Le collège de Mahina à la recherche de son professeur de mandarin


"Mon fils se retrouve depuis la rentrée en étude trois heures par semaine avec ses camarades. Comment ils n'ont pas pu anticiper cette absence de professeur", a déploré un parent d'élève.
MAHINA, le 10 octobre 2018 - ​Depuis la rentrée d'août près de 70 élèves, de la cinquième à la troisième, du collège de Mahina n'ont toujours pas eu droit à leur cours de mandarin, faute de professeur pour enseigner la matière. "Des appels à candidatures ont été lancés avant la rentrée, mais les candidats que nous avions identifiés ont refusé le poste", a indiqué Thierry Delmas, directeur général de la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE).

Alors que leurs camarades ont leurs cours hebdomadaires de tahitien ou d'espagnol au collège de Mahina, les élèves qui ont fait le choix de prendre le mandarin en deuxième langue vivante (LV2) se retrouvent en étude sans professeur. En effet, depuis la rentrée d'août près de 70 élèves de l'établissement, de la cinquième à la troisième, n'ont toujours pas eu droit à leurs cours de mandarin, faute de professeur pour enseigner la matière.

"Mon fils a fait le choix pour sa LV2 de prendre mandarin. En cinquième, l'année dernière, il a eu ses cours de mandarin pendant toute l'année. Et donc depuis la rentrée, mauvaise surprise, plus aucun cours parce que pas de professeur dans cette matière. Il se retrouve donc en étude trois heures par semaine avec ses camarades", a déploré un parent d'élève.

Pour tenter de remédier à cette situation, des courriers ont été adressés à la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE) et au ministère de l'Éducation, "dans lesquels nous leur demandons d'intervenir dans la désignation d'un professeur de mandarin à Mahina", complète le parent. Des lettres qui sont  pour le moment restées sans réponses. "Actuellement aucune information n'a été communiquée par la DGEE, quant au début des cours de mandarin. Et le principal du collège n'en sait pas plus que nous aussi (…). Comment ils n'ont pas pu anticiper cette absence. " Contacté, Jean-François Kusper, le principal du collège n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet, en indiquant que "ce dossier ne révélait pas de sa compétence."

UN PROFESSEUR POUR MAHINA… ET TAUNOA

"C'est un dossier que je suis tous les jours", a affirmé de son côté Thierry Delmas, directeur général de la DGEE.  Avant d'ajouter, "nous avons lancé avant la rentrée des appels à candidatures. Nous avions identifié trois candidats, mais malheureusement aucun d'entre-eux n'a voulu du poste. Nous avons donc de nouveau lancé des appels à candidatures en août et en septembre pour trouver quelqu'un." 

Deux candidats se seraient ainsi positionnés pour le poste, dont une native de la Chine."C'est elle que nous avons retenue. Désormais nous travaillons sur son permis de travail pour qu'elle puisse commencer à donner ses cours dans les plus brefs délais", a assuré Thierry Delmas. Une fois son contrat paraphé, la future professeure de mandarin sera affectée au collège de Mahina, mais aussi au collège Maco Tevane de Taunoa, à Papeete. Le directeur de la DGEE indique par ailleurs, "nous avons vraiment beaucoup de difficultés chaque année à trouver des professeurs de mandarin qualifiés pour nos établissements." 

Rappelons que le mandarin, qui fait partie de la famille des langues chinoises, est la langue la plus parlée au monde avec plus de 955 millions de locuteurs. Le mandarin est ainsi principalement parlé en Chine, à Taiwan et à Singapour. Des partenariats ont d'ailleurs été noués avec des établissements scolaires, notamment avec le lycée international de Wenling, permettant ainsi aux élèves du fenua d'approfondir leurs connaissances de la langue mais aussi de la culture chinoise. Des connaissances qui seront fort utiles pour les futurs échanges et partenariats que pourrait nouer le pays avec l'Empire du milieu.

Rédigé par Désiré Teivao le Mercredi 10 Octobre 2018 à 16:01 | Lu 4770 fois