Le gouvernement opposé à la "déréglementation" des PPN


PAPEETE, le 3 avril 2019. Le gouvernement a indiqué ce mercredi, par communiqué, qu'il ne souhaitait pas déréglementer le dispositif des PPN. Mardi, l’Autorité de la concurrence a recommandé de supprimer les PPN.



Dans un avis rendu mardi, l’Autorité polynésienne de la concurrence recommande au gouvernement de supprimer la réglementation permanente sur les Produits de première nécessité (PPN) "ou à défaut de profondément la réformer".

Le gouvernement n'a pas tardé à réagir. Par communiqué, ce mercredi, il a indiqué que "cet avis n’est absolument pas partagé par le gouvernement qui se déclare totalement opposé à une telle hypothèse qui ne prend nullement en compte la réalité quotidienne des populations les moins favorisées, et encore moins celle des habitants des îles."

"Le raisonnement de l’APC selon lequel la déréglementation des prix pourrait être favorable au consommateur n’est absolument pas étayé. La sortie du régime des PPN implique que ces produits seraient soumis à la TVA et aux droits d’entrée, ce qui entraînerait évidemment une augmentation des prix à la consommation", indique le gouvernement qui ajoute : "La méconnaissance des réalités de terrain de la part de l’APC est flagrante lorsqu’elle recommande que le transport vers les îles des produits qui seraient sortis des PPN soit assuré par la flottille administrative. Voilà donc une autorité de la concurrence qui préconise un monopole public des transports qui remettra en cause la survie des compagnies privées ! Quelle cohérence ?"

Le gouvernement conclut en affirmant qu'il "n’a pas attendu que l’APC rende son avis pour agir en faveur d’une refonte des PPN, avec pragmatisme, et en fonction d’intérêts économiques et sanitaires et rappelle également que le taux d’inflation en Polynésie est quasiment nul, les prix étant maîtrisés".

Dans le commerce, les Produits de première nécessité sont reconnaissables à leur étiquette rouge. Dans la liste des articles rassemblés sous cette nomenclature, on compte les cuisses de poulet, l'entrecôte, les laits infantiles, les beurres en boîte, les yaourts nature, les pois secs, les pétales de maïs, les cafés instantanés, l'eau de source locale, les huiles de tournesol, la sauce tomate en conserve, les ampoules LED, le papier hygiénique, le liquide vaisselle, l'eau de javel de fabrication locale, etc. Au total la trentaine de produits concernés représentent près de 13 milliards Fcfp annuellement en valeur d'importation (CAF). Des produits exonérés de droits à l’importation. Chaque année cela génère autour de 1,5 milliard de manque à gagner fiscal pour le Pays ; exonérés de TVA ; et dont le fret interinsulaire est pris en charge par la collectivité pour un coût annuel de l’ordre de 500 millions de francs.

le Mercredi 3 Avril 2019 à 18:08 | Lu 1367 fois