Dnipro, Ukraine | AFP | jeudi 21/11/2024 - Le président russe Vladimir Poutine a estimé jeudi que le conflit en Ukraine avait désormais tout d'une guerre "mondiale" et prévenu qu'il n'excluait pas de frapper les pays occidentaux.
Ces menaces du maître du Kremlin interviennent au terme d'une journée de tensions extrêmes où la Russie a fait usage sur le territoire ukrainien d'un missile balistique de portée intermédiaire (soit jusqu'à 5.500 km), conçu pour porter une ogive nucléaire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ce tir était l'acte d'un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme "terrain d'essai" militaire. Plus tard, il a appelé le monde à "réagir", voyant dans ce tir la "preuve que la Russie ne veut absolument pas la paix".
Les Etats-Unis ont renvoyé le président russe à ses propres accusations : "C'est la Russie qui provoque l'escalade" en Ukraine, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche. Washington a également déclaré n'avoir "pas de raison" de modifier sa doctrine nucléaire au gré du "discours irresponsable" de Moscou. Le Pentagone a de son côté confirmé avoir été informé par Moscou peu avant le lancement du missile via "les canaux de réduction du risque nucléaire".
L'utilisation par la Russie de ce nouveau missile "ne changera ni le cours du conflit ni la détermination des alliés de l'Otan à soutenir l'Ukraine", a affirmé jeudi soir une porte-parole de l'Alliance atlantique, Farah Dakhlallah, pour qui "la Russie cherche à terroriser la population civile en Ukraine et à intimider ceux qui soutiennent" le pays.
L'Ukraine avait accusé dans la journée la Russie de l'avoir frappée à Dnipro (centre) à l'aide d'un missile ayant "toutes" les caractéristiques d'un missile intercontinental dénué de sa tête nucléaire, une première dans l'histoire, constituant une escalade sans précédent de la guerre et des tensions russo-occidentales.
M. Poutine a donc confirmé, dans un bref discours diffusé à la télévision, qu'en réponse aux frappes de missiles occidentaux sur son territoire, la Russie avait tiré jeudi sur l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".
Ce tir a visé "un site du complexe militaro-industriel ukrainien", a-t-il affirmé.
La ville de Dnipro abrite le groupe Pivdenmach, ancien IoujMach, qui était à l'époque soviétique l'un des hauts lieux de l'industrie des missiles.
- La Russie "prête à tout" -
Dans son adresse à la nation de moins de 10 minutes, Vladimir Poutine a dénoncé les deux frappes réalisées ces deniers jours par l'Ukraine en territoire russe à l'aide de missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, des armes d'une portée de 300 km environ.
Le président américain Joe Biden, qui s'y était longtemps refusé, avait autorisé dimanche ces frappes en territoire russe avec des armes américaines, malgré les mises en garde de la Russie qui avait brandi la menace nucléaire.
Avec l'autorisation de ces frappes par Washington, "le conflit provoqué par l'Occident en Ukraine a pris les éléments d'un (conflit) à caractère mondial", a dit le président russe. "Nous considérons être dans notre droit d'utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l'utilisation de leurs armes contre nos installations".
Outre les missiles américain ATACMS, les Ukrainiens disposent de missiles de croisière franco-britanniques Storm Shadow/Scalp fournis par ces deux pays. L'Allemagne, longuement sollicitée pour fournir ses propres missiles de croisière Taurus, s'y est catégoriquement refusée.
En pleine escalade du conflit, M. Poutine a assuré que la Russie était "prête à tous" les scénarios, tant face à l'Ukraine que face aux Occidentaux.
L'utilisation d'un tel missile pour frapper l'Ukraine est un "nouveau développement inquiétant", a commenté le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
- "Extrêmement grave" -
Avant même la confirmation de ce tir par Vladimir Poutine, le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé un événement "extrêmement grave".
L'Union européenne et Londres avaient souligné que cela constituerait "une escalade" de la part de Moscou.
