Le collectif Santé manifeste pour le rétablissement complet du droit des malades


« Si on est là aujourd’hui, c’est parce qu’on cotise : on paye, on paye, on paye… et à côté de cela nos droits baissent, baissent », en ces mots, Emile Vernier, président du Syndicat Pour la Défense des Intérêts des Retraités Actuels et Futurs (Sdiraf), harangue la foule d’une centaine de manifestants qui s’apprête, stade Willy Bambridge, à marcher en direction de la présidence, où l’intention est de trouver audience auprès du Conseil des ministres, puis du Haut Commissariat, où les manifestants souhaitent être entendus par le représentant de l’Etat.
Mercredi matin 4 avril, le collectif « Santé égalité pour tous » a organisé une marche de contestation pour exprimer son ras-le-bol au sujet de la situation qui affecte le fonctionnement normal du secteur de la santé en Polynésie depuis le 27 février et le terme de la convention CPS-médecins libéraux.

Le Collectif Santé, ne se contente pas des aménagements effectués, la semaine dernière, par la CPS et le gouvernement, pour restaurer le tiers payant et réévaluer la grille des tarifs d’autorité utilisée comme base de remboursement des actes de la médecins libérale non conventionnée. Les membres du Collectif souhaitent le rétablissement complet du droit des malades, sans aucune distinction entre médecin conventionné ou non, jusqu’à la signature d’un nouvel accord cadre entre CPS et médecins libéraux.
Lundi dernier, le conseil des ministres rehaussait les tarifs d’autorité. En fin de semaine dernière, la CPS restaurait le tiers pays, normalement avantage conventionnel, grâce à l’adoption unilatérale d’une délibération en Conseil d’administration de la Caisse. Cette décision a permis de rétablir la facilité de trésorerie, pour les longues maladies et les actes techniques coûteux. Mais la validité de cette dernière mesure est bornée au 30 juin 2012.

INTERVIEW : Nick Toomaru, co-fondateur du collectif « Santé égalité pour tous »

Tahiti infos : Quel est l’objet de votre manifestation ?

Nick Toomaru : Nous demandons le respect du droit à la santé et le respect du droit à la protection sociale. Nous manifestons pour dire que la position qui a été prise par la CPS est injuste puisque suite au problème de négociation avec les médecins, ils ont pris la population en otage ; ils ont pris le plus faible en otage : le malade. Et là nous ne pouvons pas accepter cela.

Tahiti infos : N’avez-vous pas le sentiment que la CPS fait ce qu’elle peut pour rétablir au mieux le droit des patients, en l’absence de convention avec les médecins libéraux, et notamment en adoptant, il y a quelque jour cette délibération grâce à laquelle l’avantage du tiers payant a pu être restauré ?

Nick Toomaru : On a discuté avec la CPS et avec le pays. C’est une bonne chose que le tiers payant ait été restauré ; mais les droits ne sont pas complets. Et nous demandons à ce que les droits soient restaurés entièrement. En même temps, nous avons toujours cette épée de Damoclès sur la tête : qui nous garantit que dans trois mois tout cela ne sera pas annulé ? On ne peut pas accepter cette situation pour la population. Il faut que les partenaires négocient mais qu’ils laissent la population avec tous ces droits. Nous n’acceptons pas cette situation de prise d’otage !

Tahiti infos : Vous parlez de droits qui sont conventionnels. CPS et médecins libéraux sont concernés par l’entente qui donnera lieu à la prochaine convention : pourquoi a-t-on le sentiment que vous vous en prenez exclusivement à la Caisse de prévoyance sociale ?

Nick Toomaru : Nous ne fustigeons personne en particulier. Nous ne sommes pas contre la CPS ni contre les médecins. Ce que nous disons c’est que tout le monde doit faire un effort. Tout le monde

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 4 Avril 2012 à 10:39 | Lu 1901 fois