Les assocations Te miti e te fenua et Vai ava sont à l'origine du collectif A Ti'a Raiatea qui se bat pour une meilleure gestion des déchets sur l'île. ©Marion Alexandre
Raiatea, le 26 janvier 2023 - La première réunion publique du nouveau collectif A ti'a Raiatea, qui lutte pour la sauvegarde de la vallée de Faaroa et contre l’implantation d’un centre d’enfouissement technique (CET), a eu lieu mercredi à Uturoa. Le but était de faire naître ce collectif par l’adhésion de membres. Pari réussi.
Le nouveau collectif A ti'a Raiatea a tenu sa toute première réunion mercredi à Uturoa à la salle des mariages. L’objectif était de fédérer des citoyens membres ou non d’associations environnementales pour donner corps à ce collectif afin de tenter de répondre à la problématique extrêmement urgente de la gestion catastrophique des déchets à Raiatea, là où les pouvoirs publics ont échoué. Mireille, vice-présidente de l’association Vai ava, dont le but est de préserver l’environnement de l’île de Raiatea, qui a animé la réunion devant une trentaine de personnes, a fait le point sur ce dossier qui n’avance pas. En effet, le dernier dépotoir de Raiatea, situé à Avera, qui devait fermer ses portes à la fin décembre 2022, reste ouvert et déborde.
Faute de solution envisagée sur le long terme et face à l’opposition de la population de voir la réserve à grains de l’île se transformer en un nouveau dépotoir, la construction d’un CET dans la vallée agricole de Faaroa a été ajournée. Les habitants de la vallée présents à la réunion craignent d’ailleurs que les prochaines élections permettent de faire passer en force le projet du CET car le domaine est propriété du territoire. Un calendrier qui coïncide également avec l’obligation pour la Communauté de communes (ComCom) Hava’i d’élaborer pour l’année 2023 son nouveau Plan de gestion des déchets (PGD), pour lequel la ComCom a obtenu une aide supplémentaire de 15 millions de Fcfp. Une réunion doit se tenir fin février, avec pour la première fois une invitation faite aux associations environnementales d’y participer, elle devrait aboutir à un nouveau plan, très attendu.
Le nouveau collectif A ti'a Raiatea a tenu sa toute première réunion mercredi à Uturoa à la salle des mariages. L’objectif était de fédérer des citoyens membres ou non d’associations environnementales pour donner corps à ce collectif afin de tenter de répondre à la problématique extrêmement urgente de la gestion catastrophique des déchets à Raiatea, là où les pouvoirs publics ont échoué. Mireille, vice-présidente de l’association Vai ava, dont le but est de préserver l’environnement de l’île de Raiatea, qui a animé la réunion devant une trentaine de personnes, a fait le point sur ce dossier qui n’avance pas. En effet, le dernier dépotoir de Raiatea, situé à Avera, qui devait fermer ses portes à la fin décembre 2022, reste ouvert et déborde.
Faute de solution envisagée sur le long terme et face à l’opposition de la population de voir la réserve à grains de l’île se transformer en un nouveau dépotoir, la construction d’un CET dans la vallée agricole de Faaroa a été ajournée. Les habitants de la vallée présents à la réunion craignent d’ailleurs que les prochaines élections permettent de faire passer en force le projet du CET car le domaine est propriété du territoire. Un calendrier qui coïncide également avec l’obligation pour la Communauté de communes (ComCom) Hava’i d’élaborer pour l’année 2023 son nouveau Plan de gestion des déchets (PGD), pour lequel la ComCom a obtenu une aide supplémentaire de 15 millions de Fcfp. Une réunion doit se tenir fin février, avec pour la première fois une invitation faite aux associations environnementales d’y participer, elle devrait aboutir à un nouveau plan, très attendu.
Une trentaine de personnes a assisté à la toute première réunion du nouveau collectif A ti'a Raiatea. ©Marion Alexandre
Des associations force d’opposition et de propositions
Les principales associations environnementales de l’île, à savoir Te miti e te tenua et Vai ava, à l’initiative de la création de ce collectif, ont donc accepté d’y participer pour tenter, sans moyens financiers réels, d’aider la ComCom à trouver une solution durable sur le plan environnemental. Avec une incohérence relevée par plusieurs personnes présentes entre l’attribution des moyens et des compétences à la Comcom alors que l’apport de solutions est attendu par les associations. Mais ces dernières, face à l'urgence n'ont d'autre choix que d'être force d’opposition mais aussi force de propositions.
Il a été constaté à l'unanimité par les participants que rien n’a été fait pour retraiter les hectares de déchets présents sur le site du dépotoir de Tepua qui a fermé ses portes, et que rien n’est fait à celui de Avera, qui aurait dû fermer lui aussi. La solution de recréer un CET ou un dépotoir ailleurs sur l’île a été rejetée par l’ensemble des membres présents. Sur ce point, Gérard Goltz est intervenu afin de préciser que le sud de l’île était également mis à mal à Fetuna par l’apport de déchets stockés sur le quai avec un projet d’expansion de la zone où ces derniers pourront être entassés sur une plus grande surface sans solution de retraitement.
Quelles alternatives ?
Le collectif s’est donc penché sur des solutions alternatives à la création d’une “nouvelle poubelle géante à ciel ouvert”, en demandant que le Pays prenne des mesures, même drastiques, sur les emballages qui sont utilisés chez les commerçants et dans les roulottes. A titre d’exemple, la roulotte Oïkos, représentée à la réunion, démontre que la restauration rapide “zéro déchet” est possible. Un participant d’ajouter que “l’emballage de pommes de terre quatre par quatre n’est pas utile dans une barquette recouverte de film plastique !”. L’alternative de l’achat en vrac a été mainte fois reprise. Pour freiner l’utilisation des bouteilles en plastique, les participants ont aussi émis l’idée de créer sur l’île une usine permettant de nettoyer des bouteilles qui deviendraient consignées pour optimiser des circuits courts cruellement manquants.
