Le meurtrier présumé de Sandy Ellacott jugé en fin d'année


Sandy Ellacott avait perdu la vie dans des circonstances effroyables en septembre 2015 à Bora Bora, provoquant l'émoi de toute la Polynésie.
PAPEETE, le 10 mars 2017 - Le juge d'instruction chargé de l'enquête ouverte après ce dramatique faits divers, qui avait secoué toute la Polynésie française en septembre 2015, a rendu son ordonnance de mise en accusation le 31 janvier dernier. Un procès aux assises pourrait avoir lieu lors de la dernière session de l'année, en décembre.

Le drame s'était déroulé dans la nuit du 13 au 14 septembre 2015, à Bora Bora. Sandy Ellacott était au volant de son Land Rover avec sa compagne et une amie ce soir-là quand il a croisé la route d'un homme manifestement ivre, Henri T., qui déambulait au milieu de la chaussée à une centaine de mètre du Tiki Bar à Amanahune.

Sandy Ellacott l'aurait alors interpellé, depuis son véhicule, pour lui demander de se pousser. Des injures auraient été échangées. Il l'aurait ensuite bousculé avec sa voiture ce que certains témoins contestent, évoquant même l'idée qu'Henri T. aurait été projeté au sol après avoir tenté de s'agripper au Land Rover qui prenait la fuite. C'est à ce moment-là que la situation allait échapper à tout contrôle.

Henri T., 23 ans, ne supporte pas l'affront et décide d'en découdre. Sandy Ellacott et ses passagères poursuivent leur route mais sont pris en chasse par deux voitures. Henri T. est au volant de la première, Vetearii T., l'un de ses amis, lui emboite le pas au volant de la seconde. Les véhicules s'entrechoquent, et la course-poursuite s'achèvera quelques kilomètres plus loin sur le terrain Bono.

Trois accusés à la barre

La suite s'apparente à un lynchage en règle, d'une violence inouïe. Sandy Ellacott est roué de coups de poing et de pied par Henri T. qui lui saute dessus. L'autopsie pratiquée sur sa dépouille révèlera plusieurs fractures au visage, dix côtes fracturées, le sternum enfoncé, un œdème cérébral massif. C'est Vetearii qui aurait mis fin à la folie d'Henri T. en le sommant d'arrêter. Inconscient mais vivant à l'arrivée des secours, le jeune Sandy Ellacott devait décéder à l'hôpital des suites de ses blessures 48 heures après le drame.

Henri T. et Vetearii T., eux, seront interpellés après avoir tenté de s'enfuir au volant du Land Rover de la victime, laissée pour morte.
Principal accusé dans ce dossier et détenu depuis les faits, Henri T., qui reconnait les violences mais nie avoir eu l'intention de donner la mort à Sandy Ellacott, est renvoyé devant la cour d'assises pour meurtre. Son copain Vetearii T. est quand lui renvoyé pour des violences ayant précédé le lynchage, conséquences de la poursuite en voiture. Enfin, la compagne de ce dernier, Heilani A., qui a assisté sans rien faire à la scène, devra répondre des accusations de non-assistance à péril. Ces deux-là comparaîtront libres.

Le procès devrait être audiencé pour la dernière session de l'année de la cour d'assises, en décembre.

Rédigé par Raphaël Pierre le Vendredi 10 Mars 2017 à 17:02 | Lu 5173 fois