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"Le gouvernement Fritch ira jusqu’au bout de sa mandature", assure Marcel Tuihani


"Le gouvernement Fritch ira jusqu’au bout de sa mandature", assure Marcel Tuihani
PAPEETE, 3 février 2015 - Le président de l'Assemblée de la Polynésie française assure qu'en dépit des craintes du patronat le gouvernement Fritch sera accompagné par la majorité Tahoera'a jusqu'à la fin de la mandature, en 2018.

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Quel est votre sentiment après l’interpellation du patronat polynésien aux élus de l’Assemblée ?

Marcel Tuihani : Ils ont raison d’appeler les élus à assumer leurs responsabilités. Et je tiens à les rassurer : nous assumons nos responsabilités. Mais il n’y a pas de commune mesure entre ce qui se passe en ce moment et l’instabilité que nous avons connue de 2004 à 2011. Notre responsabilité est de ne pas entraver l’action du gouvernement. Et jusqu’à preuve du contraire, l’Assemblée n’entrave pas son action. Il nous appartient aussi d’être force de proposition. (…)

Justement, une proposition de résolution a été déposée la semaine dernière pour une révision du statut d’autonomie. Le patronat tente d'attirer l'attention sur des réalités plus terre-à-terre. Etait-ce si urgent ?

Marcel Tuihani : Ils ont raison. Mais je ne souhaite pas m’immiscer dans les prérogatives de l’exécutif. Je vous rappelle que nous avons adopté le budget primitif à la majorité des 38 élus du groupe. Nous avons soutenu les mesures de notre gouvernement. N’inversons pas les responsabilités : nous assumons le volet législatif et il nous appartient de proposer des évolutions législatives.
Je suis en effet d’accord avec les chefs d’entreprise. Ce qui compte, c’est la relance de notre économie. Le calendrier tel qu’il est proposé, convient-il aux acteurs économiques ? Il ne m’appartient pas d’y répondre. (…) Créations d’emploi, développement économique, relance… Ce sont des prérogatives du gouvernement. Nous avons adopté le budget. Nous avons assumé notre part de responsabilité. Il appartient au gouvernement de mettre en œuvre ce projet. (…) Nous observons, nous sommes inquiets comme tout le monde. La population est inquiète. (…)


Le patronat redoute la perspective d’un renversement prochain du gouvernement ?

Marcel Tuihani : Y a-t-il un texte proposé par le gouvernement qui a fait l’objet d’un refus catégorique de la majorité ? Il n’y en a pas. (…)

La relation entre la Présidence et l’Assemblée se trouve tout de même dans une situation inédite. De telles relations n’auraient jamais eu cours du temps de Gaston Flosse à la Présidence.

Marcel Tuihani : Mais je profite de l’occasion puisque l’on parle des inquiétudes du patronat et de situations inédites : c’est bien la première fois de l’histoire de l’Assemblée que le mois de janvier est un mois sans activité. La première fois. Il ne faut pas nous faire porter le mauvais rôle. On a voté toutes les propositions du gouvernement, même si elles se comptent sur les doigts d’une main. (…)
Lorsque j’entends les élus aujourd’hui, ils me disent tous que du temps de la Présidence de Gaston Flosse l’Assemblée était en effervescence permanente. Je vous l’affirme, après le vote du budget, plus rien ne s’est passé. Il ne m’appartient pas d’apporter un jugement de l’action du Président d’Edouard Fritch. Doit-on se mettre en vacances jusqu’à ce que des textes nous soient présentés. Je ne conçois pas notre rôle ainsi. Je me suis engagé en politique, non pas pour servir une personne mais pour apporter des solutions à notre population.


Teura Iriti affirme que le gouvernement restera en place jusqu’à la fin de la mandature en 2018. Cet avis est-il partagé par l’ensemble du Tahoera’a ?

Marcel Tuihani : Oui, par l’ensemble des membres du Tahoera’a dont son président. Le gouvernement actuel de M. Edouard Fritch ira jusqu’au bout de sa mandature. La majorité du Tahoera’a Huira’atira viendra en soutien lorsque les propositions de son gouvernement iront dans le bon sens, c'est-à-dire en accord avec le programme du parti : nous avons pris des engagements et il nous appartient de les tenir. (…) Nous sommes en soutien de notre gouvernement. Mais je le dis ; ne nous éloignons pas de nos engagements ; restons à l’écoute des gens, des familles en situation de précarité telles que nous n’en avons jamais vu dans notre pays. Il nous appartient de résoudre les problèmes de ces gens.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 3 Février 2015 à 18:15 | Lu 2089 fois