Le meurtrier présumé de Sandy Ellacott mis en examen et écroué


Henri T. à son arrivée au palais de justice de Papeete pour être présenté au juge d'instruction.
PAPEETE, le 16 septembre 2015 - Les deux jeunes hommes directement impliqués dans le lynchage lundi à Bora Bora de Sandy Ellacott, 34 ans, décédé mardi des suites de ses blessures à l'hôpital du Taaone où il avait été évasané dans un état critique, ont été présentés ce mercredi après-midi à la juge d'instruction Edwige Bit à Papeete.

Le premier, Henri T., 23 ans seulement, a été mis en examen pour meurtre. Il a été placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet. C'est lui qui s'était acharné sur le malheureux Sandy Ellacott, à coups de pieds à la tête notamment, alors que sa victime gisait à terre dans son sang, déjà sonné par une première salve de coups.

Le second, Vetearii T., 21 ans, a été mis en examen pour violences aggravées et non-assistance à personne en danger. La justice lui reproche sa passivité pendant la bagarre, il n'aurait rien fait pour empêcher Henri de commettre l'irréparable alors que la scène se déroulait sous ses yeux. Le juge des libertés et de la détention s'est prononcé ce mercredi soir en faveur d'un placement sous contrôle judiciaire en attendant les évolutions de l'enquête. Il n'aurait pas porté de coups.

Course-poursuite en voiture

Les deux hommes ont aussi été mis en examen pour violences avec arme. L'arme étant leurs voitures respectives. Henri et Vetearii avaient en effet pris en chasse Sandy Ellacott alors que ce dernier tentait de leur échapper, au volant de son Land Rover, jusqu'à le pousser à l'accident. Henri lui était alors tombé dessus avec la violence que l'on sait.

Selon les premiers éléments de l'enquête, Sandy circulaient sur la route du côté de Amanahune accompagné de deux jeunes femmes quand il a eu le malheur de croiser Henri. Ce dernier, alcoolisé, déambulait en marge d'une soirée au beau milieu de la route dans la nuit de dimanche à lundi. Sandy, qui ne le connaissait pas, l'aurait interpellé depuis son Land Rover et légèrement bousculé avec sa voiture.

Il n'en aurait pas fallu plus pour provoquer la colère d'Henri, qui a engagé la course-poursuite en voiture, immédiatement suivi par son compère Vetearii.
Pris en étau par ses poursuivants, Sandy avait été contraint de s'arrêter deux kilomètres plus loin avant qu'Henri ne le sorte de sa voiture pour le rosser avec une violence inouïe.

De sources proches du dossier, le jeune homme n'aurait manifesté aucune émotion dans le bureau du juge, résumant la situation à un pétage de plomb. D'autres mises en examen pour non-assistance à personne en danger devraient intervenir dans cette tragique affaire.

L'autopsie de Sandy Ellacott doit avoir lieu dans la soirée "pour préciser les causes de la mort" a indiqué cet après-midi lors d'un point presse improvisé le procureur de la République, José Thorel, ajoutant que les constatations médico-légales en faveur d'une fracture fatale de la boîte crânienne devraient se confirmer. "Il est aussi question d'une tentative plus ou moins avortée de lui rouler dessus en voiture", a précisé le patron du parquet. L'autopsie devrait là-aussi lever le doute sur cette interrogation.
Après son forfait, le meurtrier présumé de Sandy Ellacott s'était enfui avec son comparse Vetearii au volant du Land Rover de la victime. Le duo avait abandonné le véhicule à l'autre bout de l'île avant de se faire interpeller par les gendarmes de la brigade de Bora Bora quelques heures plus tard.

Rédigé par Raphaël Pierre le Mercredi 16 Septembre 2015 à 17:59 | Lu 11224 fois