Le président russe tente de "réécrire les principes des relations internationales par le retour à la loi du plus fort et l’anéantissement de l’architecture de sécurité qui a assuré la paix pendant des générations", ont souligné les chefs des diplomaties française et britannique dans une tribune conjointe publiée jeudi soir par le quotidien français Le Figaro.
Moscou doit en particulier "reconsidérer" sa position sur l'implication "escalatoire" de soldats nord-coréens dans le conflit, a de son côté souligné le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.
C'est le déploiement de milliers de soldats nord-coréens face à l'armée ukrainienne dans la région frontalière russe de Koursk qui avait été mis en avant par les Etats-Unis pour changer de pied sur la question des frappes avec des missiles occidentaux en territoire russe.
L'étendue des dégâts après le tir du missile balistique russe à Dnipro n'était pas claire dans l'immédiat. Deux personnes ont été blessées dans la zone par des frappes russes jeudi, selon le gouverneur régional Serguiï Lyssak.
- Mises en garde nucléaires -
L'attaque a eu lieu au moment où les tensions sont au plus haut entre Moscou et les Occidentaux, à l'approche du retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, anticipé comme un tournant.
La Russie, qui a envahi l'Ukraine il y a bientôt trois ans, y a multiplié ces derniers jours les frappes d'ampleur, ainsi que les avertissements à l'encontre des alliés de Kiev.
Moscou a en particulier renforcé ses mises en garde nucléaires.
Selon sa nouvelle doctrine sur l'emploi de l'arme nucléaire, officialisée mardi, la Russie peut désormais y recourir en cas d'attaque "massive" par un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, référence claire à l'Ukraine et aux Etats-Unis.
Ailleurs en Ukraine, 26 personnes ont été blessées lors de frappes à Kryvyï Rig, une ville située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Dnipro, d'après le gouverneur Serguiï Lyssak.
L'armée russe continue parallèlement de progresser dans l'est de l'Ukraine. Le ministère russe de la Défense a revendiqué jeudi la prise d'une petite localité près de la ville de Kourakhové.
Les avancées russes sont particulièrement inquiétantes pour Kiev, qui craint d'être poussé à la table des négociations en position défavorable.
Ces menaces du maître du Kremlin interviennent au terme d'une journée de tensions extrêmes où la Russie a fait usage sur le territoire ukrainien d'un missile balistique de portée intermédiaire (soit jusqu'à 5.500 km), conçu pour porter une ogive nucléaire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ce tir était l'acte d'un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme "terrain d'essai" militaire. Plus tard, il a appelé le monde à "réagir", voyant dans ce tir la "preuve que la Russie ne veut absolument pas la paix".
Les Etats-Unis ont renvoyé le président russe à ses propres accusations : "C'est la Russie qui provoque l'escalade" en Ukraine, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche. Washington a également déclaré n'avoir "pas de raison" de modifier sa doctrine nucléaire au gré du "discours irresponsable" de Moscou. Le Pentagone a de son côté confirmé avoir été informé par Moscou peu avant le lancement du missile via "les canaux de réduction du risque nucléaire".
L'utilisation par la Russie de ce nouveau missile "ne changera ni le cours du conflit ni la détermination des alliés de l'Otan à soutenir l'Ukraine", a affirmé jeudi soir une porte-parole de l'Alliance atlantique, Farah Dakhlallah, pour qui "la Russie cherche à terroriser la population civile en Ukraine et à intimider ceux qui soutiennent" le pays.
L'Ukraine avait accusé dans la journée la Russie de l'avoir frappée à Dnipro (centre) à l'aide d'un missile ayant "toutes" les caractéristiques d'un missile intercontinental dénué de sa tête nucléaire, une première dans l'histoire, constituant une escalade sans précédent de la guerre et des tensions russo-occidentales.
M. Poutine a donc confirmé, dans un bref discours diffusé à la télévision, qu'en réponse aux frappes de missiles occidentaux sur son territoire, la Russie avait tiré jeudi sur l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".
