PERPIGNAN, 7 sept 2012 (AFP) - Alors que la presse magazine traverse des turbulences financières et que le monde de l'édition rechigne à prendre des risques, le photojournalisme pourrait connaître un nouveau souffle grâce au mécénat individuel via internet et les réseaux sociaux.
Le principe du "crowdfunding" (financement de masse), lancé aux Etats Unis dans des domaines aussi divers que la production de cinéma ou la création d'entreprise, est simple: tout un chacun, via une plate-forme sur le web, peut devenir co-producteur d'un projet en offrant un montant allant de quelques euros à plusieurs milliers.
Depuis près de deux ans, ce principe est appliqué au photo-journalisme par plusieurs entrepreneurs du net, permettant de participer, même modestement, au financement de grands reportages et suscite un réel intérêt des reporters réunis à Perpignan à l'occasion du Festival international Visa pour l'Image.
"Ce projet est une réponse aux journaux qui disent ne plus avoir les moyens de financer du grand reportage et aux éditeurs qui veulent plus prendre le risque de publier des livres de photos qui ne sont pas +commerciales+", explique Walter Tjantelé, directeur éditorial d'emphasis.is, pionnier du genre.
"Prenez part à l'histoire", affiche le site lancé l'an dernier. Les différents projets en cours de financement sont présentés par un petit film. On peut lire sur un compteur, le montant souhaité, le total des fonds déjà récoltés, et le nombre de jours restant pour boucler la collecte.
"Tous les projets doivent être financés en moins de soixante jours pour des raisons bancaires", souligne M. Tjantelé.
Les initiateurs des projets sont invités à faire le buzz sur les réseaux sociaux, sollicitant ainsi très facilement d'éventuels donateurs.
Portfolio
Pour les particuliers, les contreparties sont variables, allant d'un simple accès privilégié au travail journalistique en cours (blog, sites...) à des tirages originaux, un portfolio voire un exemplaire numéroté et signé du livre qui en résultera. Pour les médias souscripteurs, il peut s'agir de la première publication. Dans tous les cas, le reporter photographe conserve l'intégralité de ses droits et la plateforme prélève une commission.
Actuellement en ligne sur Emphasis, une douzaine de projets, parmi lesquels un sujet sur les rites mortuaires à Manille, montant demandé 5.050 dollars et déjà 70 mécènes. Un reportage au long cours avec un i-book à la clé sur le Sud Soudan, dernier-né des pays indépendants, a déjà recueilli 12.115 dollars sur les 11.500 demandés avec 97 "mécènes".
Si Emphasis est entièrement dédié aux reporters, avec un suivi éditorial minutieux, plusieurs autres sites proposent de lancer des financements comme kisskissbankbank.com, ouvert à toutes créations, du théatre au cinéma en passant par les arts plastiques.
Contrairement à d'autres sites qui sélectionnent les projets, ce dernier laisse à l'initiateur de projet le soin de mettre en ligne lui même son dossier. Selon les sites, en cas d'échec, soit tout est remboursé (principe du "tout en rien"), soit une commission, jusqu'à 10% des fonds récoltés est malgré tout prélevée.
Certains sites, très internationaux comme Indiegogo ou Kickstarter, Ulule ou Wisee, ont initié depuis trois ans cette activité de crowfunding appliquée à des domaines très variés.
Chez emphas.is, plusieurs livres ont déjà vu le jour. "Révolutions", bel ouvrage rétrospectif du travail de Remi Ochlik, talentueux jeune reporter tué dans les bombardements en Syrie en février dernier, vient d'être publié.
Mais tout les sujets ne suscitent pas le même engouement: un projet de livre sur Poutine, n'a recueilli que 455 dollars sur les 9.000 escomptés.
lh/fa
Le principe du "crowdfunding" (financement de masse), lancé aux Etats Unis dans des domaines aussi divers que la production de cinéma ou la création d'entreprise, est simple: tout un chacun, via une plate-forme sur le web, peut devenir co-producteur d'un projet en offrant un montant allant de quelques euros à plusieurs milliers.
Depuis près de deux ans, ce principe est appliqué au photo-journalisme par plusieurs entrepreneurs du net, permettant de participer, même modestement, au financement de grands reportages et suscite un réel intérêt des reporters réunis à Perpignan à l'occasion du Festival international Visa pour l'Image.
"Ce projet est une réponse aux journaux qui disent ne plus avoir les moyens de financer du grand reportage et aux éditeurs qui veulent plus prendre le risque de publier des livres de photos qui ne sont pas +commerciales+", explique Walter Tjantelé, directeur éditorial d'emphasis.is, pionnier du genre.
"Prenez part à l'histoire", affiche le site lancé l'an dernier. Les différents projets en cours de financement sont présentés par un petit film. On peut lire sur un compteur, le montant souhaité, le total des fonds déjà récoltés, et le nombre de jours restant pour boucler la collecte.
"Tous les projets doivent être financés en moins de soixante jours pour des raisons bancaires", souligne M. Tjantelé.
Les initiateurs des projets sont invités à faire le buzz sur les réseaux sociaux, sollicitant ainsi très facilement d'éventuels donateurs.
Portfolio
Pour les particuliers, les contreparties sont variables, allant d'un simple accès privilégié au travail journalistique en cours (blog, sites...) à des tirages originaux, un portfolio voire un exemplaire numéroté et signé du livre qui en résultera. Pour les médias souscripteurs, il peut s'agir de la première publication. Dans tous les cas, le reporter photographe conserve l'intégralité de ses droits et la plateforme prélève une commission.
Actuellement en ligne sur Emphasis, une douzaine de projets, parmi lesquels un sujet sur les rites mortuaires à Manille, montant demandé 5.050 dollars et déjà 70 mécènes. Un reportage au long cours avec un i-book à la clé sur le Sud Soudan, dernier-né des pays indépendants, a déjà recueilli 12.115 dollars sur les 11.500 demandés avec 97 "mécènes".
Si Emphasis est entièrement dédié aux reporters, avec un suivi éditorial minutieux, plusieurs autres sites proposent de lancer des financements comme kisskissbankbank.com, ouvert à toutes créations, du théatre au cinéma en passant par les arts plastiques.
Contrairement à d'autres sites qui sélectionnent les projets, ce dernier laisse à l'initiateur de projet le soin de mettre en ligne lui même son dossier. Selon les sites, en cas d'échec, soit tout est remboursé (principe du "tout en rien"), soit une commission, jusqu'à 10% des fonds récoltés est malgré tout prélevée.
Certains sites, très internationaux comme Indiegogo ou Kickstarter, Ulule ou Wisee, ont initié depuis trois ans cette activité de crowfunding appliquée à des domaines très variés.
Chez emphas.is, plusieurs livres ont déjà vu le jour. "Révolutions", bel ouvrage rétrospectif du travail de Remi Ochlik, talentueux jeune reporter tué dans les bombardements en Syrie en février dernier, vient d'être publié.
Mais tout les sujets ne suscitent pas le même engouement: un projet de livre sur Poutine, n'a recueilli que 455 dollars sur les 9.000 escomptés.
lh/fa