Les militants du Tahoera’a lors du dernier congrès du parti, le 28 novembre 2015 à Vaitupa, Faa'a.
PAPEETE, 3 février 2016 - Le conseil politique du Tahoera’a Huiraatira a voté à l'unanimité mardi soir le soutien du parti à Alain Juppé lors de la primaire à droite, et pour les présidentielles 2017, sans pour autant adhérer au comité de soutien local que préside Tearii Alpha, un transfuge du parti.
La décision prise mardi soir par le conseil politique du Tahoera’a Huiraatira de soutenir Alain Juppé dans sa course pour les primaires à droite, en novembre prochain, doit encore être validée par le grand conseil puis par le congrès du parti. Le grand conseil pourrait avoir lieu dans les jours qui viennent.
Mais pour le congrès, aucune date n’est fixée pour l’instant. Gaston Flosse déclarait fin novembre dernier qu’il se tiendrait "courant 2016 : (…) un congrès de travail, pour réajuster le programme du Tahoera’a de mai 2013 et parler du nouveau statut de la Polynésie française".
Entre-temps le parti autonomiste va certainement tout tenter auprès de l’entourage du maire de Bordeaux pour se hisser localement en bonne place au sein du comité de soutien à Alain Juppé. L’équipe de campagne de l’ancien ministre d’Etat a désigné le tavana de Teva i Uta pour fonder le comité polynésien du "Cap AJ pour la France", faisant de lui son seul référent en Polynésie française. Mais on n’imagine assez mal le Tahoera’a Huiraatira s’investir pleinement dans la campagne pour la primaire à droite, derrière Juppé, pour la gloire d’un Tearii Alpha qui, il y a moins d’un an, faisait l’objet d’une sanction de démission d’office du parti en raison de sa proximité avec Edouard Fritch et qui, depuis, compte parmi ceux que Gaston Flosse qualifie de "traîtres".
La date non encore fixée du prochain congrès du parti orange, seule instance habilitée à entériner définitivement la décision prise mardi soir, offre au parti l’opportunité d’entretenir une sorte de flou en ouvrant la porte à un éventuel revirement de position.
Question d'appareil politique
Le Vieux Lion souhaite depuis plusieurs mois obtenir pour le Tahoera’a la mission d’animer le comité de soutien à Alain Juppé et ne désespère pas d'y parvenir, quitte à partager la vedette avec un transfuge du parti. Mais on conçoit mal une action sans contrepartie.
En attendant, le Tahoera’a déploie ses atouts dans le cadre d’une démonstration de force qui s’adresse d’ailleurs plus à Paris qu’aux Polynésiens : "Ce qui compte aujourd’hui, c’est l’organisation de la campagne (pour les primaires, ndlr) et je vous le demande : qui sont les véritables soutiens à Alain Juppé ?", sous-entendu "c’est nous !". "Sur ce sujet, la ligne du Tahoera’a n’a jamais changé", nous déclarait un cadre du parti, mardi matin, après avoir détaillé les handicaps d’un Tearii Alpha qui ne peut compter sur aucun appareil politique. Alpha aura certainement du mal à véhiculer son message de soutien à Alain Juppé, sans l’appui de militants à travers les archipels. Bien qu'il assure pouvoir disposer d'un référent dans chaque commune polynésienne, le nouveau parti d’Edouard Fritch, fondé le 20 février prochain, ne sera d’aucun secours : compte tenu de sa position, le Président ne se positionnera sans doute pas officiellement en faveur d'un candidat à la présidentielle de 2017 avant octobre prochain.
De son côté, le Tahoera’a dispose d’une belle machine de campagne qui a déjà démontré sa redoutable efficacité, en mai 2013 pour les territoriales. Mais nul n’est parfait, et en dépit de cet argument de poids, Paris semble ne pas souhaiter conjuguer - question d'image - avec un président de parti, Gaston Flosse, précédé par son illustre pedigree judiciaire, tout chiraquien pur jus et membre fondateur du RPR qu’il puisse être. Le fait de marteler son soutien à Alain Juppé depuis plusieurs mois n’y fera rien. Reste à savoir si la mise en avant de Marcel Tuihani pourra offrir le change.