Ce tir a visé "un site du complexe militaro-industriel ukrainien", a-t-il affirmé.
La ville de Dnipro abrite le groupe Pivdenmach, ancien IoujMach, qui était à l'époque soviétique l'un des hauts lieux de l'industrie des missiles.
- La Russie "prête à tout" -
Dans son adresse à la nation de moins de 10 minutes, Vladimir Poutine a dénoncé les deux frappes réalisées ces deniers jours par l'Ukraine en territoire russe à l'aide de missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, des armes d'une portée de 300 km environ.
Le président américain Joe Biden, qui s'y était longtemps refusé, avait autorisé dimanche ces frappes en territoire russe avec des armes américaines, malgré les mises en garde de la Russie qui avait brandi la menace nucléaire.
Avec l'autorisation de ces frappes par Washington, "le conflit provoqué par l'Occident en Ukraine a pris les éléments d'un (conflit) à caractère mondial", a dit le président russe. "Nous considérons être dans notre droit d'utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l'utilisation de leurs armes contre nos installations".
Outre les missiles américain ATACMS, les Ukrainiens disposent de missiles de croisière franco-britanniques Storm Shadow/Scalp fournis par ces deux pays. L'Allemagne, longuement sollicitée pour fournir ses propres missiles de croisière Taurus, s'y est catégoriquement refusée.
En pleine escalade du conflit, M. Poutine a assuré que la Russie était "prête à tous" les scénarios, tant face à l'Ukraine que face aux Occidentaux.
L'utilisation d'un tel missile pour frapper l'Ukraine est un "nouveau développement inquiétant", a commenté le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
- "Extrêmement grave" -
Avant même la confirmation de ce tir par Vladimir Poutine, le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé un événement "extrêmement grave".
L'Union européenne et Londres avaient souligné que cela constituerait "une escalade" de la part de Moscou.
Le président russe tente de "réécrire les principes des relations internationales par le retour à la loi du plus fort et l’anéantissement de l’architecture de sécurité qui a assuré la paix pendant des générations", ont souligné les chefs des diplomaties française et britannique dans une tribune conjointe publiée jeudi soir par le quotidien français Le Figaro.
Moscou doit en particulier "reconsidérer" sa position sur l'implication "escalatoire" de soldats nord-coréens dans le conflit, a de son côté souligné le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.
C'est le déploiement de milliers de soldats nord-coréens face à l'armée ukrainienne dans la région frontalière russe de Koursk qui avait été mis en avant par les Etats-Unis pour changer de pied sur la question des frappes avec des missiles occidentaux en territoire russe.
L'étendue des dégâts après le tir du missile balistique russe à Dnipro n'était pas claire dans l'immédiat. Deux personnes ont été blessées dans la zone par des frappes russes jeudi, selon le gouverneur régional Serguiï Lyssak.
- Mises en garde nucléaires -
L'attaque a eu lieu au moment où les tensions sont au plus haut entre Moscou et les Occidentaux, à l'approche du retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, anticipé comme un tournant.
La Russie, qui a envahi l'Ukraine il y a bientôt trois ans, y a multiplié ces derniers jours les frappes d'ampleur, ainsi que les avertissements à l'encontre des alliés de Kiev.
Moscou a en particulier renforcé ses mises en garde nucléaires.
Selon sa nouvelle doctrine sur l'emploi de l'arme nucléaire, officialisée mardi, la Russie peut désormais y recourir en cas d'attaque "massive" par un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, référence claire à l'Ukraine et aux Etats-Unis.
Ailleurs en Ukraine, 26 personnes ont été blessées lors de frappes à Kryvyï Rig, une ville située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Dnipro, d'après le gouverneur Serguiï Lyssak.
L'armée russe continue parallèlement de progresser dans l'est de l'Ukraine. Le ministère russe de la Défense a revendiqué jeudi la prise d'une petite localité près de la ville de Kourakhové.
Les avancées russes sont particulièrement inquiétantes pour Kiev, qui craint d'être poussé à la table des négociations en position défavorable.