L'équipe du service international de la Chambre de commerce est là pour aider les exportateurs à naviguer le maquis administratif
Tahiti, le 27 juin 2020 - La CCISM organisait jeudi 25 juin une rencontre du Club export rassemblant les professionnels du commerce en ligne et les administrations. C’est le secteur de la bijouterie, en mal de débouchés, qui avait le plus de demandes à faire à l’administration pour accélérer et simplifier les procédures.
Le Club export existe depuis l’année dernière, une initiative de la Chambre de Commerce, d'Industrie des Services et des Métiers (CCISM). Il organise chaque trimestre une rencontre entre les professionnels de l’exportation et leurs interlocuteurs institutionnels principaux.
Ce jeudi 25 juin, c’est un thème très moderne qui a occupé les débats : "L'export via internet, les difficultés suite à la crise du Covid-19". Dans la salle, des professionnels de la bijouterie, des cosmétiques et de la perle : des secteurs très durement touchés par la disparition des touristes et le confinement de leurs clients asiatiques.
John Teroitaua, en charge du service international de la Chambre de commerce, explique que "les bijoutiers avaient l’habitude d’attendre les touristes, ils n’exportaient pas trop, ce sont les visiteurs qui exportaient les bijoux en quelque sorte. Mais comme il n’y a plus de touristes depuis quelques mois, certains n’ont fait aucune vente depuis mars dernier. Pour continuer à vivre ils se tournent en priorité vers la vente à distance."
ON NE S’INVENTE PAS EXPORTATEUR EN POLYNÉSIE
Pour les bijoutiers, créateurs et porteurs de projets peu habitués au mille-feuille administratif des procédures à l’export, la rencontre était informative mais frustrante. Ainsi, la démarche de déclaration à l’exportation simplifiée, mise en place depuis 2015 sous le doux nom de Formulaire CN22/CN23, ne s’applique pas… Aux perles brutes ou au mono’i, qui sont soumis à des déclarations (et taxations) spécifiques. Une exonération des taxes à l’exportation des perles a bien été décidée pour le reste de l’année 2020, mais pour les "besoins statistiques" du Pays, il faudra quand même faire toutes les déclarations en douanes et auprès des services en charge de la perle (quitte à embaucher un transitaire). Une opération qui rend l’exportation perles brutes en petites quantités très peu attrayante, un coup dur pour les négociants.
Le Club export existe depuis l’année dernière, une initiative de la Chambre de Commerce, d'Industrie des Services et des Métiers (CCISM). Il organise chaque trimestre une rencontre entre les professionnels de l’exportation et leurs interlocuteurs institutionnels principaux.
Ce jeudi 25 juin, c’est un thème très moderne qui a occupé les débats : "L'export via internet, les difficultés suite à la crise du Covid-19". Dans la salle, des professionnels de la bijouterie, des cosmétiques et de la perle : des secteurs très durement touchés par la disparition des touristes et le confinement de leurs clients asiatiques.
John Teroitaua, en charge du service international de la Chambre de commerce, explique que "les bijoutiers avaient l’habitude d’attendre les touristes, ils n’exportaient pas trop, ce sont les visiteurs qui exportaient les bijoux en quelque sorte. Mais comme il n’y a plus de touristes depuis quelques mois, certains n’ont fait aucune vente depuis mars dernier. Pour continuer à vivre ils se tournent en priorité vers la vente à distance."
ON NE S’INVENTE PAS EXPORTATEUR EN POLYNÉSIE
Pour les bijoutiers, créateurs et porteurs de projets peu habitués au mille-feuille administratif des procédures à l’export, la rencontre était informative mais frustrante. Ainsi, la démarche de déclaration à l’exportation simplifiée, mise en place depuis 2015 sous le doux nom de Formulaire CN22/CN23, ne s’applique pas… Aux perles brutes ou au mono’i, qui sont soumis à des déclarations (et taxations) spécifiques. Une exonération des taxes à l’exportation des perles a bien été décidée pour le reste de l’année 2020, mais pour les "besoins statistiques" du Pays, il faudra quand même faire toutes les déclarations en douanes et auprès des services en charge de la perle (quitte à embaucher un transitaire). Une opération qui rend l’exportation perles brutes en petites quantités très peu attrayante, un coup dur pour les négociants.
