Moorea, le 07 juin 2020 - Après le dépôt du permis de lotir du nouveau projet de Paetou et les déclarations de son promoteur pour se justifier dans les médias, le collectif Paetou a décidé de réagir. Il a récemment envoyé une lettre aux services administratifs du Pays pour leur demander fermement d’annuler ce nouveau projet. Ses membres dénoncent encore des manquements de la part du promoteur.
L’affaire Paetou repart de plus belle à Moorea. Après avoir vu son projet initial refusé l’année dernière, le promoteur Olivier Billaudet remet sur le tapis un nouveau projet. Au lieu des 50 lots partagés en trois lotissements (Paetou1,2 et 3) prévus initialement, le très contesté patron de l’entreprise OBTP a cette fois-ci déposé récemment un permis de lotir pour construire 10 lots industriels avec un déblai estimé à17 000 m3en zone côté montagne à Teavaro. Une enquête publique relative à cette demande a eu lieu le mois dernier à la municipalité de l’île soeur. Ce qui a provoqué à nouveau l’énervement des opposants du projet, en particulier du collectif Paetou. D’autant plus que les arguments récemment énoncés, dans les médias, par Olivier Billaudet sont loin de satisfaire les opposants, alors que le promoteur affirme vouloir travailler en concertation avec tout le monde. Fort de plus de 1 000 signataires ainsi que de ses 4950 pétitionnaires en ligne(Keep Moorea Wild), le collectif Paetou a décidé de réagir en haussant le ton.
L’affaire Paetou repart de plus belle à Moorea. Après avoir vu son projet initial refusé l’année dernière, le promoteur Olivier Billaudet remet sur le tapis un nouveau projet. Au lieu des 50 lots partagés en trois lotissements (Paetou1,2 et 3) prévus initialement, le très contesté patron de l’entreprise OBTP a cette fois-ci déposé récemment un permis de lotir pour construire 10 lots industriels avec un déblai estimé à17 000 m3en zone côté montagne à Teavaro. Une enquête publique relative à cette demande a eu lieu le mois dernier à la municipalité de l’île soeur. Ce qui a provoqué à nouveau l’énervement des opposants du projet, en particulier du collectif Paetou. D’autant plus que les arguments récemment énoncés, dans les médias, par Olivier Billaudet sont loin de satisfaire les opposants, alors que le promoteur affirme vouloir travailler en concertation avec tout le monde. Fort de plus de 1 000 signataires ainsi que de ses 4950 pétitionnaires en ligne(Keep Moorea Wild), le collectif Paetou a décidé de réagir en haussant le ton.
DES MANQUEMENTS ADMINISTRATIFS DENONCES
Dans une lettre adressée récemment à la municipalité de Moorea ainsi qu’aux services du pays concernés parles démarches administratives de ce projet (urbanisme, environnement, culture), le collectif Paetou, par l’intermédiaire de Rahiti Buchin et de Dom Leoture, dénonce encore des manquements administratifs et demande à ce que ce projet soit annulé totalement. Selon les opposants, le projet "Paetou Bis" serait en fait le début de la réalisation du projet initial de Paetou (Paetou1, 2et 3) tout en permettant au promoteur d’outrepasser la réglementation qui lui faisait obstacle."Après consultation, il s’avère que ce projet n’est qu’un morcellement du projet initial auquel nous nous étions hardiment opposés. Les travaux prévus et définis sur les différents documents démontrent clairement que s’ensuivront deux à trois autres projets pour aboutir au projet initial et ses conséquences désastreuses que nous avions critiquées. Cette démarche n’a pas d’autres objectifs que de faire fi des préoccupations écologiques et environnementales et de tenter de contourner les différentes règles du PGA et des codes de l’environnement et de l’urbanisme" précise Rahiti Buchin, l'un des porte-parole du collectif. Le promoteur n’aurait, toujours selon le collectif, répondu à aucune des très nombreuses interrogations émises lors de l’enquête publique avant que son projet initial soit rendu caduc le 20 avril dernier. Les opposants exigent à nouveau des pièces justificatives sur le projet actuel. "Cette nouvelle demande, présentée à la même date du 20avril, ne contient toujours pas la majorité des pièces demandées alors, ni n’inclut la procédure d’enquête publique liée à un terrassement de plus de 10 000m3 stipulée dans le code de l’aménagement. Un réservoir est envisagé en zone PGA NDb, cela est-il autorisé ?" s’interroge Dom Leoture, un autre-porte-parole du collectif Paetou. Contrairement aux affirmations du patron de l’OBTP, le collectif insiste sur le manque de concertation totale du promoteur avec la population, la commune et le comité permanent du Plan de gestion de l'espace maritime (PGEM). C’est d’ailleurs au sein de ce comité que toutes les études relatives à l’impact écologique du projet Paetou dans le lagon devaient être examinées et discutées.
LE PROBLEME DES EAUX USEES
Tout autant que pour la première mouture du projet de, la question de l’environnement interpelle toujours autant les membres du collectif dans le projet modifié. Ceux-ci dénoncent toujours l’absence d’évaluation d’impact sur l’environnement alors que l’exige l’arrêté n°722 CM du 27 mai 1998, en plus de l’absence de cahier des charges comme mentionnée dans le premier projet Paetou. Autre point d’interpellation nouvellement émis par le collectif Paetou, celui du traitement des eaux usées. Après les critiques sur l’absence d’un réel système de traitement d’eaux usées dans le projet initial, la polémique reste toujours aussi vive sur cette question d’autant plus que les doléances formulées précédemment en la matière n’auraient toujours pas été prises en compte de l’avis du collectif. "Le nouveau projet 'Paetou bis' le dit bien : 'Le système retenu est de type individuel' alors qu’il s’agit d’une zone industrielle. On en déduit donc qu’il en sera de même pour Paetou 2et 3 malgré toutes les conséquences énumérées sur le projet initial à ce sujet !" dénonce encore Rahiti Buchin. La zone dans laquelle se situe le site Paetou a été requalifiée d’industrielle lors de la révision du Plan général d’aménagement (PGA) de la commune de Moorea-Maiao en 2008, ce qui avait échappé au collectif comme au reste de la population pensant que la zone industrielle se trouvait exclusivement de l'autre côté du quai de Vaiare. Cependant le collectif, s'il ne peut contester l'industrialisation de cette zone, fait valoir une pollution visuelle de la baie de Vaiare. Ce que regrette surtout le collectif, ce sont les raisons de la modification de cette "zone boisée inconstructible NDb en zone UC jusqu’à 110 mètres d’altitude" qui ne leur ont jamais été données par la municipalité de l‘ile sœur ou par le service de l’Aménagement et de l’Urbanisme, faute d’archives. "Peut-être que M. Billaudet, directeur de 2005 à 2008, des services techniques de la commune, en charge de grands travaux d’aménagement, saurait nous en dire plus ?" s’interroge encore Dom Leoure. Dans son souhait de construire une opposition constructible, le collectif Paetou propose, à la place du projet d’Olivier Billaudet, un projet culturel qui, en plus d’être soucieux de l’environnement, valoriserait l’âme de cette terre. Une étude approfondie de l’histoire ainsi que de ses richesses culturelles est même en prévision. Il lui faudra, avant cela, que les services administratifs du Pays (aménagement et urbanisme, environnement, culture) acceptent la demande du collectif d’annuler ce deuxième projet Paetou. Les membres du collectif pourraient ensuite lancer les discussions avec le Pays et la municipalité pour l’acquisition de cette terre.