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Le groupe Wane bannit la vaisselle en plastique


Tahiti, le 21 avril 2021 - En bois, en carton ou en pulpe de canne : la vaisselle à usage unique vendue dans les enseignes du groupe Wane sera désormais en matière écoresponsable. De quoi éviter l’importation de plus de 23 tonnes de plastique.

Preuve que la prise de conscience d’une pollution incontrôlée au plastique gagne l’industrie agroalimentaire du fenua, le groupe Wane arrête dès aujourd’hui la vente de vaisselle en plastique dans ses enseignes Carrefour, Champion et Easy market. En cette journée internationale de la Terre, le choix du 22 avril n’a rien d’anodin pour le lancement de cette initiative forte. “Il n’y aura plus que de la vaisselle soit réutilisable, comme le bois et le carton, soit compostable à domicile à base de pulpe de canne“, précise Maguelone Calvas, responsable innovation sociétale dans le groupe. 

L’occasion pour le groupe de présenter sa stratégie de développement durable formalisée sous le label Act For Fenua. “Mieux manger“, “préserver l’environnement“ et “agir pour la communauté“  : le label se décline ainsi en trois axes. Mais si le groupe donne le top départ officiel aujourd’hui, la directrice du groupe, Nancy Wane, a fait depuis quelques années déjà du développement durable l’un de ses chevaux de bataille. “Elle veut mettre les moyens en place pour amorcer cette transition“ souligne Maguelone.

Paraffine et cire végétale

Ainsi, les sacs Vegeos biosourcés –censés se désintégrer rapidement– ont remplacé les sacs en plastique en 2018, suivi du papier d’emballage à la coupe désormais à base de paraffine et de cire végétale. Plus récemment, on a vu les barquettes en pulpe de canne faire leur apparition dans certaines enseignes. Et notamment du côté des bars à salade de Easy Market. Aussi appelée “bagasse“, le résidu de la canne à sucre après extraction du suc demande cependant un certain savoir-faire qui s’importe forcément et au prix fort. Un surcoût qui n’est pas systématiquement répercuté sur le consommateur. C’est le cas pour les sacs et les papiers d’emballage.  

“Ces deux produits coûtent chers, mais c’est le groupe qui absorbe la totalité du surcoût, d'autant qu'’ils sont mis à la disposition des clients gratuitement“, précise Estelle Derollez, responsable marketing et communication du groupe. Et si les sacs Vegeos ne peuvent pas se targuer d’être totalement biodégradables, l’alternative a quand même permis d’éviter à une quarantaine de tonnes de sacs en plastique de se répandre dans la nature.

Sur certaines références pourtant, une petite inflation est incontournable. A l’instar d’un lot de 50 assiettes Carrefour, on note au prix de vente un écart de 4% entre un lot d'assiettes en plastique (460 Fcfp) et en carton blanc (480 Fcfp). Soit 20 francs de plus pour s’affranchir du plastique. “Nous faisons le maximum pour maintenir une entrée de gamme sur chaque besoin“, assure Maguelone.

300 références

La nouvelle mesure devrait en tout cas mettre un coup d’arrêt à l’importation annuelle de 23,4 tonnes de plastique sur plus de 300 références de vaisselles. Pour la responsable innovation sociétale, “il s’agit d’une démarche volontaire, en avance sur la réglementation locale“.

Et c’est d’ailleurs l’un des axes sur lequel le groupe travaille depuis quelques années. “On a commencé par supprimer les sacs en plastique, remplacé par des sacs cabas, on a ensuite supprimé les sacs plastique dans les rayons fruits et légumes, et introduit le vrac“ énumère Maguelone. Dans sa chasse au plastique, le groupe a également lancé depuis 2019 un système de tupperware consigné avec le logo de l’enseigne. “On est toujours à la recherche de solutions, pour éliminer au fur et mesure le plastique, poursuit la responsable. Mais ces alternatives sont souvent un peu plus chères que le plastique et mobilisent un certain investissement en recherche et développement. Nous voulons malgré tout investir dans des solutions“.

Prochaine ambition du groupe, s’attaquer à d’autres emballages uniques tout au long de la chaîne d’approvisionnement. “On cherche à les réduire, même si c’est très compliqué, concède Maguelone. Petit à petit des alternatives émergent, mais il faut les tester avant de les appliquer à plus grandes échelles, ce qui implique de pouvoir s’approvisionner…“ Ce qui s’avère délicat, vu les embouteillages massifs de navires occasionnant d'importants retards de livraison.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Jeudi 22 Avril 2021 à 18:22 | Lu 4579 fois