Le gouvernement s'essaye au handicap


Petit tour en chaise roulante pour le gouvernement, à l'occasion de la journée internationale du Handicap.
Tahiti, le 4 décembre 2023 – Au lendemain de la journée internationale du handicap, le président Moetai Brotherson et son gouvernement ont tenu à expérimenter les difficultés que peuvent rencontrer les personnes à mobilité réduite dans les rues de Papeete. Une immersion en chaise roulante bien plus exigeante qu'il n'y parait.
 
Sensibilisé à la situation des personnes porteuses de handicap, le gouvernement Brotherson s'est toujours inscrit dans une démarche inclusive à ce sujet. Pour preuve, la nomination dès le début de sa mandature de Nathalie Salmon-Hudry au poste de déléguée interministérielle au handicap et à l’inclusion. Un symbole fort pour la communauté du handicap, bien souvent oubliée des grandes politiques publiques du Pays. Et ce lundi, au lendemain de la journée internationale du Handicap, le gouvernement a une nouvelle fois tenu à montrer son implication sur ces problématiques au travers d'une immersion sur le terrain.
 
L'objectif : se rendre à la gare maritime en chaise roulante depuis la présidence, et expérimenter l'accessibilité des voies de circulation piétonne aux personnes à mobilité réduite. Et si l'ambiance était au beau fixe au départ, les membres du gouvernement ont vite déchanté face à la réalité du terrain. Et pour cause. Le moindre petit obstacle et le convoi était arrêté : pente douce ascendante, gravier, petite bute… autant de choses invisibles aux yeux des personnes valides, qui pourtant représentent une épreuve pour les personnes victimes de handicap moteur.
 
“Si on a galéré ? C'est un euphémisme ! Moi j'ai cru que j'allais mourir trois ou quatre fois durant le parcours”, a ironisé Moetai Brotherson, exténué à l’issue de l'expérience. “Outre l'effort physique auquel nous ne sommes évidemment pas habitués, le moindre obstacle, la moindre brindille, la moindre aspérité dans le sol, et ça devient très compliqué de circuler en chaise roulante. De plus, nous n'avons pas vraiment pu faire l'exercice dans des conditions réelles, puisque nous avons été accompagnés par les membres du Service d'accueil et de sécurité (SAS). Les personnes à mobilité réduite, elles, sont souvent seules, et mettent leur vie en danger alors qu'elles essayent tout simplement de se rendre d'un point A à un point B. C'est quelque chose dont il faut prendre conscience, et c'est de notre responsabilité, la société, de faire ce qu'on peut pour les aider. Très bientôt, vous verrez sur le front de mer de nouveaux aménagements dans ce sens”, a ainsi promis le président de la Polynésie française.  

Papeete devra revoir sa copie en terme d'aménagements dédiés aux PMR.

Rédigé par Wendy Cowan le Lundi 4 Décembre 2023 à 17:18 | Lu 3401 fois