Le conjoint violent échappe à la prison ferme


Tahiti, le 19 août 2024 – Déjà condamné pour viols sur mineurs et pour violences conjugales, un maçon de 35 ans a de nouveau été jugé, lundi en comparution immédiate, pour avoir porté des coups à sa compagne sur fond d’alcoolisation commune du couple. Alors que 30 mois dont 18 avec sursis avaient été requis à son encontre, il a finalement été condamné à 15 mois de sursis.
 
Un homme de 35 ans a été jugé, lundi en comparution immédiate, pour répondre de violences commises sur sa compagne mais aussi pour ne pas avoir justifié de son adresse alors qu’il est inscrit au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) depuis sa condamnation, en 2006 devant la cour d’assises, pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans.
 
Il était cette fois reproché à ce maçon d’avoir, le 13 août dernier à Teva i Uta, occasionné six jours d’incapacité totale de travail à sa compagne en lui portant plusieurs coups de poing et ce, alors que le couple venait de boire une bouteille de rhum à deux. Tel qu’il l’avait fait lors de sa garde à vue, le trentenaire a entièrement reconnu les faits à la barre du tribunal lundi en expliquant qu’il les regrettait. Interrogée à son tour, sa compagne – qui portait encore de traces de coup sur le visage – a affirmé qu’elle comptait rester en couple avec lui tout en demandant 500 000 francs au titre des dommages et intérêts.
 
Risque de réitération
 
Une “autre affaire de violences” conjugales revêtant une “gravité particulière” pour le procureur de la République qui a déploré, lors de ses réquisitions, que la victime n’ait peut-être “pas encore pris conscience” de la situation dans laquelle elle se trouve et du risque que les “faits se reproduisent”. Trente mois de prison dont 18 avec sursis assortis d’un mandat de dépôt ont finalement été requis contre le maçon.
 
Face à ces réquisitions de prison ferme, l’avocat du prévenu, Me Leny Sinquin a rappelé lors de sa plaidoirie que les condamnations inscrites au casier judiciaire de son client étaient relativement anciennes. Il a ensuite évoqué un “couple dysfonctionnel qui se tape dessus sur fond d’alcoolisation commune” et a assuré qu’assortir la peine d’un mandat de dépôt revenait à prononcer la “mort sociale” de son client qui perdrait donc son travail.
 
Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné le prévenu à 15 mois de prison assortis du sursis probatoire. Il devra se faire soigner et indemniser la victime à hauteur de 200 000 francs.
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 19 Aout 2024 à 19:23 | Lu 2505 fois