Tahiti, le 10 août 2021 - Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié lundi un dernier rapport alarmant concernant l'impact de l'homme sur le changement climatique. La fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) rappelle qu'il y a urgence à agir au fenua, une région qui risque de devenir plus rapidement que prévu victime du dérèglement de la planète.
Le 7 avril dernier, la fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) avait interpellé le gouvernement concernant la situation de la Polynésie française concernant le changement climatique. Reçue à la présidence le 27 avril, la fédération avait exprimé son inquiétude concernant la mise en œuvre du plan climat-énergie de la Polynésie de 2015. La Fape avait alors affirmé que les objectifs annoncés étaient loin d'être atteints.
Lundi 9 aout, c'est le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) qui a publié son dernier rapport concernant l'urgence climatique. Intitulé “Changements climatique 2021 : les bases scientifiques”, le rapport conclut que l'impact de l'homme sur le changement climatique est “sans équivoque” et provoque une intensification des événements extrêmes. Pour la Fape, ce rapport vient une nouvelle fois appuyer l'urgence dans laquelle est plongée la Polynésie française, qui pourrait se retrouver parmi les premières victimes de ce dérèglement généralisé.
“Urgence à agir”
“Nous sollicitons le gouvernement de la Polynésie française pour faire un point ensemble sur la situation et sur la gestion du risque climatique. Les alertes des scientifiques ne peuvent que nous inquiéter et l’échéance est extrêmement courte pour amorcer une adaptation. Nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer cette réalité”, écrivait début avril la Fape. Elle se montrait déjà alarmiste quant à la situation climatique au fenua s’appuyant sur les précédents rapports du Giec : “La montée des eaux pourrait atteindre un à deux mètres et les barrières de corail disparaîtraient à plus de 99%, entraînant avec elles la disparition d’espèces marines d’ici la fin du siècle si nous ne limitons pas le réchauffement global de la planète à deux degrés”. Pour rappel, parmi les 118 îles que compte la Polynésie française, 84 ont une altitude qui ne dépasse pas trois mètres. “Il y a urgence à agir”, écrivait alors la Fape à Édouard Fritch.
Un plan-climat attrayant… puis décevant
Si la fédération souhaitait rencontrer le gouvernement, c'était notamment pour le plan climat-énergie (PCE) de la Polynésie française publié en 2015. “Le PCE fixait plusieurs objectifs atteignables. Notamment une réduction de 6.5% des émissions territoriales de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à 2014. En 2018 celles-ci ont augmenté de 6,2%”, explique Winiki Sage, le président de la Fape.
La fédération des associations de protection de l'environnement estime que le plan climat-énergie de 2015 était parti sur des bases très intéressantes, “mais force est de constater que six années après, les objectifs ne sont pas du tout atteints. Les ressources humaines et techniques engagées sont largement insuffisantes”.
Le 7 avril dernier, la fédération des associations de protection de l'environnement (Fape) avait interpellé le gouvernement concernant la situation de la Polynésie française concernant le changement climatique. Reçue à la présidence le 27 avril, la fédération avait exprimé son inquiétude concernant la mise en œuvre du plan climat-énergie de la Polynésie de 2015. La Fape avait alors affirmé que les objectifs annoncés étaient loin d'être atteints.
Lundi 9 aout, c'est le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) qui a publié son dernier rapport concernant l'urgence climatique. Intitulé “Changements climatique 2021 : les bases scientifiques”, le rapport conclut que l'impact de l'homme sur le changement climatique est “sans équivoque” et provoque une intensification des événements extrêmes. Pour la Fape, ce rapport vient une nouvelle fois appuyer l'urgence dans laquelle est plongée la Polynésie française, qui pourrait se retrouver parmi les premières victimes de ce dérèglement généralisé.
“Urgence à agir”
“Nous sollicitons le gouvernement de la Polynésie française pour faire un point ensemble sur la situation et sur la gestion du risque climatique. Les alertes des scientifiques ne peuvent que nous inquiéter et l’échéance est extrêmement courte pour amorcer une adaptation. Nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer cette réalité”, écrivait début avril la Fape. Elle se montrait déjà alarmiste quant à la situation climatique au fenua s’appuyant sur les précédents rapports du Giec : “La montée des eaux pourrait atteindre un à deux mètres et les barrières de corail disparaîtraient à plus de 99%, entraînant avec elles la disparition d’espèces marines d’ici la fin du siècle si nous ne limitons pas le réchauffement global de la planète à deux degrés”. Pour rappel, parmi les 118 îles que compte la Polynésie française, 84 ont une altitude qui ne dépasse pas trois mètres. “Il y a urgence à agir”, écrivait alors la Fape à Édouard Fritch.
Un plan-climat attrayant… puis décevant
Si la fédération souhaitait rencontrer le gouvernement, c'était notamment pour le plan climat-énergie (PCE) de la Polynésie française publié en 2015. “Le PCE fixait plusieurs objectifs atteignables. Notamment une réduction de 6.5% des émissions territoriales de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à 2014. En 2018 celles-ci ont augmenté de 6,2%”, explique Winiki Sage, le président de la Fape.
La fédération des associations de protection de l'environnement estime que le plan climat-énergie de 2015 était parti sur des bases très intéressantes, “mais force est de constater que six années après, les objectifs ne sont pas du tout atteints. Les ressources humaines et techniques engagées sont largement insuffisantes”.
