Le jour et la nuit,Te po e te ao, vus par Devienne


TAHITI, le 24 mars 2022 - L’artiste Louis Devienne propose une nouvelle exposition intitulée Te po e te ao. Il offre sa vision du jour et de la nuit. Une collection de 50 tableaux, des scènes de vie dans une palette de bleu et de pourpre qu’il n’avait encore jamais proposée.

L’équipe de la galerie Au Chevalet, qui accueille cette année encore l’artiste Louis Devienne, annonce : "Il propose une collection magnifique avec des scènes de vie dans une belle palette de bleu et de pourpre qu’on ne lui connaissait pas encore…." Au total, l’exposition intitulée Te po e te ao, le jour et la nuit, compte 50 toiles dont de grands formats.

À la recherche de sa nuit

"Faire autre chose sans se répéter", tel est le précepte de Louis Devienne qui, d’année en année, fait évoluer son travail tout en gardant sa personnalité. Au long de l’année 2021, il a franchi un cap, il a osé chercher sa nuit. "Je voulais en faire depuis un moment, mais comment la trouver ? Comment trouver ma nuit ?" Cette nuit qui évoque l’absence du jour, mais aussi qui caractérise son créateur. Pour la trouver, Louis Devienne a démarré avec un fond sombre et a choisi de "monter toutes les autres couleurs pour rééquilibrer l’ensemble". Tous ces tableaux arborent, depuis, des couleurs plus intenses, ils dégagent une harmonie différente. "La nuit m’a surpris". Emballé, Louis Devienne a retrouvé le plaisir de peindre.

Il est par ailleurs revenu à un trait de contour noir, a abandonné les personnages de forte corpulence et a laissé l’environnement prendre le dessus. Femmes et hommes sont mis en scène, mais ne sont plus primordiaux. L’activité, les feuillages s’imposent. Et bien sûr, la nuit prend toute sa place.

L’empreinte de 10 ans en Afrique

Louis Devienne est né en Afrique, dans un petit village du Gabon précisément, où il a vécu dix années. Dix années dont il garde des couleurs, des teintes, des nuances. À 13 ans, celui qui était destiné à une carrière d’ingénieur comme son père, décroche son baccalauréat. L’année suivante, il entre à l’école des mines. Mais la voie qui se dessine ne l’emballe pas.

Un jour, il accompagne une amie à la Villa Arson à Nice. Elle doit y passer le concours d’entrée de cette école pilote internationale de beaux-arts. "J’ai eu un coup de cœur", résume le peintre comme s’il revivait cet instant. "Un coup de cœur pour les gens qu’il y avait là, les drôles de gueules, les professeurs bizarres." Il s’aventure dans les expositions de la villa. "C’était un jour de concours, on était assez libre, j’ai trouvé ça curieux qu’on puisse gagner sa vie avec ce que je voyais là, avec par exemple un tas de sable, une pelle dedans et un texte attenant."

Le jour-même, à l’improviste, il demande à passer le concours. "Il restait de la place, j’ai passé les épreuves écrites à la suite de quoi, j’ai été admis à l’oral. Là je savais que c’était fait." Les études ont duré cinq ans. Pour autant, il n’était toujours pas question pour lui de faire carrière dans l’art. Aujourd’hui encore, celui qui accepte de se considérer comme un artiste depuis quelques années seulement, voit son parcours comme une suite de hasards. "Ce sont des rencontres et situations qui m’ont ramené à la peinture car j’ai essayé de la quitter à plusieurs reprises !"

Un fidèle du Chevalet

Il est arrivé à Tahiti en 1996, pensant simplement rendre visite à sa mère polynésienne. "En fait, elle m’avait pris un billet aller simple." Pendant son séjour, auquel il voulait mettre fin après avoir gagné un peu d’argent, Louis Devienne a rencontré le galeriste Patrick Van Nuffelen. Croyant en ses talents, Patrick Van Nuffelen lui a ouvert sa galerie et lui a appris le métier.

Depuis, le peintre raconte sa Polynésie. Il décrit les scènes et personnages du quotidien, celles et ceux qui l’entourent et "que malheureusement beaucoup ne voient plus". Il peint les "invisibles". Sa première exposition à la galerie Au Chevalet a eu lieu en 2011. Selon l’artiste ce sont "20 années de collaboration de respect, confiance et de fidélité réciproques".

Pratique

Du 26 mars au 2 avril à la galerie Au Chevalet. Horaires le lundi de 13h30 à 17h30, mardi, mercredi, jeudi : de 8 heures à midi et de 13h30 à 17h30, le vendredi de 8 heures à midi et de 13h30 à 16h30, le samedi de 8 heures à midi.
Vernissage autour d’un brunch samedi matin, le 26 mars.
Entrée libre.

Contacts

Tél. : 40 42 12 55 ou 87 77 52 06
Mail : au.chevalet@gmail.com

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 24 Mars 2022 à 21:05 | Lu 924 fois