Le journalisme comme booster d'orthographe à l'UPF


PAPEETE, le 9 juillet 2015 - Dans le cadre de leur préparation à la certification Voltaire, des étudiants de l’Université de Polynésie française ont rédigé des magazines ces six derniers mois. L’expérience, réussie, devrait être reconduite à la rentrée prochaine.

Former les étudiants à l’orthographe et l’expression écrite, telle est la mission de Valérie Zimny, professeur de français à l’Université de Polynésie française (UPF). Elle prépare tous les étudiants de deuxième année qui ont eu moins de 15 au bac de français à la certification Voltaire. Elle a 36 heures de cours à dispenser sur l’année. "En arrivant, j’ai réfléchi aux meilleurs moyens d’accompagner les étudiants", explique Valérie Zimny. "J’ai cherché un projet pour les motiver et valoriser leur écrit, j’ai pensé à un blog, aux réseaux sociaux et à la création d’un magazine." C’est cette dernière idée qui a, finalement, retenu son attention et celle de ses étudiants. Une petite enquête en ligne auprès des 260 universitaires qui préparaient la certification Voltaire a permis de faire émerger six grands thèmes d’intérêt. "L’objectif étant toujours, pour motiver les étudiants, de leur faire écrire sur des sujets auxquels ils sont sensibles."

RÉDACTION ET RÉDAC CHEF

Les élèves, organisés en mini-rédaction, ont consacré huit de leurs 24 travaux dirigés (TD) au projet lancé par Valérie Zimny. Ils ont rédigé des articles sur la vie universitaire, la société, le voyage, le sport, la culture, la langue française et la certification Voltaire. Au total huit magazines ont vu le jour, comprenant chacun entre 12 et 36 pages. Les équipes de journalistes ont été dirigées par Sabrina Mahatia pour la filière Langues, littératures et civilisation étrangères régionale : anglais, Tahiahivaoa Pruvoost pour la filière sciences de la vie et de la terre, Tanya Nigro, Verany Tave, Tevai Izal et Nicolas Laurent pour la filière gestion, Teva Ruiz pour la filière droit. Ces étudiants ont endossé le rôle de rédacteur en chef, ou rédac chef pour les intimes, réfléchissant à l’image de couverture, au nom du journal, au management de leur rédaction. Les textes ont été relus par les journalistes eux-mêmes avant de passer entre les mains de Valérie Zimny et de Lovaina Rochette pour les écrits en reo.

Valérie Zimny a été soutenue dans sa démarche par Solène Meignen, chargée du pôle pédagogie numérique. "J’accompagne les enseignants qui le désirent à utiliser des outils numériques pour apprendre et enseigner autrement. Lorsque Valérie est venue me voir nous avons confirmé ensemble la possibilité d’écrire des magazines, je lui ai ensuite montré les outils adaptés. Ce projet a permis aux étudiants d’améliorer leur écrit, leur orthographe mais aussi d’acquérir des compétences transversales, en informatique notamment".

"Ça nous a pris du temps mais nous sommes satisfaits", admettent les étudiants à propos du magazine. Côté encadrants et enseignants, même constat, ils font preuve de satisfaction au-delà des efforts fournis ou appréciés. Valérie Zimny, qui espère reconduire l’initiative, voit encore plus loin. "Échangeons", lance-t-elle à l’attention des autres enseignants. "Le magazine pourrait recueillir différents types d’écrits, des productions provenant de différents horizons. Nous pouvons envisager des textes réalisés en parallèle sur des thèmes communs" imagine-t-elle. En attendant de possibles collaborations, les magazines 2014-2015 sont consultables sur le site de l’université.


Quatre niveaux d'orthographe reconnus

La certification Voltaire permet de "prouver" son bon niveau d’orthographe. Les écoles et les entreprises qui le souhaitent, en se rendant sur le site officiel de la certification, peuvent vérifier le score obtenu par le candidat s’il s’est présenté à l’examen. Les examens se déroulent dans l’un des 200 centres d’examen agréés, sous surveillance et avec contrôle d’identité. Ainsi :

- un niveau au-delà de 300 correspond à une orthographe dite "technique" : aptitudes à rédiger des textes simples, recommandé pour les métiers dans lesquels s’échangent des consignes techniques simples.
- un niveau au-delà de 500 correspond à une orthographe dite "professionnelle" : aptitudes pour rédiger des textes élaborés, recommandé pour les managers, commerciaux, ingénieurs, techniciens supérieurs, assistants, secrétaires, etc.
- un niveau au-delà 700 correspond à une orthographe dite "d’affaires" : aptitudes pour rédiger des textes qui ont une portée stratégique ou légale, ainsi que pour relire et corriger les textes de collaborateurs. Recommandé pour des responsables grands comptes, assistants de direction, directeurs de service, juristes, avocats, notaires, etc.
- un niveau au-delà de 900 correspond à une orthographe dite "expert" : recommandé pour les métiers liés aux lettres comme les relecteurs-correcteurs, rewriters, traducteurs, formateurs, coachs, etc.

En Polynésie français, les épreuves se déroulent à la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM). Les prochaines auront lieu le 21 octobre à 13 heures.


Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 9 Juillet 2015 à 15:42 | Lu 1443 fois