Les trois équipes gagnantes, avec Raihana Puniava tout à droite qui a réalisé « Moana » avec son équipe, le premier prix.
PAPEETE, le 26 mai 2014 - Pour sa huitième édition, le concours du film lycéen commence à devenir un événement majeur. Cette année, six lycées de Tahiti ont présenté 20 courts métrages réalisés par leurs élèves, tous projetés en public ce samedi 24 mai matin au Petit Théâtre de la Maison de la Culture.
Les étudiants participants ont passé pour certains plus de huit mois sur leur projet, travaillant les week-ends et durant leur temps libre afin d’écrire le scénario, réaliser les prises de vue et effectuer le montage final. Leurs professeurs les ont bien sûr aidés pour la technique, mais les idées viennent entièrement des adolescents. Ces derniers ont créé leurs vidéos seuls ou en équipes, et toujours avec de nombreux acteurs ou sujets de reportages venant de leurs lycées ou communes.
Beaucoup de potentiel
Un jury composé de professionnels de la vidéo les a jugés et a attribué des prix en se basant principalement sur les idées et l’originalité des productions. La technique, souvent imparfaite et de toute façon très dépendante de l’aide apportée par les adultes, a été moins importante dans les critères de notation. Samy Cunéo, le plus jeune membre du jury, invité pour avoir gagné le Vini Film Festival fin 2013, explique son choix : « Je me suis tout simplement basé sur la façon dont le film allait me distraire pour le juger. Il y a des grosses différences entre les niveaux de technicité, donc on ne s’est pas basé dessus. On se base plus sur l’originalité et le plan émotionnel. Les documentaires m’ont bien touché sur le plan affectif, et il y avait d’autres vidéos plus conceptuelles qui avaient juste besoin d’un petit plus dans l’esthétique. Je vois beaucoup de potentiel. »
A ce jeu, c’est le documentaire Moana qui a remporté le premier prix. Il a été réalisé par trois élèves du lycée de Papara, en terminale option « cinéma/audiovisuel », qui ont trois heures de cours de vidéo par semaine depuis la seconde. Une des réalisatrices, Raihana Puniava, ne s’attendait pas à gagner : « Je pense que ce qui a fait la différence a été que notre vidéo a touché le public et le jury. Aujourd’hui on voit que les raerae sont rejetés par leurs familles, ils trouvent souvent refuge chez des amis. » Un problème qu’elle connait personnellement : « j’ai un ami qui est efféminé et ses parents n’ont pas respecté son choix et il a quitté la maison. »
12 lycées participants l’année prochaine
Les deux organisateurs sont le lycée Samuel Raapoto, qui avait lancé la première édition en 2007, et le lycée Legayic de Papara qui est le seul à offrir une option cinéma. Le directeur de Raapoto, M. Sartore, explique que « depuis le début il y a eu des hauts et des bas, mais nous avons réussi à maintenir le cap car le lycée de Papara a toujours été derrière nous pour encadrer et proposer des choses tous les ans. » A propos des films il remarque que « c’est très bien, les messages sont toujours différents selon les établissements. » Dès le début, l’initiative a été conçue pour donner un moyen d’expression aux jeunes et favoriser la création audiovisuelle en Polynésie.
Pepin Moukamtse, le proviseur du lycée de Papara, est également ravi de la tournure de l’événement : « Nous organisons cet événement pour promouvoir la production de nos élèves en option cinéma/audiovisuel. Leurs films vont être notés pour le bac ! Et cette année il y a de nombreux établissement, publics ou privés, qui se sont également mobilisés. Et l’année prochaine ce sont 12 établissements qui se sont engagés dans le concours Tapaora pour la rentrée 2014. » Il veut aussi diffuser les vidéos sur Internet, un site spécial serait en cours de création. Le proviseur espère enfin que les télévisions locales vont diffuser ces productions.
Des films 100% locaux
Les films réalisés ne devaient pas dépasser les 6 minutes 30 et être tournés en Polynésie. Documentaires, fictions, scènes de la vie quotidienne… tout était autorisé. Les jeunes ont en profité pour abordé de nombreux thèmes qui les touchent, principalement l’écologie et l’intégration, mais aussi la danse, la musique…
Les résultats
Le podium :
1er « Moana » par le lycée Legayic de Papara, documentaire sur les relations parfois difficiles entre les raerae et leurs familles
2ème « Mario Ecolo » par le lycée Paul Gauguin, fiction courte présentant un Supermario polynésien ramassant des déchets de la plus étrange des façons
3ème « Au-delà… » par le lycée Legayic de Papara, documentaire sur l’intégration d’un élève légèrement différent, et sa passion pour la musique
Prix spécial du jury :
« Amitiés virtuelles », du lycée Samuel Raapoto, fiction où les réseaux sociaux prennent une forme humaine très jalouse
Les étudiants participants ont passé pour certains plus de huit mois sur leur projet, travaillant les week-ends et durant leur temps libre afin d’écrire le scénario, réaliser les prises de vue et effectuer le montage final. Leurs professeurs les ont bien sûr aidés pour la technique, mais les idées viennent entièrement des adolescents. Ces derniers ont créé leurs vidéos seuls ou en équipes, et toujours avec de nombreux acteurs ou sujets de reportages venant de leurs lycées ou communes.
