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Le diabète touche au moins 11% de la population du fenua


La Direction de la Santé organise une semaine d’information et de sensibilisation dédiée à la lutte contre le diabète du 11 au 17 novembre prochains. Cette maladie non transmissible affecte au moins 13 000 personnes en Polynésie française et a coûté en 2012 près de 3 milliards Fcfp à la collectivité.

"Nous sommes tous acteurs de notre santé. Les problèmes ne relèvent pas exclusivement de la responsabilité collective", annonce Yolande Mou, directrice par intérim de la Direction de la Santé alors que son service s’apprête, du 11 au 17 novembre, à consacrer à l’organisation de l’édition 2013 de la semaine du Diabète un quart des 20 millions Fcfp de son maigre budget annuel de prévention.

Dépistage, information, sensibilisation : dans les cinq archipels de Polynésie, toutes les structures du réseau de santé publique se joignent à la manifestation.

Sur le territoire, le diabète est un problème de santé publique : 11% des personnes de plus de 18 ans se déclarent un diabète connu, soit en valeur relative 2,5 fois plus qu’en France métropolitaine. Et on estime l’effectif de la population atteinte de cette maladie non transmissible de 13 à 15 000 personnes dont la moitié porteuse d’une pathologie chronique.
L’alimentation à l’occidentale, toujours plus riche en gras saturés, en sucres raffinés et pauvre en fibres alimentaires et produits frais est souvent retenue comme un des facteurs principaux d’apparition du diabète et de l’obésité. L’inactivité physique, la sédentarité se chargent du reste.

Nécessaire prévention

Pour la CPS, les maladies liées à l’obésité, aux complications de problèmes cardiovasculaires et au diabète, sont à l’origine de 3 000 nouveaux allocataires en longue maladie chaque année. Et la Caisse de prévoyance sociale observe une augmentation moyenne de cet effectif de l'ordre de 6% par an depuis 2003 alors que nombre des patients suivis en longue maladie a été multiplié par quatre en 20 ans.

Le traitement des diabétique en longue maladie représente la moitié des dépenses de longues maladies faites par la Caisse et un coût en 2012 de près de 3 milliards Fcfp dans un contexte où les budgets alloués par le Pays aux actions de prévention ont été divisés par quatre en trois ans.

En Polynésie française, l’Etablissement public chargé de la prévention, l’Epap, a définitivement fermé en décembre 2010, après 8 ans d’une activité en faveur de la prévention dont on peine à sentir la pertinence. L’établissement semble avoir été dévoyé de ses mission originelles pour devenir au fil des ans "un tiroir caisse autour duquel s’aiguisent des appétits personnels à des fins d’influence politique", dénonçait la représentante Tahoera’a Huira’atira Armelle Merceron en 2005. L’Epap a englouti près de 12 milliards Fcfp en 8 ans et les taxes créées pour financer les actions de prévention en Polynésie française (taxes sur les boissons sucrées, les alcools, le tabac, etc) terminent aujourd'hui noyées dans le budget général du Pays.
La question de l’effort que la collectivité est prête à consacrer à la prévention demeure.


Dépistage gratuit

Durant la semaine du 11 au 17 novembre, plus de 80 lieux d’information et de dépistage gratuit de l’obésité et du diabète chez l’adulte seront installés sur l’ensemble du territoire, notamment dans les structures de santé publique, tels que dispensaires, centres médicaux, infirmeries, postes de secours et à la Maison du diabétique, rue Cook à Papeete.
Un dépistage précoce du diabète est fondamental car il permet la mise en place précoce d’un traitement efficace. Il s’agit d’une maladie chronique. Une fois installé, le diabète ne se guérit pas. On peut le contrôler grâce à la médication, une activité physique régulière et une alimentation équilibrée.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 7 Novembre 2013 à 15:06 | Lu 1788 fois