Sydney, Australie | AFP | mardi 18/06/2024 - Le Premier ministre Li Qiang a terminé sa tournée de quatre jours en Australie mardi, en visitant une raffinerie de lithium contrôlée par la Chine à Perth (ouest), signe de l'intérêt de son pays pour les riches minerais australiens indispensables aux véhicules électriques.
Accompagné d'une dizaine de responsables chinois, le deuxième homme le plus puissant de Chine a revêtu un casque blanc lors d'une visite, sous la pluie, des installations de la Tianqi Lithium Energy Australia, une entreprise détenue à 51% par des capitaux chinois, comprenant à la fois une mine et une raffinerie de lithium.
L'Australie extrait 52% du lithium mondial, dont la majeure partie est exportée en tant que minerai vers la Chine en vue d'un éventuel raffinage et d'une utilisation notamment dans les batteries des véhicules électriques.
Les investissements d'actionnaires chinois dans l'industrie minière de l'Australie sont une question sensible.
En mars, le ministre des Finances australien Jim Chalmers avait ordonné à cinq actionnaires liés à Pékin de vendre leurs participations combinées de 10% dans la compagnie Northern Minerals, estimant qu'elles étaient contraires à "l'intérêt national" de l'Australie.
Cette décision faisait suite à une action du fonds Yuxiao, lié à la Chine, qui avait précédemment cherché à augmenter sa participation dans Northern Minerals, ce qui avait attiré l'attention de la commission australienne de contrôle des investissements étrangers.
Northern Minerals extrait du dysprosium, un minerai de terres rares qui sert à fabriquer des aimants très performants utilisés dans les véhicules électriques, et dont la production est dominée par des entreprises chinoises.
Elle détient en Australie-Occidentale les droits d'un important gisement de dysprosium.
Selon la société, près de 99% du dysprosium mondial est actuellement produit en Chine.
- "Menaces sur la sécurité nationale" -
Le fonds Yuxiao, lié à la Chine, avait précédemment cherché à augmenter sa participation dans Northern Minerals, ce qui avait attiré l'attention de la commission australienne de contrôle des investissements étrangers.
Ainsi, si pour les Occidentaux la Chine "fait peser des menaces sur la sécurité nationale", le discours de Pékin est qu'elle "investit" et "contribue au développement et à la protection de l'environnement", explique Marina Zhang, professeure associée à l'Institut des relations Australie-Chine de l'Université de technologie de Sydney.
S'il est "très bien" de vouloir développer des chaînes d'approvisionnement indépendantes de la Chine, il est également peu probable que cela se fasse à court ou moyen terme, ajoute-t-elle.
L'agenda du Premier ministre chinois comprenait également la visite d'un centre de recherches privé sur l'"hydrogène vert" produit à partir d'énergies propres, présenté comme un carburant d'avenir.
Situé à l'est de Perth, le centre de recherches est rattaché à un groupe minier qui appartient au milliardaire australien Andrew Forrest.
Celui-ci s'est félicité, dans une interview accordée à la presse, de la levée des surtaxes à l'export sur de nombreux produits australiens.
"Tout gouvernement australien qui s'évertue à contrarier son principal client cessera probablement d'être le fournisseur préféré de ce dernier", a-t-il confié dans les colonnes du quotidien national The Australian, juste avant la visite de M. Li.
Le déplacement du Premier ministre chinois n'a toutefois pas été exempt de fausses notes: la journaliste australienne Cheng Lei, qui fut détenue en Chine pendant plus de trois ans, s'est plainte d'avoir été délibérément cachée des caméras par des diplomates chinois lors de la visite de Li Qiang au Parlement australien à Canberra.
"Ils (les diplomates chinois) se sont donné beaucoup de mal pour m'empêcher d'approcher les caméras et pour m'encadrer" lors de la conférence de presse, a-t-elle déclaré lundi à la chaîne Sky News. "Je suppose que c'est pour m'empêcher de dire ou de faire quelque chose qu'ils considèrent comme étant mal vu", a ajouté l'ex-présentatrice de la chaîne publique chinoise CGTN, qui fut jugée à huis clos pour avoir "fourni des secrets d'Etat à l'étranger".