La décision prise mardi soir par le conseil politique du Tahoera’a Huiraatira de soutenir Alain Juppé dans sa course pour les primaires à droite, en novembre prochain, doit encore être validée par le grand conseil puis par le congrès du parti. Le grand conseil pourrait avoir lieu dans les jours qui viennent.
Mais pour le congrès, aucune date n’est fixée pour l’instant. Gaston Flosse déclarait fin novembre dernier qu’il se tiendrait "courant 2016 : (…) un congrès de travail, pour réajuster le programme du Tahoera’a de mai 2013 et parler du nouveau statut de la Polynésie française".
Entre-temps le parti autonomiste va certainement tout tenter auprès de l’entourage du maire de Bordeaux pour se hisser localement en bonne place au sein du comité de soutien à Alain Juppé. L’équipe de campagne de l’ancien ministre d’Etat a désigné le tavana de Teva i Uta pour fonder le comité polynésien du "Cap AJ pour la France", faisant de lui son seul référent en Polynésie française. Mais on n’imagine assez mal le Tahoera’a Huiraatira s’investir pleinement dans la campagne pour la primaire à droite, derrière Juppé, pour la gloire d’un Tearii Alpha qui, il y a moins d’un an, faisait l’objet d’une sanction de démission d’office du parti en raison de sa proximité avec Edouard Fritch et qui, depuis, compte parmi ceux que Gaston Flosse qualifie de "traîtres".
La date non encore fixée du prochain congrès du parti orange, seule instance habilitée à entériner définitivement la décision prise mardi soir, offre au parti l’opportunité d’entretenir une sorte de flou en ouvrant la porte à un éventuel revirement de position.
Question d'appareil politique
Le Vieux Lion souhaite depuis plusieurs mois obtenir pour le Tahoera’a la mission d’animer le comité de soutien à Alain Juppé et ne désespère pas d'y parvenir, quitte à partager la vedette avec un transfuge du parti. Mais on conçoit mal une action sans contrepartie.
En attendant, le Tahoera’a déploie ses atouts dans le cadre d’une démonstration de force qui s’adresse d’ailleurs plus à Paris qu’aux Polynésiens : "Ce qui compte aujourd’hui, c’est l’organisation de la campagne (pour les primaires, ndlr) et je vous le demande : qui sont les véritables soutiens à Alain Juppé ?", sous-entendu "c’est nous !". "Sur ce sujet, la ligne du Tahoera’a n’a jamais changé", nous déclarait un cadre du parti, mardi matin, après avoir détaillé les handicaps d’un Tearii Alpha qui ne peut compter sur aucun appareil politique. Alpha aura certainement du mal à véhiculer son message de soutien à Alain Juppé, sans l’appui de militants à travers les archipels. Bien qu'il assure pouvoir disposer d'un référent dans chaque commune polynésienne, le nouveau parti d’Edouard Fritch, fondé le 20 février prochain, ne sera d’aucun secours : compte tenu de sa position, le Président ne se positionnera sans doute pas officiellement en faveur d'un candidat à la présidentielle de 2017 avant octobre prochain.
De son côté, le Tahoera’a dispose d’une belle machine de campagne qui a déjà démontré sa redoutable efficacité, en mai 2013 pour les territoriales. Mais nul n’est parfait, et en dépit de cet argument de poids, Paris semble ne pas souhaiter conjuguer - question d'image - avec un président de parti, Gaston Flosse, précédé par son illustre pedigree judiciaire, tout chiraquien pur jus et membre fondateur du RPR qu’il puisse être. Le fait de marteler son soutien à Alain Juppé depuis plusieurs mois n’y fera rien. Reste à savoir si la mise en avant de Marcel Tuihani pourra offrir le change.