Beaucoup de potentiel
Un jury composé de professionnels de la vidéo les a jugés et a attribué des prix en se basant principalement sur les idées et l’originalité des productions. La technique, souvent imparfaite et de toute façon très dépendante de l’aide apportée par les adultes, a été moins importante dans les critères de notation. Samy Cunéo, le plus jeune membre du jury, invité pour avoir gagné le Vini Film Festival fin 2013, explique son choix : « Je me suis tout simplement basé sur la façon dont le film allait me distraire pour le juger. Il y a des grosses différences entre les niveaux de technicité, donc on ne s’est pas basé dessus. On se base plus sur l’originalité et le plan émotionnel. Les documentaires m’ont bien touché sur le plan affectif, et il y avait d’autres vidéos plus conceptuelles qui avaient juste besoin d’un petit plus dans l’esthétique. Je vois beaucoup de potentiel. »
A ce jeu, c’est le documentaire Moana qui a remporté le premier prix. Il a été réalisé par trois élèves du lycée de Papara, en terminale option « cinéma/audiovisuel », qui ont trois heures de cours de vidéo par semaine depuis la seconde. Une des réalisatrices, Raihana Puniava, ne s’attendait pas à gagner : « Je pense que ce qui a fait la différence a été que notre vidéo a touché le public et le jury. Aujourd’hui on voit que les raerae sont rejetés par leurs familles, ils trouvent souvent refuge chez des amis. » Un problème qu’elle connait personnellement : « j’ai un ami qui est efféminé et ses parents n’ont pas respecté son choix et il a quitté la maison. »
12 lycées participants l’année prochaine
Les deux organisateurs sont le lycée Samuel Raapoto, qui avait lancé la première édition en 2007, et le lycée Legayic de Papara qui est le seul à offrir une option cinéma. Le directeur de Raapoto, M. Sartore, explique que « depuis le début il y a eu des hauts et des bas, mais nous avons réussi à maintenir le cap car le lycée de Papara a toujours été derrière nous pour encadrer et proposer des choses tous les ans. » A propos des films il remarque que « c’est très bien, les messages sont toujours différents selon les établissements. » Dès le début, l’initiative a été conçue pour donner un moyen d’expression aux jeunes et favoriser la création audiovisuelle en Polynésie.
Pepin Moukamtse, le proviseur du lycée de Papara, est également ravi de la tournure de l’événement : « Nous organisons cet événement pour promouvoir la production de nos élèves en option cinéma/audiovisuel. Leurs films vont être notés pour le bac ! Et cette année il y a de nombreux établissement, publics ou privés, qui se sont également mobilisés. Et l’année prochaine ce sont 12 établissements qui se sont engagés dans le concours Tapaora pour la rentrée 2014. » Il veut aussi diffuser les vidéos sur Internet, un site spécial serait en cours de création. Le proviseur espère enfin que les télévisions locales vont diffuser ces productions.
Des films 100% locaux
Les films réalisés ne devaient pas dépasser les 6 minutes 30 et être tournés en Polynésie. Documentaires, fictions, scènes de la vie quotidienne… tout était autorisé. Les jeunes ont en profité pour abordé de nombreux thèmes qui les touchent, principalement l’écologie et l’intégration, mais aussi la danse, la musique…
Les résultats
Le podium :
1er « Moana » par le lycée Legayic de Papara, documentaire sur les relations parfois difficiles entre les raerae et leurs familles
2ème « Mario Ecolo » par le lycée Paul Gauguin, fiction courte présentant un Supermario polynésien ramassant des déchets de la plus étrange des façons
3ème « Au-delà… » par le lycée Legayic de Papara, documentaire sur l’intégration d’un élève légèrement différent, et sa passion pour la musique
Prix spécial du jury :
« Amitiés virtuelles », du lycée Samuel Raapoto, fiction où les réseaux sociaux prennent une forme humaine très jalouse