Au sujet des encombrants, Marco, professeur au LEP d’Uturoa, avec l’aide de sa femme, propose depuis quelques mois de réparer les frigidaires et autres encombrants dans son atelier du LEP pour donner une seconde vie aux appareils électroménagers avec les moyens qui sont les siens. Autre sujet abordé, l'augmentation des feux chez les particuliers dans certains quartiers depuis que les encombrants ne sont plus ramassés. Il a été suggéré que les poubelles grises soient ramassées en vrac, comme cela se fait désormais dans de nombreux pays, ce qui obligerait les habitants à bien trier leurs déchets. Cela éviterait également que des déchets ne soient jetés dans des sacs au bord des routes.
Demander des comptes
La question des déchets verts a soulevé un point important au sujet de la progression de la petite fourmi de feu sur l'île. En effet, alors que trois zones sont déjà infestées, du compost est distribué dans différents secteurs sans qu'aucune mesure n'ait été prise pour éviter sa progression par le transport de terre.
Enfin, l'assistance a vivement réagi au fait que “les dirigeants de ce pays et de l’île ont fait beaucoup de voyages à l’étranger pour s’inspirer de ce qui se fait ailleurs”, sans aucun retour sur investissement. Par conséquent, les échanges se sont terminés sur la nécessité de demander, peut-être par voie juridique, des comptes à l’État sur la gestion du budget alloué par la France au traitement des déchets en Polynésie et sur les voyages répétés faits à l’étranger, jugés parfois dispendieux. Cette dernière proposition a également fait l’unanimité et le collectif est donc à la recherche d’un ou d’une juriste, d’ici sa réunion avec la ComCom.
Les principales associations environnementales de l’île, à savoir Te miti e te tenua et Vai ava, à l’initiative de la création de ce collectif, ont donc accepté d’y participer pour tenter, sans moyens financiers réels, d’aider la ComCom à trouver une solution durable sur le plan environnemental. Avec une incohérence relevée par plusieurs personnes présentes entre l’attribution des moyens et des compétences à la Comcom alors que l’apport de solutions est attendu par les associations. Mais ces dernières, face à l'urgence n'ont d'autre choix que d'être force d’opposition mais aussi force de propositions.
Il a été constaté à l'unanimité par les participants que rien n’a été fait pour retraiter les hectares de déchets présents sur le site du dépotoir de Tepua qui a fermé ses portes, et que rien n’est fait à celui de Avera, qui aurait dû fermer lui aussi. La solution de recréer un CET ou un dépotoir ailleurs sur l’île a été rejetée par l’ensemble des membres présents. Sur ce point, Gérard Goltz est intervenu afin de préciser que le sud de l’île était également mis à mal à Fetuna par l’apport de déchets stockés sur le quai avec un projet d’expansion de la zone où ces derniers pourront être entassés sur une plus grande surface sans solution de retraitement.
Quelles alternatives ?
Le collectif s’est donc penché sur des solutions alternatives à la création d’une “nouvelle poubelle géante à ciel ouvert”, en demandant que le Pays prenne des mesures, même drastiques, sur les emballages qui sont utilisés chez les commerçants et dans les roulottes. A titre d’exemple, la roulotte Oïkos, représentée à la réunion, démontre que la restauration rapide “zéro déchet” est possible. Un participant d’ajouter que “l’emballage de pommes de terre quatre par quatre n’est pas utile dans une barquette recouverte de film plastique !”. L’alternative de l’achat en vrac a été mainte fois reprise. Pour freiner l’utilisation des bouteilles en plastique, les participants ont aussi émis l’idée de créer sur l’île une usine permettant de nettoyer des bouteilles qui deviendraient consignées pour optimiser des circuits courts cruellement manquants.
Au sujet des encombrants, Marco, professeur au LEP d’Uturoa, avec l’aide de sa femme, propose depuis quelques mois de réparer les frigidaires et autres encombrants dans son atelier du LEP pour donner une seconde vie aux appareils électroménagers avec les moyens qui sont les siens. Autre sujet abordé, l'augmentation des feux chez les particuliers dans certains quartiers depuis que les encombrants ne sont plus ramassés. Il a été suggéré que les poubelles grises soient ramassées en vrac, comme cela se fait désormais dans de nombreux pays, ce qui obligerait les habitants à bien trier leurs déchets. Cela éviterait également que des déchets ne soient jetés dans des sacs au bord des routes.
Demander des comptes
La question des déchets verts a soulevé un point important au sujet de la progression de la petite fourmi de feu sur l'île. En effet, alors que trois zones sont déjà infestées, du compost est distribué dans différents secteurs sans qu'aucune mesure n'ait été prise pour éviter sa progression par le transport de terre.
Enfin, l'assistance a vivement réagi au fait que “les dirigeants de ce pays et de l’île ont fait beaucoup de voyages à l’étranger pour s’inspirer de ce qui se fait ailleurs”, sans aucun retour sur investissement. Par conséquent, les échanges se sont terminés sur la nécessité de demander, peut-être par voie juridique, des comptes à l’État sur la gestion du budget alloué par la France au traitement des déchets en Polynésie et sur les voyages répétés faits à l’étranger, jugés parfois dispendieux. Cette dernière proposition a également fait l’unanimité et le collectif est donc à la recherche d’un ou d’une juriste, d’ici sa réunion avec la ComCom.
La vallée de Faaroa où était prévu le CET et contre lequel se bat l'association Vai ava. ©Marion Alexandre