Le développement du tourisme version "Nature humaine"


La stratégie de développement touristique vise à s'appuyer sur une certaine authenticité de la destination Polynésie. Pourtant pour l'instant, 80% des touristes transitent ou séjournent à Bora Bora. L'objectif du Pays, fixé l'an dernier était d'arriver à 300 000 touristes en 2018.
PAPEETE, le 26 octobre 2015. Etat des lieux effectué en 2015, analyse des forces et des faiblesses du principal secteur d'activités, comment s'orientera le tourisme dans le budget 2016 du Pays ?

Le développement du tourisme en Polynésie se fera sur cinq ans entre 2015 et 2020 précise le chapitre "Mission tourisme" issu du rapport du débat des orientations budgétaires. Comme annoncé il y a quelques semaines, le plan de cette stratégie comporte plus de 134 actions articulées autour de trois axes : affirmer la destination par des actions de promotion; mettre en place les conditions de développement du tourisme avec une structuration des activités du secteur, des formations pour professionnaliser les acteurs, des labellisations et enfin restructurer la gouvernance c'est-à-dire organiser la concertation des structures publiques du tourisme.

Bref, des généralités qu'on n'imagine même pas qu'elles ne soient pas déjà mises en place dans un territoire qui tire du tourisme la plupart de ses recettes économiques. Mais, sans doute, que ça va déjà mieux en le disant… "Ce plan d’actions est interministériel. Il propose une véritable cohérence de l’action gouvernementale et de celle du secteur privé en faveur du développement du secteur phare de notre économie".

Pour avoir un peu plus de concret dans ce plan d'actions, il faut poursuivre la lecture du chapitre. Ainsi on découvre que l'une des idées est "une révision des missions, rôles et interactions de chacun des acteurs est nécessaire, et conduira inévitablement à une refonte des organisations, des instances de pilotage des politiques touristiques et impliquera nécessairement des adaptations réglementaires". La première d'entre elles pourrait fort être l'annualisation du temps de travail. "A minima, l'autorisation de cycles souples et spécifiques sera envisagée". De même, l'ouverture des commerces le dimanche et les jours fériés constitue un gain d'attractivité évident dans les zones touristiques, "un aménagement du code du travail visant à favoriser ces ouvertures le dimanche devra être initié".

Pour mieux appréhender la gouvernance de la politique du tourisme on apprend aussi qu'une restructuration du Service du tourisme en Agence de développement du tourisme va s'opérer. Et que deux nouvelles entités: l'Observatoire du tourisme et le Comité de pilotage du tourisme y seront intégrées. "Les coûts de création et de fonctionnement de ces entités seront évalués en cours d’exercice et feront l’objet d’ajustements budgétaires. En tout état de cause, l’objectif est de ne pas créer de structures dotées de moyens propres mais de s’appuyer sur l’agence de développement du tourisme, légèrement redimensionnée, pour en assurer la gestion et le secrétariat".

Pour ce qui est du retour sur investissement de ce secteur phare de l'économie polynésienne qu'est le tourisme, on apprend que "la fiscalité liée au tourisme sera repensée et modernisée, dans la perspective d’une contribution plus équitable et mieux répartie". Enfin une vérité de Lapalisse supplémentaire : afin que la Polynésie puisse augmenter ses revenus issus du tourisme il faut "une croissance, à la fois, de la fréquentation touristique et de la consommation par touriste".


1,5 milliard

C'est la somme inscrite dans le budget 2016 du Pays pour le programme animation et promotion du tourisme. Cette somme se décompose en 80 millions de Fcfp pour le fonctionnement et 1,4 milliard de subventions (dont 460 millions pour le GIE Tahiti Tourisme, 900 millions de Fcfp pour assurer la promotion du tourisme et 40 millions versés à des associations et autres organismes privés). Ce sera en 2016 un peu moins qu'en 2015 avec 1,6 milliard de dépenses sur le même poste dont 702 millions de Fcfp accordés au GIE Tahiti Tourisme.

Quelques actions clés chiffrées

• entretien et au gardiennage des sites, pour un montant en fonctionnement de 67,277 millions
• signalétique et remise à niveau des sites touristiques, pour un montant en investissement de 40 millions
• sécurisation des chemins de randonnée à Tahiti, pour un montant en investissement de 147 millions
• construction d’un Fare Natura à Moorea pour un montant d’investissement de 700 millions
• réhabilitation des sites de surf à Tahiti, pour un montant en investissement de 20 millions
• développement de marinas aux Iles Sous-le-Vent et d’ancrages écologiques dans les autres archipels pour un montant en investissement de 410 millions
• aménagement de pôles de débarquement pour la croisière à Fakarava pour un investissement de 70 millions
• aide financière en faveur des hébergements touristiques, pour un investissement de 40 millions
• aide financière aux prestataires d’activité touristique (Apatou), pour un investissement de 25 millions
• sensibilisation et formation au label qualité 8 millions
• contrôle qualité des professionnels labélisés 15 millions
• augmentation de la visibilité en intensifiant l’utilisation de la presse écrite et télévisée pour un montant de 293,8 millions
• réalisation de campagnes de communication de la destination Tahiti Et Ses Îles dans les pays cibles 865 millions
• dynamisation de la promotion et la commercialisation par le web en construisant une plateforme
web interactive avec les contenus pour investissement de 56,3 millions
• exploitation d’une plate forme de réservation web pour l’hébergement en pension de famille :
8 millions
• réalisation des voyages de reconnaissances pour les tours opérateurs et les agences de voyage sur les marchés cibles pour un montant de 114 millions de Fcfp.

Nature Humaine : qu'est-ce que ça veut dire exactement ?

"Ce positionnement de Nature Humaine se définit par une culture en harmonie avec la Nature et offre à la destination Tahiti Et Ses Îles le statut de destination socio-environnementale durable. En adéquation avec la stratégie de développement des infrastructures et des produits, la promotion tiendra compte des évolutions du marché mondial, des nouvelles habitudes de consommation des touristes. Elle s’appuiera sur des supports numériques et multimédia pour présenter de manière cohérente et structurée l’ensemble de l’offre touristique de la destination".

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 26 Octobre 2015 à 20:02 | Lu 1822 fois