Crédit Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 16/05/2023 - Les industriels de l'agroalimentaire sont convoqués mercredi à Bercy par le gouvernement, qui les presse de renégocier avec les supermarchés afin de faire baisser au plus vite des prix très élevés en rayons.
Si, au début de la guerre en Ukraine, certains industriels "ont vite répercuté la hausse (des prix des céréales ou de l'énergie, NDLR), ils ont moins vite répercuté la baisse" récente de certains cours, a déploré Emmanuel Macron lundi sur TF1, les appelant à "rouvrir les négociations" commerciales avec la grande distribution.
"L'objectif c'est qu'on absorbe cette inflation (alimentaire) d'ici à l'automne", a ajouté le président de la République, une inflation mesurée à près de 15% sur un an en avril.
Chaque année, les prix des produits vendus aux supermarchés sont fixés à l'issue d'une période de négociation. Celle pour 2023, achevée le 1er mars, a abouti à une hausse moyenne d'environ 10% des prix payés par les enseignes aux industriels.
Ces derniers réclamaient depuis des mois des hausses de tarifs pour tenir compte de l'augmentation de leurs coûts de production (énergie, transports, matières premières, emballages...). Mais depuis, les coûts de certaines matières premières agricoles ou de l'énergie ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser.
Le gouvernement martèle donc depuis quelques semaines que les industriels doivent revoir à la baisse le prix de vente de leurs yaourts, fromages ou pâte à tartiner aux supermarchés.
En cas de refus, "nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l'instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs", avait averti le ministre de l'Economie Bruno Le Maire la semaine dernière.
Brasseries et charcutiers en difficulté
Face à trois membres du gouvernement - le ministre de l'Economie, le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure, et la ministre déléguée notamment au Commerce, Olivia Grégoire - ce sont les représentants de l'Ania, la principale organisation des industriels de l'agroalimentaire et de l'Ilec, qui porte la voix des industriels des grandes marques nationales (Coca-Cola, Danone, L'Oréal ou Nestlé), qui sont attendus à Bercy mercredi.
Ils ont déjà fait savoir que les industriels étaient prêts à rediscuter au cas par cas, mais qu'il ne pouvait pas y avoir "des renégociations sur tous les produits", avait assuré Jean-Philippe André, le président de l'Ania.
Mardi, le syndicat Brasseurs de France soulignait auprès de l'AFP que les coûts de production (verre, emballages) "restent à des niveaux très élevés", et que les tarifs de l'énergie ont été "multipliés par quatre" pour certaines PME, qui ont renouvelé leurs contrats en fin d'année, quand les cours étaient à des niveaux bien supérieurs.
Les entreprises de charcuterie-traiteur, par la voix de leur fédération (FICT), ont aussi fait part mardi de leurs craintes que de telles renégociations les mettent "davantage en péril", alors que le prix des pièces de découpe de porc qu'ils utilisent enregistre une nouvelle augmentation de "15 à 20% depuis le début de l'année".
Nommer ceux qui "abusent"
Dans un courrier adressé début mai à Bruno Le Maire, l'Ilec disait vouloir saisir "toute opportunité de restituer du pouvoir d'achat à ses consommateurs", mais prévenait que les renégociations de prix devraient se faire dans le cadre des clauses de révision, qui figurent dans les contrats déjà signés.
Or, selon les distributeurs, tous les contrats ne comportent pas ces clauses, faute d'accord en mars sur leurs modalités.
Ces joutes verbales se font sous l'oeil inquiet des agriculteurs, qui craignent toujours que les guerres des prix se fassent au détriment de leurs propres revenus.
Sur RTL lundi, le nouveau président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a appelé le gouvernement à nommer ceux qui "abusent".
Il a aussi averti que, dans tous les cas, les prix ne reviendraient pas à leurs niveaux d'avant-crise, un point sur lequel il s'accorde avec le plus médiatique représentant des supermarchés, Michel-Edouard Leclerc.
Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, leader du secteur, dit s'attendre à un pic d'inflation "fin juin".
Si, au début de la guerre en Ukraine, certains industriels "ont vite répercuté la hausse (des prix des céréales ou de l'énergie, NDLR), ils ont moins vite répercuté la baisse" récente de certains cours, a déploré Emmanuel Macron lundi sur TF1, les appelant à "rouvrir les négociations" commerciales avec la grande distribution.
"L'objectif c'est qu'on absorbe cette inflation (alimentaire) d'ici à l'automne", a ajouté le président de la République, une inflation mesurée à près de 15% sur un an en avril.
Chaque année, les prix des produits vendus aux supermarchés sont fixés à l'issue d'une période de négociation. Celle pour 2023, achevée le 1er mars, a abouti à une hausse moyenne d'environ 10% des prix payés par les enseignes aux industriels.
Ces derniers réclamaient depuis des mois des hausses de tarifs pour tenir compte de l'augmentation de leurs coûts de production (énergie, transports, matières premières, emballages...). Mais depuis, les coûts de certaines matières premières agricoles ou de l'énergie ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser.
Le gouvernement martèle donc depuis quelques semaines que les industriels doivent revoir à la baisse le prix de vente de leurs yaourts, fromages ou pâte à tartiner aux supermarchés.
En cas de refus, "nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l'instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs", avait averti le ministre de l'Economie Bruno Le Maire la semaine dernière.
Brasseries et charcutiers en difficulté
Face à trois membres du gouvernement - le ministre de l'Economie, le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure, et la ministre déléguée notamment au Commerce, Olivia Grégoire - ce sont les représentants de l'Ania, la principale organisation des industriels de l'agroalimentaire et de l'Ilec, qui porte la voix des industriels des grandes marques nationales (Coca-Cola, Danone, L'Oréal ou Nestlé), qui sont attendus à Bercy mercredi.
Ils ont déjà fait savoir que les industriels étaient prêts à rediscuter au cas par cas, mais qu'il ne pouvait pas y avoir "des renégociations sur tous les produits", avait assuré Jean-Philippe André, le président de l'Ania.
Mardi, le syndicat Brasseurs de France soulignait auprès de l'AFP que les coûts de production (verre, emballages) "restent à des niveaux très élevés", et que les tarifs de l'énergie ont été "multipliés par quatre" pour certaines PME, qui ont renouvelé leurs contrats en fin d'année, quand les cours étaient à des niveaux bien supérieurs.
Les entreprises de charcuterie-traiteur, par la voix de leur fédération (FICT), ont aussi fait part mardi de leurs craintes que de telles renégociations les mettent "davantage en péril", alors que le prix des pièces de découpe de porc qu'ils utilisent enregistre une nouvelle augmentation de "15 à 20% depuis le début de l'année".
Nommer ceux qui "abusent"
Dans un courrier adressé début mai à Bruno Le Maire, l'Ilec disait vouloir saisir "toute opportunité de restituer du pouvoir d'achat à ses consommateurs", mais prévenait que les renégociations de prix devraient se faire dans le cadre des clauses de révision, qui figurent dans les contrats déjà signés.
Or, selon les distributeurs, tous les contrats ne comportent pas ces clauses, faute d'accord en mars sur leurs modalités.
Ces joutes verbales se font sous l'oeil inquiet des agriculteurs, qui craignent toujours que les guerres des prix se fassent au détriment de leurs propres revenus.
Sur RTL lundi, le nouveau président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a appelé le gouvernement à nommer ceux qui "abusent".
Il a aussi averti que, dans tous les cas, les prix ne reviendraient pas à leurs niveaux d'avant-crise, un point sur lequel il s'accorde avec le plus médiatique représentant des supermarchés, Michel-Edouard Leclerc.
Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, leader du secteur, dit s'attendre à un pic d'inflation "fin juin".