Les autorités australiennes ont "pris contact avec l'ambassade de Chine pour faire part de leur inquiétude" après cet incident, a affirmé mardi le Premier ministre Anthony Albanese.
Accompagné d'une dizaine de responsables chinois, le deuxième homme le plus puissant de Chine a revêtu un casque blanc lors d'une visite, sous la pluie, des installations de la Tianqi Lithium Energy Australia, une entreprise détenue à 51% par des capitaux chinois, comprenant à la fois une mine et une raffinerie de lithium.
L'Australie extrait 52% du lithium mondial, dont la majeure partie est exportée en tant que minerai vers la Chine en vue d'un éventuel raffinage et d'une utilisation notamment dans les batteries des véhicules électriques.
Les investissements d'actionnaires chinois dans l'industrie minière de l'Australie sont une question sensible.
En mars, le ministre des Finances australien Jim Chalmers avait ordonné à cinq actionnaires liés à Pékin de vendre leurs participations combinées de 10% dans la compagnie Northern Minerals, estimant qu'elles étaient contraires à "l'intérêt national" de l'Australie.
Cette décision faisait suite à une action du fonds Yuxiao, lié à la Chine, qui avait précédemment cherché à augmenter sa participation dans Northern Minerals, ce qui avait attiré l'attention de la commission australienne de contrôle des investissements étrangers.
Northern Minerals extrait du dysprosium, un minerai de terres rares qui sert à fabriquer des aimants très performants utilisés dans les véhicules électriques, et dont la production est dominée par des entreprises chinoises.
Elle détient en Australie-Occidentale les droits d'un important gisement de dysprosium.
Selon la société, près de 99% du dysprosium mondial est actuellement produit en Chine.
- "Menaces sur la sécurité nationale" -
Le fonds Yuxiao, lié à la Chine, avait précédemment cherché à augmenter sa participation dans Northern Minerals, ce qui avait attiré l'attention de la commission australienne de contrôle des investissements étrangers.
Ainsi, si pour les Occidentaux la Chine "fait peser des menaces sur la sécurité nationale", le discours de Pékin est qu'elle "investit" et "contribue au développement et à la protection de l'environnement", explique Marina Zhang, professeure associée à l'Institut des relations Australie-Chine de l'Université de technologie de Sydney.
S'il est "très bien" de vouloir développer des chaînes d'approvisionnement indépendantes de la Chine, il est également peu probable que cela se fasse à court ou moyen terme, ajoute-t-elle.
L'agenda du Premier ministre chinois comprenait également la visite d'un centre de recherches privé sur l'"hydrogène vert" produit à partir d'énergies propres, présenté comme un carburant d'avenir.
Situé à l'est de Perth, le centre de recherches est rattaché à un groupe minier qui appartient au milliardaire australien Andrew Forrest.
Celui-ci s'est félicité, dans une interview accordée à la presse, de la levée des surtaxes à l'export sur de nombreux produits australiens.
"Tout gouvernement australien qui s'évertue à contrarier son principal client cessera probablement d'être le fournisseur préféré de ce dernier", a-t-il confié dans les colonnes du quotidien national The Australian, juste avant la visite de M. Li.
Le déplacement du Premier ministre chinois n'a toutefois pas été exempt de fausses notes: la journaliste australienne Cheng Lei, qui fut détenue en Chine pendant plus de trois ans, s'est plainte d'avoir été délibérément cachée des caméras par des diplomates chinois lors de la visite de Li Qiang au Parlement australien à Canberra.
"Ils (les diplomates chinois) se sont donné beaucoup de mal pour m'empêcher d'approcher les caméras et pour m'encadrer" lors de la conférence de presse, a-t-elle déclaré lundi à la chaîne Sky News. "Je suppose que c'est pour m'empêcher de dire ou de faire quelque chose qu'ils considèrent comme étant mal vu", a ajouté l'ex-présentatrice de la chaîne publique chinoise CGTN, qui fut jugée à huis clos pour avoir "fourni des secrets d'Etat à l'étranger".
Les autorités australiennes ont "pris contact avec l'ambassade de Chine pour faire part de leur inquiétude" après cet incident, a affirmé mardi le Premier ministre Anthony Albanese.