Le ministère de la santé encourage les communes dans la prévention contre l'obésité


PAPEETE, le 22 juin 2018 - Vendredi matin, la maire de Faa'a, Oscar Temaru, a reçu le ministre de la Santé, Jacques Raynal, pour une conférence de présentation des actions de prévention contre l'obésité menées par la commune.
Le Maire de Faa'a a reçu le ministre de la Santé à la mairie de Faa'a afin d'échanger sur les différentes initiatives prises par la commune en terme de santé et de prévention contre l'obésité. Le tavana avait également convié les représentants religieux et différents intervenants végétariens ou pour la promotion de produits locaux.

La commune de Faa'a a pris une place de commune pilote pour les questions de santé et d'alimentation. En effet, les cantines de la commune servent des produits locaux et des plats qui se veulent équilibrés aux enfants demi-pensionnaire, sans oublier l'interdiction depuis plusieurs années maintenant de snacks et roulottes à proximité des établissements scolaires ou la mise en place de goûters sains pour les tout-petits.

Le ministre de la Santé s'est rendu vendredi à Faa'a afin de rencontrer le maire de cette commune qui lutte depuis de nombreuses années contre la malbouffe, l'alcool et le tabac. Récemment le tavana a mis en place un projet de jeûne thérapeutique suivi médicalement par le médecin du dispensaire de la commune. " J'étais allé il y a quelques mois à Taputapuātea voir ce que faisait Thomas Moutame dans sa commune. J'ai par correspondance demandé à Tavana de Faa'a, si je pouvais le visiter également pour prendre connaissance des différentes actions qu'il mène au sien de sa commune pour faire la promotion d'une alimentation plus saine." Indique le ministre Jacques Raynal.

"Ça fait quelque temps que l'on se rencontre, que l'on parle des thèmes de la santé. Ce n'est pas le travail de la commune, ce n'est pas le travail du ministère de la Santé, c'est le travail de tout le monde. Ce qui nous attend est un travail de Titans. Maintenant, il reste à savoir comment nous allons concrétiser cela pour que nous travaillions tous dans le même sens ", indiquait Oscar Temaru à l'issu de la réunion.

Le ministre s'est dit " très favorablement surpris de la disparition des boîtes à sandwichs autour des écoles de la commune de Faa'a. Nous avons beaucoup de difficultés à faire comprendre que ce commerce est rédhibitoire autour des écoles dans la mesure où il amène toujours une alimentation qui ne correspond pas à nos campagnes de prévention contre l'obésité notamment."

Avant d'encourager les municipalités polynésiennes à suivre les exemples de Faa'a et de Taputapuātea, "J'espère que les communes de Polynésie prennent conscience des moyens qui sont à leur disposition et qu'il suffit de promouvoir et de mettre en place pour pouvoir aller de l'avant. Evidemment les résultats ne seront pas pour demain matin. Si on ne commence pas maintenant, dans dix, quinze ans ce sera trop tard. "


Jacques Raynal, ministre de la Santé

Qu'est ce qui a motivé votre visite dans la commune de Faa'a ?
J'étais allé il y a quelques mois à Taputapuātea voir ce que faisait Thomas Moutame dans sa commune. J'ai par correspondance demandé à Tavana de Faa'a, si je pouvais le visiter également pour prendre connaissance des différentes actions qu'il mène au sien de sa commune pour faire la promotion d'une alimentation plus saine.

Dans les différentes actions de la commune avez-vous trouvé des exemples qui vous ont interpellé ?
Oui tout à fait. J'ai été très favorablement surpris de la disparition des boîtes à sandwichs autour des écoles. Nous avons beaucoup de difficultés à faire comprendre que ce commerce est rédhibitoire autour des écoles dans la mesure où il amène toujours une alimentation qui ne correspond pas à nos campagnes de prévention contre l'obésité notamment.

Au niveau des campagnes de la direction de la santé, la première étape était les affiches que vient-il après ?
Les affiches c'est bien, mais ça fait 30 ans que je suis dans le domaine de la santé en Polynésie et des affiches, j'en ai vu des milliers. Pour autant, les choses n'ont pas vraiment changé. Je crois qu'il faut aller beaucoup plus loin, c'est la raison pour laquelle nous avons demandé au Pays de créer ce fond de prévention. Jusque-là, les campagnes de préventions que nous avions menées étaient toutes contraintes par un budget. Il fallait à chaque fois "taparu" ici ou là quelques subsides pour pouvoir faire de nouvelles campagnes.
Nous disposons désormais d'un fond de prévention qui sera alimenté de façon régulière et pérenne par des taxes fléchées. Cela va nous permettre d'avoir enfin les moyens de développer d'autres types de campagnes que celles que nous avons connues jusqu'à présent, sans pour autant dire qu'elles étaient mauvaises. Nous aurons des passages de professionnels dans les écoles ou d'autres lieux pour venir montrer ce qu'il est possible de faire. Tout cela doit faire l'objet d'une conjonction de moyens et c'est une des raisons pour laquelle je suis tout à fait heureux d'être venu dans cette commune de Faa'a où on va dans le bon sens.
J'espère que les communes de Polynésie prennent conscience des moyens qui sont à leur disposition et qu'il suffit de promouvoir et de mettre en place pour pouvoir aller de l'avant. Evidemment les résultats ne seront pas pour demain matin. Ce n'est pas en 5 minutes que l'on va perdre 20, 25 kilos, mais si on ne commence pas maintenant, dans 10-15 ce sera trop tard.

Vous parlez de joindre les forces entre le pays et les communes pour atteindre les objectifs ?
Chacun à son budget, chacun à ses contraintes. Ce n'est pas pour cela que l'on ne peut pas travailler ensemble. Nous avons des instruments, nous avons des moyens financiers que nous pouvons mettre en place, nous avons la direction de la santé et par ces service-là, en relation avec les communes nous pouvons mettre en place des actions, faire leur promotion et aller dans le sens de certaines campagnes que nous pouvons mettre en place ensemble.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Vendredi 22 Juin 2018 à 15:27 | Lu 2262 fois