Par contre, une perle montée dans un bijou valant moins de 450 000 francs peut bénéficier de la démarche simplifiée (et des économies de d’argent correspondantes)… A condition que la valeur de la perle elle-même ne représente pas plus de la moitié du prix du bijou, un bon plan pour les artisans et bijoutiers-créateurs à condition de s’adapter aux conditions réglementaires. On ne s’invente pas exportateur en Polynésie !
Heureusement, les administrations sont à l’écoute et cherchent à nouer le dialogue avec les professionnels. Ainsi, les services phytosanitaires comme les douanes étaient présents à la rencontre et ont patiemment répondu à toutes les questions techniques du public. Les douanes en particulier rappellent qu’elles sont toujours disponibles pour répondre aux questions des professionnels. La Poste (Fare Rata) fait aussi des efforts, avec la mise en place d’enveloppes spécifiques permettant l’exportation simplifiée de petits paquets.
Heureusement, les administrations sont à l’écoute et cherchent à nouer le dialogue avec les professionnels. Ainsi, les services phytosanitaires comme les douanes étaient présents à la rencontre et ont patiemment répondu à toutes les questions techniques du public. Les douanes en particulier rappellent qu’elles sont toujours disponibles pour répondre aux questions des professionnels. La Poste (Fare Rata) fait aussi des efforts, avec la mise en place d’enveloppes spécifiques permettant l’exportation simplifiée de petits paquets.
Otahi Darmon, porteur de projet
Quel est ton projet ?
Donc nous travaillons dans le tourisme, plus particulièrement l’exportation. Là nous mettons en place un coffret dédié à tous les amoureux de la Polynésie dans le monde, la Tahiti BOX. Nous y mettrons des produits locaux, tous ce qui nous plaît et que l’on veut partager. Nous allons bientôt la lancer !
Comment as-tu trouvé la rencontre d’aujourd’hui ?
C’était très intéressant, nous avons pu voir qu’il y a beaucoup de déclarations à faire. Notre coffret sera vendu 5000 francs avec une dizaine de produits, et il va falloir faire une déclaration spécifique pour le mono’i, les perles, la nourriture… J’ai compté huit déclarations différentes à faire, pour chaque coffret, et il y en a des nouvelles qui se mettent en place. Ça devrait représenter une demi-heure de travail à chaque coffret. Ce qui serait sympa, c’est d’avoir une seule déclaration à faire pour tout le paquet. Je préférerais que les démarches soient simplifiée pour tout le monde plutôt que de devoir choisir les produits que je mets dans la Box, si j’ai un coup de cœur je veux pouvoir l’envoyer à mes clients dans le monde.
Est-ce que la logistique est un frein pour ton business ?
C’est quand même compliqué, ce sont des semaines d’attente pour le client. Il y a aussi le fait que le produit ne peut pas être retourné, ce qui est contraignant pour le client à l’achat, et pour nous s’il y a un problème on renvoie un produit neuf obligatoirement, donc on est perdants.
Penses-tu que le Covid-19 est un handicap pour ton projet ?
Non au contraire, la demande de certains produits a augmenté. En fait, les passionnés de la Polynésie qui sont habitués à venir, qui consomment nos produits uniquement sur place, ne peuvent plus prendre l’avion. Donc nous, avec ce coffret, nous pouvons leur envoyer directement ces produits, qui ne sont pas si faciles à faire venir dans leurs pays.
Donc nous travaillons dans le tourisme, plus particulièrement l’exportation. Là nous mettons en place un coffret dédié à tous les amoureux de la Polynésie dans le monde, la Tahiti BOX. Nous y mettrons des produits locaux, tous ce qui nous plaît et que l’on veut partager. Nous allons bientôt la lancer !
Comment as-tu trouvé la rencontre d’aujourd’hui ?
C’était très intéressant, nous avons pu voir qu’il y a beaucoup de déclarations à faire. Notre coffret sera vendu 5000 francs avec une dizaine de produits, et il va falloir faire une déclaration spécifique pour le mono’i, les perles, la nourriture… J’ai compté huit déclarations différentes à faire, pour chaque coffret, et il y en a des nouvelles qui se mettent en place. Ça devrait représenter une demi-heure de travail à chaque coffret. Ce qui serait sympa, c’est d’avoir une seule déclaration à faire pour tout le paquet. Je préférerais que les démarches soient simplifiée pour tout le monde plutôt que de devoir choisir les produits que je mets dans la Box, si j’ai un coup de cœur je veux pouvoir l’envoyer à mes clients dans le monde.