La menace cyclonique
Avec la montée des eaux, Winiki Sage s'inquiète de voir les nappes phréatiques des îles polynésiennes se remplir d’eau de mer. Mais avant ça :“on risque aussi d'observer des cyclones de plus en plus forts et de voir des changements au sein de la faune. Des espèces vont disparaître ou alors migrer. En Polynésie française, le plus inquiétant pour la population ce sont les cyclones”. Le président de la Fape préconise dès à présent les constructions de maisons sur pilotis ou encore les démarches de “reboisement et de re-végétalisation” des berges pour protéger les populations, notamment dans les atolls.
Et pour réduire les émissions carbones de la Polynésie française, Winiki Sage affirme qu'il est urgent d'accélérer la transition vers les énergies solaires. “Nous sommes convaincus que c’est la clé. Il faut également faire un gros effort concernant les transports, notamment maritime qui est très polluant. Tout le monde veut rapidement faire ses traversées en ferry, mais c’est hyper polluant. Il faut peut-être imaginer aller moins vite pour polluer moins. Parce que ce sont des tonnes de gazole qui sont cramées chaque jour”.
Les conséquences climatiques s'intensifient
Au fenua comme partout ailleurs, il est donc grand temps d'agir. Le Giec rapporte que la température mondiale a déjà augmenté de plus de 1 °C par rapport à la période préindustrielle entre 1850 et 1900. Et les conséquences du changement climatique se multiplient ces derniers mois : Incendies aux États-Unis, en Grèce et en Turquie, inondations en Allemagne et en Chine ou encore canicule au Canada. Les extrêmes climatiques n’épargnent désormais aucune région sur la planète.
Avec la montée des eaux, Winiki Sage s'inquiète de voir les nappes phréatiques des îles polynésiennes se remplir d’eau de mer. Mais avant ça :“on risque aussi d'observer des cyclones de plus en plus forts et de voir des changements au sein de la faune. Des espèces vont disparaître ou alors migrer. En Polynésie française, le plus inquiétant pour la population ce sont les cyclones”. Le président de la Fape préconise dès à présent les constructions de maisons sur pilotis ou encore les démarches de “reboisement et de re-végétalisation” des berges pour protéger les populations, notamment dans les atolls.
Et pour réduire les émissions carbones de la Polynésie française, Winiki Sage affirme qu'il est urgent d'accélérer la transition vers les énergies solaires. “Nous sommes convaincus que c’est la clé. Il faut également faire un gros effort concernant les transports, notamment maritime qui est très polluant. Tout le monde veut rapidement faire ses traversées en ferry, mais c’est hyper polluant. Il faut peut-être imaginer aller moins vite pour polluer moins. Parce que ce sont des tonnes de gazole qui sont cramées chaque jour”.
Les conséquences climatiques s'intensifient
Au fenua comme partout ailleurs, il est donc grand temps d'agir. Le Giec rapporte que la température mondiale a déjà augmenté de plus de 1 °C par rapport à la période préindustrielle entre 1850 et 1900. Et les conséquences du changement climatique se multiplient ces derniers mois : Incendies aux États-Unis, en Grèce et en Turquie, inondations en Allemagne et en Chine ou encore canicule au Canada. Les extrêmes climatiques n’épargnent désormais aucune région sur la planète.
L'appel à l'action des États insulaires
Avec AFP - Des dizaines de petits États insulaires vulnérables aux effets du changement climatique ont appelé le monde à sauver leur avenir, après la publication du rapport du Giec, affirmant que l'accélération du réchauffement de la planète et la hausse du niveau des mers menacent leur existence.
“Nous devons inverser la tendance”, a déclaré dans un communiqué Diann Black-Layne, négociatrice principale sur le climat pour l'Alliance des petits États insulaires (Aosis) et ambassadrice d'Antigue-et-Barbude. “Le fait est que si nous limitons le réchauffement à 1,5°C, nous risquons toujours une augmentation du niveau de la mer d'un demi-mètre. Mais si nous empêchons le réchauffement d'atteindre 2°C, nous pouvons éviter une élévation du niveau de la mer de trois mètres à long terme. C'est notre avenir qui est en jeu”.
L'Aosis regroupe 39 États, dont Cuba, la Jamaïque, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Maldives, le pays le plus bas du monde. Ces pays insulaires soulignent que des mesures cruciales doivent être adoptées par les gouvernements du monde entier pour limiter le réchauffement à l'objectif de 1,5°C fixé par l'accord de Paris en 2015.
Le rapport du Giec indique que le monde est en passe d'atteindre ce cap vers 2030, soit dix ans plus tôt que les prévisions annoncées il y a trois ans.
“Nous devons inverser la tendance”, a déclaré dans un communiqué Diann Black-Layne, négociatrice principale sur le climat pour l'Alliance des petits États insulaires (Aosis) et ambassadrice d'Antigue-et-Barbude. “Le fait est que si nous limitons le réchauffement à 1,5°C, nous risquons toujours une augmentation du niveau de la mer d'un demi-mètre. Mais si nous empêchons le réchauffement d'atteindre 2°C, nous pouvons éviter une élévation du niveau de la mer de trois mètres à long terme. C'est notre avenir qui est en jeu”.
L'Aosis regroupe 39 États, dont Cuba, la Jamaïque, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Maldives, le pays le plus bas du monde. Ces pays insulaires soulignent que des mesures cruciales doivent être adoptées par les gouvernements du monde entier pour limiter le réchauffement à l'objectif de 1,5°C fixé par l'accord de Paris en 2015.
Le rapport du Giec indique que le monde est en passe d'atteindre ce cap vers 2030, soit dix ans plus tôt que les prévisions annoncées il y a trois ans.