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Le cyclone Jasmine a frappé les îles du Sud de Vanuatu

Le cyclone de catégorie 4 Jasmine a touché le sud de l'archipel des Vanuatu et a épargné la Nouvelle Calédonie.
On a relevé des rafales à près de 200 km/h sur les îles les plus au sud, Tanna et Aneityum. Des cumuls de pluie de l'ordre de 250 à 300 mm ont également été observés causant des inondations localisées.
Si on ne dénombre pas de victimes, les dégâts aux habitations et aux cultures sont très importants même si les îles les plus touchées ne sont pas les plus peuplées de l'archipel.


Le cyclone Jasmine a frappé les îles du Sud de Vanuatu
PORT-VILA, jeudi 9 février 2012 (Flash d’Océanie) – Le cyclone tropical Jasmine est passé ces dernières heures au plus près des îles du Sud de l’archipel de Vanuatu, causant d’importants dégâts aux cultures vivrières et aux habitations, selon les premiers comptes-rendus sur place émanant du centre national de gestion des catastrophes naturelles.
Ce système tropical est passé à proximité des îles de la province de Taféa (Sud Vanuatu), qui comprend notamment les îles de Tanna, d’Erromango, d’Anatom, d’Aniwa et de Futuna.
Les autorités, depuis la capitale, annonçaient l’envoi d’ici à la fin de la semaine de missions d’évaluation sur zone afin d’évaluer l’étendue des dégâts.
Les inquiétudes les plus fortes demeurent concernant les conséquences du passage de vents destructeurs dépassant une vitesse de cent kilomètres heures, accompagnés de pluies torrentielles qui auraient provoqué de fortes inondations.
Les inondations pourraient avoir provoqué de sérieux problèmes d’accès à l’eau potable et, à moyen terme, dans ces conditions humides, l’apparition de maladies comme la leptospirose, la typhoïde, la dengue ou la dysenterie.
Les dégâts aux cultures vivrières pourraient aussi entraîner, à moyen terme, une pénurie alimentaire dans les zones les plus touchées.
Les vents au centre de ce phénomène ont atteint les 150 kilomètres heures en vitesse constante, avec des rafales estimées à plus de deux cent kilomètres heure.
Au plan humain, aucun blessé n’a jusqu’ici été signalé, alors que Jasmine s’éloignait toujours, progressivement, jeudi, des îles habitées, à une vitesse de déplacement d’une quinzaine de kilomètres heure en empruntant toujours une direction Sud-est.
En Nouvelle-Calédonie voisine, plus au Sud, une alerte orange, déclenchée mardi, a finalement été levée par les autorités jeudi matin.
Les îles du Sud de Vanuatu, et en particulier Tanna, avaient été durement touchées début 2011 par le passage de deux cyclones, Vania et Atu, à quelques jours d’intervalles.
Cette semaine, par ailleurs, la presse locale rappelait que vingt cinq ans auparavant, presque jour pour jour, début février 1987, le pire cyclone de l’histoire récente de Vanuatu, Uma, frappait la capitale Port-Vila, la laissant largement dévastée par des vents dépassant les deux cent cinquante kilomètres heure.
Près d’une cinquantaine de personnes avait trouvé la mort, soit par noyade, soit par blessures occasionnées par des objets volants, soit à la suite de glissements de terrain.

À la suite du passage de Jasmine, une mission française de reconnaissance aérienne des îles du Sud de cet archipel pourrait se concrétiser d’ici la fin de la semaine.
Cette mission de survol pourrait être menée par un avion Gardian (jet Falcon) des forces armées françaises en Nouvelle-Calédonie et qui est déjà mobilisé dans la région proche afin d’effectuer une mission similaire de reconnaissance au-dessus de l’île fidjienne de Viti Levu à la suite des importantes inondations survenues fin janvier 2012.
Après le passage des cyclones Vania et Atu, début 2011, le Gardian français avait mené des missions de même type à Vanuatu, au Sud et à Fidji, après le passage d’autres cyclones fin 2009 et début 2010.
À Vanuatu, la mission avait alors couvert en particulier les îles de Tanna, de Futuna et d’Anatom (Sud Vanuatu) en coordination avec les acteurs humanitaires locaux et internationaux, y compris le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF) et son programme régional pour le développement (PNUD), ainsi que la Croix Rouge.
À l’issue de chacune de ces missions, un rapport officiel concernant l’évaluation des dégâts, ainsi que les photos aériennes prises, avaient été remis au gouvernement local.
Ces éléments avaient ensuite servi de base à des décisions concernant la nécessité d’envoyer sur zone de nouvelles aides alimentaires et sanitaires.


Le cyclone Jasmine a frappé les îles du Sud de Vanuatu
Même inquiétudes post-cyclone qu’en 2011 : hygiène et accès à l’eau potable

Après les deux cyclones Vania et Atu, le gouvernement de Vanuatu avait envoyé dans cette région son premier chargement de stocks alimentaires et sanitaires, qui venaient en réponse aux destructions causées par le passage du premier cyclone, Vania, mi-janvier 2011.
Une aide humanitaire s’était aussi mobilisée à partir de la Nouvelle-Calédonie, avec la Plateforme d’intervention régionale pour le Pacifique Sud (PIROPS, antenne de la Croix Rouge française basée en Nouvelle-Calédonie) et qui affiche une vocation d’intervention régionale.
Ces actions humanitaires étaient venues en complément d’autres missions menées au bénéfice des populations de ces îles du Sud Vanuatu, notamment de la part de l’UNICEF, à la suite du passage du cyclone Vania.
L’UNICEF (Fonds Mondial pour l’Enfance des Nations-Unies), depuis son bureau régional à Suva (Fidji), ainsi que son centre de réponse et de préparation aux urgences (Pacific Emergency Preparedness and Response Coordination, basé en Nouvelle-Zélande) avait rapidement exprimé ses plus vives craintes concernant les conditions générales d’hygiène et l’accès à l’eau potable.
L’organisation onusienne avait ainsi fait parvenir des kits d’hygiène, et de purification d’eau à quelque sept cent cinquante familles situées dans la région centre de l’île de Tanna, appelée « Middlebush ».
Cette aide, dans le jargon onusien humanitaire, est regroupée sous le judicieux acronyme de « Wash » (pour Water, Sanitation, Hygiene).
Les énormes inondations causées par les pluies torrentielles associées au cyclone Vania avaient contaminé les sources d’eau potable.

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Rédigé par AFP le Jeudi 9 Février 2012 à 04:46 | Lu 2478 fois