dossier de la défiscalisation métropolitaine. Une bonne nouvelle pour le ministre de la reconversion économique qui considère que « même si nous devons tous contribuer à l’effort national, les arbitrages obtenu par notre ministre, montrent que l’effort portera plus sur le défiscalisant que sur l’investisseur locale. La ténacité de Madame Penchard nous a permis de passer un nouveau cap sur le sujet de la défiscalisation. Donc tout en contribuant à l’effort national, les investisseurs locaux seront préservés. Je suis rassuré même si je demeurerai vigilant lors du débat qui aura lieu à l’Assemblée nationale. Nous ne sommes jamais à l’abri d’un amendement mais je fais confiance à notre ministre pour défendre nos économies insulaires ».

Défiscalisation locale, un levier essentiel pour le développement économique

Teva Rohfritsch a présenté à Marie-Luce Penchard le projet de défiscalisation locale. « C’est un levier économique pour le Pays » a-t-il rappelé tout en convenant qu’il fallait aller vers plus de rigueur dans le cadre d’une loi de Pays. « La loi est prête désormais. J’en ai présenté les grands principes à la ministre qui visiblement s’est montrée satisfaite du travail effectué. Nous allons diviser par deux le nombre de secteurs, apporter un peu plus de rigueur et moralisation dans le recours à cette défiscalisation locale. Sur ce point aussi, la ministre a souhaité, et je partage ce vœu, que le ministère de l’Outre-mer travaille plus étroitement avec le Pays sur ces sujets. Nous devons parvenir à travailler ensemble en amont ».

Un meilleur service public et une rationalisation des coûts et des moyens

Interrogé sur la réforme de la fonction publique, Teva Rohfritsch a indiqué qu’il avait évoqué ce sujet avec Marie-Luce Penchard. « J’ai la responsabilité de vingt et une structures différentes dont une dizaine de services. Dans le cadre de la nécessaire rationalisation des efforts de l’administration locale j’ambitionne pour la fin de l’année de transformer neuf services en deux Directions et une Délégation. Cela permettra d’avoir des services généraux communs. L’idée est d’orienter les moyens qui nous resterons vers l’action plutôt que sur l’administratif » a souligné le ministre. Cela s’opérera sans réduction d’effectifs. « J’espère donc avoir un meilleur service public et dans le même temps une rationalisation des coûts » a-t-il conclu. A propos de l’éventuelle disparition de certaines structures, Teva Rohfritsch ne préjuge de rien : « Si cela devait se faire, ce serait en fonction des secteurs. Mais je pense qu’il ne fait pas faire à chaque fois des SEM des boucs émissaires. Elles ont été créées dans des secteurs où l’initiative privée était absente. Mais je suis aussi le premier à dire qu’à chaque fois que l’intervention publique ne se justifie plus, parce que le privé prend le relais, je pense effectivement qu’il faut supprimer la SEM ».



Rédigé par communiqué du MRE le Mercredi 29 Septembre 2010 à 09:27 | Lu 782 fois