Est-ce que la logistique est un frein pour ton business ?
C’est quand même compliqué, ce sont des semaines d’attente pour le client. Il y a aussi le fait que le produit ne peut pas être retourné, ce qui est contraignant pour le client à l’achat, et pour nous s’il y a un problème on renvoie un produit neuf obligatoirement, donc on est perdants.
Penses-tu que le Covid-19 est un handicap pour ton projet ?
Non au contraire, la demande de certains produits a augmenté. En fait, les passionnés de la Polynésie qui sont habitués à venir, qui consomment nos produits uniquement sur place, ne peuvent plus prendre l’avion. Donc nous, avec ce coffret, nous pouvons leur envoyer directement ces produits, qui ne sont pas si faciles à faire venir dans leurs pays.
Sabine Lorillou, Tahiti Ocean Pearls
L’exportation de perles est une part importante de ton activité ?
En temps normal, l’essentiel de mon chiffre d’affaires est réalisé à l’export… Mais avec le Covid, mon activité est pratiquement arrêtée. Les acheteurs phares de la perle nue en gros sont tous confinés dans leurs pays. On parle du Japon, de la Chine et de Hong Kong essentiellement.Mais là il n’y plus d’avions, plus de chaîne logistique, les frontières sont fermées, tout est à l’arrêt. La réouverture des lignes aériennes en juillet permettra au moins de relancer les bijoutiers locaux, qui représentent 15 à 20 % de notre activité.
C’est simple d’exporter des perles de Tahiti ?
Pour les procédures, la plupart des gros clients viennent sur place récupérer les grosses quantité. Par contre c’est beaucoup plu compliqué pour les petites ou moyennes quantités, dès qu’il faut faire une expédition ça se corse. Il y a des problèmes de logistique terribles. Il y a des solutions sécurisées mais extrêmement coûteuses, comme les transporteurs expresse.
C’est vrai que la Poste était là aujourd’hui et de bonne composition, et elle ressort les enveloppes de valeur déclarée qui était vraiment un outil nécessaire. Pour le moment, nous devons faire faire une caisse en bois, la calibrer, mettre une ficelle spécifique avec un fil de fer, la fermer avec un cacher de cire à l’ancienne, éventuellement une fumigation au service phytosanitaire selon la destination, et après seulement on peut exporter quelques perles… Donc ça ne vaut vraiment pas le coup pour trois perles. Mais si la Poste nous remet le système des enveloppes à valeur déclarée, ça sera beaucoup plus souple !
En temps normal, l’essentiel de mon chiffre d’affaires est réalisé à l’export… Mais avec le Covid, mon activité est pratiquement arrêtée. Les acheteurs phares de la perle nue en gros sont tous confinés dans leurs pays. On parle du Japon, de la Chine et de Hong Kong essentiellement.Mais là il n’y plus d’avions, plus de chaîne logistique, les frontières sont fermées, tout est à l’arrêt. La réouverture des lignes aériennes en juillet permettra au moins de relancer les bijoutiers locaux, qui représentent 15 à 20 % de notre activité.
C’est simple d’exporter des perles de Tahiti ?
Pour les procédures, la plupart des gros clients viennent sur place récupérer les grosses quantité. Par contre c’est beaucoup plu compliqué pour les petites ou moyennes quantités, dès qu’il faut faire une expédition ça se corse. Il y a des problèmes de logistique terribles. Il y a des solutions sécurisées mais extrêmement coûteuses, comme les transporteurs expresse.
C’est vrai que la Poste était là aujourd’hui et de bonne composition, et elle ressort les enveloppes de valeur déclarée qui était vraiment un outil nécessaire. Pour le moment, nous devons faire faire une caisse en bois, la calibrer, mettre une ficelle spécifique avec un fil de fer, la fermer avec un cacher de cire à l’ancienne, éventuellement une fumigation au service phytosanitaire selon la destination, et après seulement on peut exporter quelques perles… Donc ça ne vaut vraiment pas le coup pour trois perles. Mais si la Poste nous remet le système des enveloppes à valeur déclarée, ça sera beaucoup plus souple !